Chapitre 6

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Cela devait faire au moins 15 bonnes minutes que Yuna fixait les fougères où Max avait disparu plus tôt, attendant impatiemment son retour. Trop paniqué pour faire le moindre geste, elle espérait que son ami réapparaîtrait d'une minute à l'autre comme si de rien n'était et qu'ils reprendrait leur chasse à deux. Elle s'était tout de même attendu à entendre un cri, un petit bruit lui signalant qu'il se passait quelque chose, aussi horrible soit il, mais rien, nada, que l'écoulement de l'eau de la rivière. Ce silence l'inquiétait, pire que tout elle l'obsédait.
La jeune femme attendit encore... et encore, pas le moindre signe de vie de son ami, elle resta en plan dans sa cachette pendant encore 10 minutes.

Après avoir vérifier les alentours une dizaine de fois et s'être assuré que personne n'était là, Yuna décida de sortir des buissons pour partir à la recherche de Max. Elle prit une petite bourse qu'elle remplie avec les restes de la nourriture qui n'était pas manger -c'est à dire quelque tranche de viande séché, de pain et une pomme- et une petite outre d'eau qui restait. Elle abandonna le sac à dos et le reste des affaires, trop lourd et trop endommagé pour elle, puis accrocha ses maigres vivres à sa ceinture. Elle eut à ce moment une petite pensée pour le moineau qu'ils avaient envoyé il y a deux jours et qui n'était pas revenu. Puis dans un élan de détermination, elle traversa les fougères par lequel était passé Max. Elle resta à une bonne distance de la rive qu'elle pouvait distinguer à travers les branches d'arbres. Pendant les premières minutes elle restait  constamment sur ces gardes, réagissant au moindre signe, mais peu à peu sans s'en rendre compte elle se détendit en voyant qu'il n'y avait d'apparence personne.
Elle avança toujours plus vers le nord, remontant peu à peu la rivière sans vraiment savoir où chercher, et s'apprêtait à voir à chaque instant les cheveux noirs en bataille de Max.

La nuit commençait peu à peu à tomber, et un vent glacial faisait frissonner Yuna de tout son être. Malgré le manque de lumière, elle continuait d'avancer, butant parfois contre des racines qui la faisaient tomber lamentablement sur le sol de la forêt. Le désespoir la gagnait peu à peu et elle en venait même à se demander ce qu'elle faisait là, perdue et seule dans cette nature sauvage et hostile.
Elle était à bout de souffle et tenait à peine sur ses deux pieds.

Soudain elle entendit quelques bruissement à l'Est de sa position. Aveuglée par son désespoir, elle se rua, dans un regain d'énergie, vers l'origine du son, persuadée que Max était l'auteur de celui-ci. Elle avait totalement oublié l'espace d'un instant, que cette forêt était un véritable champs de bataille, où le moindre faux pas était synonyme de mort.
Elle courait sans s'arrêter et distinguais maintenant des sons qui ressemblait fortement à des voix. À ce moment, un doute l'assaillit... Et si elle s'était trompée ? Trop tard, elle avait déjà franchit les dernières fourrés qui la séparaient de celles-ci. Son visage se décomposa à la vu du spectacle qui s'offrait à elle : dans la petite clairière qui lui faisait face, deux démon se tenait, la debout, à côté d'un corps ensanglanté qui avait été extrait de force de son armure. Le corps portait des marques de griffures profondes tout le long de son torse, et sa gorge avec été tranché d'un coup sec. Au vu de l'armure en maille et de l'imposante épée qui gisait à côté de celui ci, Yuna en déduisit qu'il s'agissait d'un soldat. Elle fut un moment soulagé, ce n'était pas Max ! Cependant elle ne tarda pas à comprendre la situation plus que mortelle dans laquelle elle s'était fourré :
Les deux démons la fixait.

L'un était un peu plus petit que l'autre et possédait une chevelure noire corbeau et des cornes enroulées, tandis que le plus grand possédais des cheveux argentée et de très longues cornes légèrement ondulées. Au vu de leur musculature assez élancée et équilibrée, la jeune femme en conclut qu'il était de catégorie 3 : des éclaireurs. Elle était absolument terrassé par la peur, si bien que le moindre geste qu'elle faisait nécessitait un effort monstrueux. Mais ce n'était pas le moment de paniquer, il fallait courir, le plus loin possible et vite, très vite. l'héritière n'eut cependant à peine le temps de se retourner que le démon aux cornes enroulées s'apprêtait déjà à lui sauter dessus. Cependant, alors qu'il était sur le point de fendre les airs, il se fit arrêter par le démon à la chevelure argentée. Celui-ci pointa alors le cadavre et se mit à parler en rudanien, la langue des démons :

Chasseurs de DémonsWhere stories live. Discover now