Paradoxe (Tome 2)

23. Ezra

Alaska - Mogli
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Jour-J du procès

Le juge s'assoit, le silence tombe. Ma nervosité me bouffe de l'intérieur alors que Bonnie est à mes côtés et me tient la main aussi fort qu'elle le peut. Ma mère nous lance des regards assassins tandis que mon père et Erik se tiennent entre nous.

L'avocat expérimenté de ma mère se présente et défend corps et âme l'innocence cette dernière alors que l'agent qui nous a aidé affirme le contraire en sortant les fameux documents et autres preuves. La presse est présente puisqu'il s'agit du scoop de l'année pour eux, pas étonnant après tout...

Les photographes s'empressent alors de nous prendre en photo et d'immortaliser l'instant aussi bien terrible que stressant.

— Ezra, tu trembles. me glisse Bonnie à l'oreille, inquiète.

Je déglutis et serre sa petite main dans la mienne, le cœur au bord des lèvres.

Au fur et à mesure que le procès se concrétise, mon anxiété se transforme en appréhension. Ma mère semble brisée ou alors il s'agit seulement d'une carapace. Elle est devenue si mystérieuse que je pourrais presque la regarder comme une inconnue.

**

Une pause est nécessaire pour que le juge décide de la décision finale avec les avocats et autorités. Sortant du tribunal afin de fumer une petite cigarette, Bonnie me rejoint et soupire.

— Ezra, arrête de fumer. Je t'en prie...

Je sais que ça l'effraie de me voir replonger mais ce n'est pas le cas. Seulement, le tabac me détend et ça, je n'y peux rien.

— Je te promets que j'arrêterai mais aujourd'hui j'en ai besoin, lui rétorqué-je en expirant de la fumée.

Elle se fait une raison et acquiesce silencieusement, réajustant son tailleur alors que je finis par écraser ma clope sous ma chaussure. Je me place ensuite devant Bonnie et embrasse son front en voyant la presse s'exciter dans mon champ de vision.

— Ezra, je m'inquiète pour toi...

Je soupire, encadre son visage et presse mes lèvres contre les siennes : tremblantes, humides et hésitantes. La chaleur de ces dernières m'enivre et irradie mon être entier. Ses petites mains se glissent dans ma nuque tandis que ses doigts se lient derrière celle-ci.

Je m'écarte, essoufflé et souris.

— Il faut qu'on y retourne, dis-je en reprenant sa main.

De retour dans la salle, nous nous asseyons et attendons la décision du juge. Le silence est pesant, mon cœur bat si vite et si fort que j'en ai presque mal.

Alors que le juge saisit son marteau et prend une grande inspiration en réajustant le col de sa chemise.

— Bien, la décision de la cours pour Madame Laurel Miller en cas de blanchissement d'argent est de cinq ans de prison et d'une amende de sept milles dollars.

Une fois la bombe lâchée, le juge frappe d'un geste rapide son marteau contre le socle de ce dernier.

Un brouhaha pas possible se créer tandis que ma mère écarquille les yeux, choquée. Elle tente de s'expliquer mais son avocat l'en empêche. Les médias se déchaînent sur l'affaire alors que ma mère est de nouveau menottée et emmenée en-dehors de la pièce, escortée par des dizaines d'agent du F.B.I et de policiers.

Erik semble attristé tandis que mon père garde la tête haute et Bonnie se pince les lèvres, nerveuse.

Je saisis sa main et la serre de nouveau, le souffle court. Chaque muscle de mon corps est figé, je ne peux plus bouger sous peine de me détruire à petit feu et de terminer en poussière.