Hope n'attend plus rien de la vie. A seulement 19 ans, elle ne souhaite qu'une chose.
Que sa vie se finisse rapidement. Elle n'est plus rien sans lui.
Elle délaisse ses études pour sombrer petit à petit.
Mais c'est sans compter sur une ombre noir...
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Je me redresse rapidement et regarde autour de moi. Je n'ai pas rêvé. Je suis sûre que je ne suis pas folle. Je ne connais pas cette voix pourtant elle semble rassurante.
Mais merde j'entends des voix et moi je les trouve rassurantes! C'est quoi ton problème Hope?
Je regarde autour de moi et je vois... Bah rien! Il n'y a absolument rien. Dites moi que je ne deviens pas comme Jeanne d'Arc et que je ne vais pas finir au bûcher!
Tony était passionné par l'histoire de France alors il m'a raconté tout ce qu'il savait. Je dois bien avouer que cette histoire est celle qui m'a le plus marquée.
Je passe de l'eau sur mon visage. La mort de mon frère m'a rendue parano. Je me mets à voir des rideaux bouger et à entendre des voix. Mais sinon à part ça tout est normal chez moi.
Seigneur si quelqu'un venait à le savoir, je finirai en hôpital psychiatrique entre les fous avec une seule sortie par jour et encore.
Je m'épuise toute seule. Saoulée, j'enfonce ma tête sous l'eau et ferme les yeux. Je ne reste que très peu de temps. Juste le temps d'oublier ma paranoïa. Quand ma tête sort de l'eau, je prends un grand bol d'air avant de me lever et d'attraper ma serviette. Je m'enroule dedans avant de m'asseoir sur le rebord de la baignoire.
Je regarde l'eau se vider petit à petit. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi à regarder dans le vide mais je suis tirée de ma rêverie par un souffle froid sur mon cou. Je sursaute et manque de tomber dans ma baignoire mais grâce ou à cause d'un reflex, je recule en arrière et me retrouve les fesses coincées entre la baignoire et le mur.
Bordel mais pourquoi y a un espace ici!
Je me redresse tant bien que mal. Je soupire de soulagement en voyant que je n'ai aucun hématome du moins pour l'instant. Tony détestait quand j'avais des bleus. Je resserre la serviette autour de moi avant de prendre le tee shirt de mon frère et de le passer. J'enfile une culotte et sors précipitamment de la salle de bain.
Je rentre dans ma chambre et mets rapidement de la musique pour me sentir moins seule. Je déteste la solitude mais depuis que Tony est mort, je ne supporte pas la présence d'autres personnes. Ils exposent tous leur bonheur alors que moi, je touche le fond depuis trois putains de semaines.
Je vois le cadre que j'ai explosé contre le mur un peu plus tôt dans la journée. Je m'avance et ramasse prudemment les morceaux de verre. Je vais devoir passer l'aspirateur si je ne veux pas me blesser. J'ai horreur de ça. Avant c'est Tony qui s'en occupait. Il avait toujours peur que je ne me blesse ou que je ne m'aspire les cheveux !
Douée comme je suis ça me serait arrivé!
Je jette les plus gros morceaux que j'ai pu ramasser dans la poubelle puis me dirige vers mon lit. Je m'allonge et attrape ma licorne en peluche. Je n'arrive pas à dormir sans elle depuis que Tony me l'a offerte.
Je me roule en boule et attend que les larmes se mettent à couler comme les autres jours mais rien ne vient. Je n'ai même plus de larmes pour pleurer la perte de mon frère. Je sens pourtant le sommeil arriver rapidement.
Alors que je suis sur le point de sombrer, je sens comme un courant d'air dans mes cheveux. Je suis trop épuisée pour réagir. Un souffle froid s'abat sur ma joue.
Endors toi, je veille sur toi.
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Le lendemain, je grogne lorsque le réveil sonne. Je suis obligée d'aller en cours aujourd'hui. Cela fait trois semaines que je n'y suis pas allée et même si l'administration a été sympa sur ce coup là, je ne voudrais pas trop abuser et risquer de me faire renvoyer. D'autant plus qu'avec ma situation, il m'autorise un retard de paiement sur mes frais de scolarité.
Quelle générosité!
Je me lève en ronchonnant, m'habille rapidement avant de prendre un gâteau dans la cuisine. J'attrape mon sac, les clés de l'appartement et de la voiture et sors. Grâce à une élève de ma promo, j'ai pu récupérer tous les cours. Elle m'a envoyé toutes ses notes.
Je dois penser à la remercier. Dans le hall, je croise la voisine du rez de chaussé qui me regarde avec pitié. J'ai horreur que les gens me regardent comme ça. Je me contente de l'ignorer avant de foncer dans le parking sous terrain. Je vois la moto de Tony garer juste à coté de la voiture. Même si je n'ai plus les moyens de la garder, je n'arrive pas à la vendre. Elle représentait tellement pour mon frère.
Je monte dans la voiture et démarre avant de me diriger vers l'université. Comme à chaque fois que je sors, je vais encore avoir le droit à tous ces regards de pitié. J'en ai pas besoin merde!
La nouvelle s'est vite répandue étant donné que les deux universités ne sont qu'à seulement une dizaine de minutes l'une de l'autre.
Je me gare devant l'université et je sors de ma voiture. Comme je m'y attendais, certains regards s'attardent sur moi. Je fais comme si de rien n'était et me dirige vers mon premier cours. Je passe l'heure à essayer de me concentrer mais les regards sur moi me mettent mal à l'aise. Je déteste être le centre de l'attention.
A peine le cours terminé que je m'empresse de sortir mais c'était sans compter sur mon professeur qui m'interpelle. Plusieurs éleves tendent l'oreille et jettent des regards plus qu'indiscrets. J'aime pas ça!
- Mademoiselle Spark, je tenais à vous dire que si vous avez besoin de parler ou de vous confier ma porte est grande ouverte.
Je hoche simplement la tête et sors presque en courant. Tous mes cours se sont pratiquement passés de la même manière. J'essayais de me concentrer mais je n'y arrivais jamais. Les professeurs me disent tous la même chose que si j'en ai besoin ils sont là.
Je ne pense pas qu'ils peuvent ramener mon frère à la vie alors ils ne me sont d'aucune utilité à part pour mes cours bien sûr. Lassée, j'achète un sandwich et un soda avant de me diriger vers ma voiture. Je m'enferme et laisse couler les quelques larmes que j'ai retenues ce matin.
Plus que cet après midi Hope et tu rentres dans ton lit!
Si seulement Tony était là, il saurait me réconforter lui. Je passe les deux mains dans mes cheveux avant d'essuyer les larmes que j'ai sur les joues. Je souffle un bon coup et fais tomber ma tête en arrière. Je regarde le grigri accroché au rétroviseur. C'est un joli ensemble de perles et de ruban de toutes les couleurs.
Tony trouvait la voiture triste alors une après midi, il avait décrété qu'on devait faire un grigri. Le voir si motivé m'a fait énormément rire mais la motivation de mon frère m'a atteinte alors je l'ai fait avec lui. On en a fait plusieurs. Un pour chaque mois. Comme ça on ne s'en lassent pas.
Encore une idée de Tony.
J'attrape l'objet entre mes doigts et sors de la voiture plus motivée que jamais à finir cette journée pour aller pleurer dans mon lit.
