Chapitre 26

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— ah Silver ! Te voilà ! Bah dis donc t'es bien amoché cette fois-ci ! Qu'est ce qu-

Alors qu'il avançait vers l'éclaireur au cheveux d'argent, Demetrios se stoppa net lorsqu'il croisa le regard de celui-ci : il désigna alors son œil du doigt et pointa par la suite Silver. Le démon compris tout de suite a quoi il faisait référence; aussitôt il se dirigea vers un tas d'arme humaine -sûrement ôter des mains des derniers esclaves survivants après l'assaut- qui se trouvait non loin de là, un peu à l'écart de la foule, et prit une dague qui était posé tout au dessus. En observant son reflet dans la lame, il vit avec appréhension qu'un de ses yeux était rouge : "merde !" Il devait vraiment se calmer...  il voulait éviter de se faire trop remarquer, surtout avec cette ambiance qui bizarrement s'alourdissait de minute en minute. Il fallait absolument qu'il fasse disparaître ses idées noires, et surtout cette pensée. A défaut de pouvoir s'éloigner du point de rassemblement, il décida de grimper sur un très grand conifère, jusqu'à atteindre une des plus hautes branches pouvant supporter son poids. Il essaya alors de faire abstraction du bruit et ferma les yeux quelques minutes.

Une fois bien sur d'être assez serein et de ne plus risquer de perdre le contrôle, il descendit de son perchoir en quelques sauts, évitant soigneusement les petites branches sur les côtés, qui pourrait aggraver ses blessures. Il retourna alors vers Demetrios, qui essayait comme tant d'autre d'avoir un visuel sur la clairière. Alors que Silver arrivait à son niveau, il remarqua tout de suite que quelque chose clochait : son amis affichait un air plus grave que d'habitude.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il

— tu ne sais pas ? Remarque tu n'étais pas dans les environs quand c'est arrivé...
il marqua une courte pause et son regard s'assombrit :
Nous avons subit de lourdes pertes, peut être un nombre record : dans les environs de vingt milles soldats sont mort...dans notre unité on compte dans les alentours de huit cent démons morts à peu près... on est une des unités les moins touchés. Mais ça ce n'est pas le pire :
Le lieutenant est mort. Ainsi que trois chef : celui de l'unité 3, l'unité 20 et l'unité 14.

Silver fut pris de surprise :
— le lieutenant ? Et Argos le chef de l'unité 3 ? Celle spécialisée dans les attaques frontales ? Comment est-ce possible ?

— je ne connais pas tout les détails...mais au moment du drame, un très grand groupe humains est arrivé sur le champs de bataille ou combattait ces quatre là. Ils sont apparu avec un nouveau genre d'arme dont on suspectait déjà la mise en place, mais dont on avait jamais pu jusqu'à maintenant mettre la main dessus : c'est un genre d'arc mais plus sophistiqué, plus rapide, plus précis, lançant des projectiles plus fins et plus petit, plus dur à intercepter. Apparemment ils se sont tous focalisés en premier sur le lieutenant qui se battait déjà avec un grand nombre de soldats en même temps alors tu te doute bien qu'à un moment il n'a pu empêché une de ces fléchettes de le frôler et comme tu peux t'en douter elle était hautement empoisonnée... quant aux chefs sont mort en le défendant alors qu'il tentait vainement de lutter contre le poison... malgré tout on dit qu'il aurait encore foutu une bonne dizaine d'ennemis au sol en étant au bord de la syncope... comme quoi cela prouve une fois de plus qu'il était vraiment d'une puissance redoutable... pourquoi a t il fallu qu'on perde un si bon leader ? putain ! ces fils de chien d'humain ! je les tuerait tous un par un jusqu'au dernier ! Qu'ils aillent vraiment se faire encul*** avec leur putain de poison de merde !

Bien qu'il soit habitué à cela, la vulgarité de Demetrios lorsque le sujet des humains était abordé étonnera sûrement toujours Silver. La haine que son ami portait envers l'espèce ennemie était vraiment sans borne...
En tout cas, ces funestes nouvelles avaient pris le démon de court, il ne s'attendait clairement pas à ce que des piliers de l'armée du royaume tombent comme ça, d'un coup. Cependant il ne se laissait pas aller à la mélancolie pour autant : il n'avait pas le temps pour ça, car la guerre ne pardonnait pas à ceux qui se contentaient de regarder constamment en arrière. Le fait qu'il ne leur avait jamais parlé ni même réellement rencontré l'aidait grandement à faire le deuil, car même si leurs louanges étaient véhiculées à la vitesse de l'éclair, il ne les connaissait pas pour autant.  

Chasseurs de DémonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant