Paradoxe (Tome 2)

7. Ezra

Ultraviolet - Freya Ridings
***

Los Angeles, le même jour

— Ezra ! Réfléchis avant de faire ça ! s'écrie ma mère lorsque je prends mon billet d'avion pour aller à Londres.

— Lâche-moi, maman. Depuis que papa est réveillé, la presse s'affole, tu accordes le peu d'attention qu'il te reste aux interviews et à ton nouveau mari ! Oh, et j'ai failli oublier : ton mariage avec lui dans quelques semaines !

Ma voix est ferme, dénuée d'une quelconque émotion. Ma mère me regarde d'un air horrifié.

— Ezra, je t'interdis de...

— De quoi, hein ? la coupé-je brusquement. De t'abandonner ? Soyons honnêtes, qui de nous deux a abandonné l'autre en premier, maman ? Nous savons tous les deux qu'il s'agit de toi.

Elle me regarde, blessée et acquiesce silencieusement avant de tourner les talons et partir de ma chambre dont le sol est jonché de vêtements que je vais mettre dans ma valise.

Je vais rejoindre Bonnie. Grâce à Jason que j'ai retrouvé sur les réseaux grâce à Erik, je sais que Bonnie travaille dans un restaurant dans le centre de Londres et pars souvent au bar pas loin, après son service. Ce stupide de Jason m'a même donné l'adresse de ce fameux bar ainsi que celle de son appartement : me montant ainsi qu'il était désespéré.

Je me suis fait passer pour un ami de Bonnie, je sais alors qu'elle a clairement dit à Jason que c'était terminé et que son cœur était déjà à quelqu'un d'autre. Tout ça m'a poussé à partir.

**

Mon avion est dans quelques heures, je rends alors visite à mon père qui devrait sortir d'ici une dizaine de jours si tout se passe bien.

Mon paternel me sourit tandis que je m'approche de lui. Puis, ses sourcils se froncent lorsqu'il voit la grosse valise que je trimballe partout depuis tantôt.

— Fiston, où est-ce que tu comptes partir ? me demande-t-il, curieux.

Je soupire et attrape sa main que je serre affectueusement.

— À Londres, papa. Erik a une fille qui est venue ici habiter avec nous.

Son regard s'assombrit lorsque je prononce le prénom du nouveau mari de ma mère.

— Cette fille est extraordinaire et j'en suis tombé amoureux. Sauf que j'ai fait des conneries qui ont fait qu'elle est repartie en Angleterre il y a quatre mois. Et j'aimerais...

— La rattraper, dit-il en terminant ma phrase.

Je hoche la tête et souris faiblement.

Mon père m'imite et quitte ma main pour la poser sur mon épaule et la serrer gentiment.

— Ezra, si cette fille t'éprend autant, rejoins-la aussi rapidement que possible. Le temps est une chose précieuse que peu de personnes ont, moi le premier. Fonce et ne te retourne pas, pas même pour ton vieux père tout détraqué.

Je souris et m'efforce de ne pas m'effondrer : je dois rester digne.

— Merci, papa. Mon avion est dans deux heures, je devrais y aller pour m'enregistrer. Maman était folle de rage...

Il rit tandis que sa main retombe le long de son corps, allongé sur le lit d'hôpital.

— Ne t'en occupes pas. Ta mère a toujours été égoïste au fond.

Le sarcasme dans sa voix me fait plaisir : enfin quelqu'un qui pense exactement pareil que moi.

— J'y vais dans ce cas, je t'appellerai lorsque j'atterrirai ou le lendemain !