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Abel


Pourquoi refuse t-elle de prendre mes appels ? Il m'a semblé pourtant qu'on avait passé un agréable moment, dimanche au bord de l'océan. Elle était rayonnante, heureuse, belle à voir, malgré les thèmes qu'on a abordés. Puis, il y a eu ce moment fatidique, où il a fallu partir, et là, sans rien y comprendre, elle est devenue distante. Comme si les dessins sur le sable, lui étaient destinés, voulant lui dire quelque chose, mais quoi ?

Oui, tous ces anges étaient étranges ! Mais je ne vois pas en quoi cela a pu perturber autant Inès... C'était tout bonnement incroyable, mais rien d'impossible ! Rien de très bouleversant, au point de s'éloigner et de devenir aussi froide envers moi.

J'ai tenté avoir des explications, mais elle a évité de m'en donner. Elle était tellement confuse et désorientée après ça, que j'ai dû moi-même conduire sa carcasse de vieille. Cette fille n'est peut-être pas le monstre que tout le monde m'a décrit, mais elle a un sérieux problème, et un de taille !

Comme j'ai beau la supplier de m'appeler et de me parler, afin qu'elle me dévoile ce qui ne va pas chez elle, et que mademoiselle reste sur ses positions d'emmerdeuse, j'ai décidé de manigancer un petit stratagème pour qu'elle vienne à moi. J'espère que cela va fonctionner, car je n'ai plus aucune corde à mon arc.

Je suis interrompu dans ma réflexion par des battements à ma porte. Est-ce déjà Inès ?


— Oui, entrez !

— Bonjour, monsieur Faro !


Et non ! Ce n'est que la stagiaire de l'entreprise avec le courrier. Elle est très jeune et très timide. Elle semble toujours mal à l'aise et paralysée en ma présence, c'est trop mignon. Si au moins, toutes les filles, qui travaillent ici, étaient un peu plus comme elle, j'aurais moins de problèmes. J'ai l'impression que toutes les femmes de la société me draguent ouvertement, que ça en devient exaspérant !


— Mon assistante n'est pas à son bureau ?


Je lui demande mais je connais déjà la réponse. Marta n'est jamais à son poste. J'aimerais bien savoir, où elle passe le plus clair de son temps, car ce n'est pas à travailler pour moi ! C'est une évidence ! Je ne la renvois pas, car elle est veuve avec trois enfants à charge, sinon, il y a longtemps, qu'elle ne serait plus dans nos effectifs.


— Non, monsieur ! Où puis-je vous le déposer ? me montre t-elle maladroitement les lettres qui me sont destinées, qu'elles tombent toutes à terre.

— Ici, sur mon bureau ! je lui précise de la main l'endroit où elle doit les mettre, mais elle est tellement occupée à les ramasser, qu'elle n'entend même pas ce que je lui raconte.


Je la laisse à sa tâche, quand une belle blonde d'un mètre quatre-vingt déboule dans mon bureau, sans même y être invitée. Qui est-elle ? Et que me veut-elle ? Elle semble sortie d'une boite de nuit, alors qu'on est en pleine après-midi...


— Abel, enfin je te trouve !


Elle me connaît ? Mais pas moi ! Je me souviendrais d'une telle femme, cela je peux vous l'affirmer !


— Tenez ! m'adresse la stagiaire mon courrier, que je prends de la main, avant qu'elle disparaisse, me laissant seul avec la grande demoiselle.

ABEL ET LA BÊTEWhere stories live. Discover now