Paradoxe (Tome 2)

19. Ezra

Storm - Dahlia Sleeps
***

Erik est là, nous discutons tous les quatre avec Bonnie et mon père tandis que ma mère est au travail en ville. Je suis rentré des cours il y a à peine une demi-heure.

— Bien, commence mon père, si je comprends bien Laurel nous a tous roulé dans la farine et a utilisé l'argent du gala pour s'enrichir encore plus ?

Nous acquiesçons tous, Bonnie regarde son père puis pose prudemment sa main au-dessus de la mienne. Erik ne relève pas ce geste et reste de marbre, avec tous les médias qui s'affolent, pas étonnant que sa réaction ne soit pas incroyable.

— Exactement, dit ce dernier. J'ai vu et revu les relevés de comptes bancaires et j'ai halluciné en voyant les montants qu'elles se virait elle-même...

Je rêve.

Restant muet, je serre les dents, les lèvres scellées. Bonnie glisse ses doigts entre les miens et je sens le poids de son regard sur moi. Mon cœur rate un battement, c'est fou comme son toucher et son regard peuvent éveiller ce désir en moi.

— Que doit-on faire ? demande Bonnie, anxieuse.

Erik soupire tandis que mon père masse sa jambe encore fragile bien qu'elle soit délivrée de son attelle. Du moins, il commence à moins la mettre. Je le vois grimacer tandis que mon téléphone vibre dans ma poche.

Je l'attrape et lis rapidement le message venant d'Alex :

Mec, ma mère est au téléphone avec la tienne et elles parlent depuis des heures d'argent et de business. Bizarre, non ?

Je m'efforce de paraître discret et lui réponds rapidement :

Non. Ne t'en mêle pas, s'il te plaît.

Puis, je verrouille mon téléphone et le range dans la poche de mon sweat-shirt. Je soupire et prends finalement la parole :

— Vera doit être au courant, Alex vient de m'envoyer un message en me disant que maman était au téléphone avec elle et que le principal sujet était l'argent...

Erik et mon père semblent excédés tandis que Bonnie tient toujours ma main et fronce les sourcils.

— Il faut qu'on arrive à l'arrêter pour de bon, conclut-elle.

Nous acquiesçons tous, déterminés à stopper l'escroc qu'est devenue ma mère.

— Mais comment ? demande Erik. Nous n'avons pas assez de preuves pour l'accuser de virements trompeurs...

Soudain, mon cerveau fait "tilt".

— Bien sûr que si ! Je me suis introduit dans son bureau tout à l'heure et j'ai trouvé ça, dis-je en sortant un papier plié en quatre de ma poche.

Je le tends à Erik qui le déplie et l'observe longuement pour ensuite le passer à mon père sans piper mot. Les visages se décomposent, les lèvres s'entrouvrent de surprise. Bonnie finit par lire le document et plaque une main contre sa bouche, choquée.

— Comment Laurel a-t-elle pu faire une chose pareille ? souffle-t-elle, tremblant comme une feuille.

Le document traite le sujet des plusieurs virements bancaires illégaux envers sa propre compagnie sous le nom de l'association. Sa technique est néanmoins pas mal bien que ça reste un acte ignoble de sa part.

— Peut-être avait-elle une bonne raison pour les faire ? suggère mon père en haussant les épaules, incertain.

Je ricane, tendu. Je me détache de la main de Bonnie et me lève de table, passant nerveusement mes doigts dans mes cheveux. Faisant les cent pas, je tente d'apaiser mes nerfs.