Chapitre 10

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Un frisson parcourt mon corps dès que je franchis le seuil de la porte. Ahmad me serre l'épaule puis me sourit pour que je me détende mais ça ne sert à rien. Beaucoup de souvenirs tournent en boucle dans ma tête. Je crois même entendre des voix de Halil entrain de jouer et de m'appeler. C'est plus réel qu'hallucinant.

Alors que J'étais figée sur le seuil de la porte, j'avance à petit pas pour m'engouffrer encore plus dans cet endroit dont je ne voulais plus mettre les pieds. Une bouffée de chaleur me traversa d'un coup mais je ne m'arrête pas. J'entends des pas lents derrière moi qui appartiennent sûrement à Ahmad mais je ne fais pas vraiment attention à lui tellement je suis concentrée sur la maison. Mes doigts traînent sur les murs tandis que je me dirige vers le salon les yeux remplis d'eau. C'est difficile mais hors de question de fuire plus longtemps. Et C'est seulement ici que je peux sérieusement sentir la présence de ma famille.

Je sais qu'ils ne sont plus là mais je les sens au plus profond de mon âme. Je sais qu'ils veillent sur moi.

Ahmad: Ça va ? Tu tiens le coup ?

Aucun son n'émane de ma bouche ne sachant pas vraiment quoi lui répondre. Mes yeux sont rivés sur les jouets de Halil derrière la baie vitrée. Il aimait jouer au vélo dans le jardin juste derrière et traînait partout dans la maison. Je me souviens que maman ne voulait absolument pas lui acheter de vélo à cause de ses bêtises mais papa n'a pas pu résister face à sa tête d'ange. Je l'appelais petit monstre tellement il était terrible mais C'est ce qui faisait la joie de cette maison en fait. On aimait l'entendre rire, faire des bruits de par-ci par-là tout comme les enfants de son âge.

*Flash back*

Halil: Maman, maman papa m'a acheté un vélo. Criait mon petit frère en sautant de joie.

Maman était assise sur le salon les yeux rivés sur la télé alors que j'etais assise sur la petite bibliothèque entrain de lire un livre de Mariama Bâ une si longue lettre.

Maman: Habib(mon pére) rk moma togne. Legui nak keur gui kéne doufi nélawati.(C'est habib(mon père) l'unique responsable de tout ça. On aura plus de repos dans cette maison).

Halil lança un petit cri victorieux puis sorta en courant de la salle.

De là où j'étais j'entendais les jurons de ma mère mdrr. C'est claire que ça allait chauffer avec mon père.

Alors que je m'étais replongé dans ma lecture papa apparu de ne je sais où avec un sourire amusé . Tey rk mou nekh( ça va chauffer).

Maman: Habib yow dangue gno beugeu ray khana ? Yow yaa geuneu kham djikoy Halil ba paré nguakoy dieundal vélo? Wakhaneté wougnou wone lii dh.( Tu veux nous tuer Habib ? Tu sais très bien comment est Halil et tu lui achètes un vélo. On ne s'était pas dis ça dh).

De là où j'étais j'épiais avec amusement la scène.

Mon père se laissa tombé sur le canapé sûrement fatigué par le trajet qu'il venait de faire.

Papa: Ngoné( maman) yow lanela ? ( Ngoné(maman) qu'est ce qu'il y'a ?) Ce n'est qu'un enfant et C'est normal qu'il joue comme les enfants de son âge.

Maman:Oui mais y'a des jouets à ne pas acheter surtout quand il s'agit de Halil yow tamite.

Papa:Ce n'est qu'un enfant ngoné toi aussi. Essaie de te mettre à sa place.

Au nom de la Justice!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant