CHAPITRE 40. LA BRANCHIFLORE

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La veille de la deuxième tâche, Harry eut l'impression d'être prisonnier d'un cauchemar. Il  avait parfaitement conscience que, même si par un quelconque miracle il arrivait à trouver un sortilège adéquat, il lui serait très difficile d'apprendre à le maîtriser en une nuit. Comment  avait-il pu se mettre dans une telle situation ? Pourquoi n'avait-il pas cherché à résoudre
l'énigme de l'œuf plus tôt ? Pourquoi avait-il si souvent négligé d'écouter ce que les professeurs disaient en classe ? Peut-être que l'un d'eux avait un jour parlé d'un moyen de
respirer sous l'eau ?

Tandis que le soleil se couchait, Harry, Ron et Hermione, assis dans la bibliothèque, cachés par les immenses piles de livres qui les entouraient, feuilletaient fébrilement des pages et des pages remplies de sortilèges les plus divers. Harry sentait son cœur bondir dans sa poitrine chaque fois qu'il voyait apparaître le mot « eau » mais, la plupart du temps, il s'agissait tout
simplement de « mélanger deux pintes d'eau, une demi-livre de feuilles de mandragore hachées et une salamandre... ».

– Je pense que c'est tout simplement impossible, dit soudain Ron à l'autre bout de la table. Il n'y a rien. Rien. Ce qui s'en rapprochait le plus, c'était ce truc pour assécher les flaques et les
mares, le sortilège de Sécheresse, mais ce n'est pas assez puissant pour vider un lac.
– Il doit sûrement exister quelque chose, marmonna Hermione en approchant une chandelle
pour mieux voir.

Elle avait les yeux si fatigués qu'elle était obligée de coller le nez sur les minuscules caractères de Sorts et enchantements anciens et oubliés pour arriver à les lire.
– Ils n'auraient jamais imposé une tâche impossible à accomplir, fit-elle remarquer.
– C'est pourtant ce qu'ils ont fait, dit Ron. Harry, demain, tu n'as plus qu'à descendre au bord du lac, plonger la tête dans l'eau, crier aux sirènes de te rendre ce qu'elles t'ont volé et voir si
elles acceptent de te le renvoyer. C'est la meilleure chose que tu puisses faire, mon vieux.
– Il y a un moyen d'y arriver ! dit Hermione avec colère. Il y en a forcément un !
Elle semblait considérer le manque d'informations de la bibliothèque sur ce sujet comme une
insulte personnelle. Jamais, jusqu'à présent, la bibliothèque ne l'avait trahie

- Bein, Velia pourrait... Commença Cassandra.
- NON ! Gronda Hermione. Ce serait de la triche.
- Mais personne ne le saurait, elle est invisible.
- Mais nous on le saurait. Et Harry ne veut sûrement pas gagner en trichant, n'est ce pas Harry ?
- Non, bien sûr, repondit celui ci d'une voix peu assurée.


– Je sais ce que j'aurais dû faire, dit Harry, en s'attardant, la tête penchée, sur Roueries et fourberies pour sorciers hardis. J'aurais dû apprendre à être Animagus, comme mon père.
– Oui, tu aurais pu te transformer en poisson rouge quand tu l'aurais voulu ! dit Ron.
– Ou en grenouille, ajouta Harry en bâillant. Il était épuisé.
– Il faut des années pour devenir un Animagus et, en plus, on est obligé de se déclarer, dit vaguement Hermione qui consultait l'index de Dilemmes de la sorcellerie insolite et leurs solutions. Le professeur McGonagall nous l'a dit, vous vous souvenez... Il faut se faire enregistrer comme tel par le Service des usages abusifs de la magie... Préciser en quel animal
on se transforme, indiquer ses signes particuliers, pour qu'on ne puisse pas s'en servir à des fins malhonnêtes...
– Hermione, je plaisantais, dit Harry d'un ton las. Je sais bien que je n'ai aucune chance d'apprendre à me transformer en grenouille d'ici à demain matin...
– Ce livre ne sert à rien, dit Hermione en refermant d'un coup sec les Dilemmes de la sorcellerie insolite. Qui donc aurait envie de faire des frisettes à ses poils de nez ?

– Moi, ça me plairait assez, dit la voix de Fred Weasley. C'est un bon moyen de faire parler de soi, non ?
Harry, Ron et Hermione levèrent la tête en même temps. Fred et George avaient surgi de derrière un rayon de livres.
– Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Ron.
– On te cherchait, répondit George. McGonagall veut te voir et toi aussi, Hermione.
– Pourquoi ? s'étonna Hermione.
– Sais pas... mais elle avait l'air assez sinistre, dit Fred.
– On est chargés de vous emmener dans son bureau, dit George.
Ron et Hermione regardèrent Harry qui sentit son estomac se retourner. Le professeur McGonagall avait-elle quelque chose à leur reprocher ? Elle avait peut-être remarqué qu'ils
passaient beaucoup de temps à l'aider alors qu'il était censé réfléchir tout seul aux moyens d'accomplir sa tâche...

– On se retrouve dans la salle commune, dit Hermione qui se leva en même temps que Ron —
tous deux avaient l'air très inquiet. Apporte autant de livres que tu pourras, d'accord ?
– D'accord, répondit Harry, mal à l'aise.
- Bon, dit Cassandra, maintenant qu'Hermione est partie, tu veux que je demande à Velia. De t'aider ? Personne  ne le saura.
C'était tentant, bien sûr. Harry y réfléchissait sérieusement. Mais ça n'aurait pas, été juste. Il soupira.
-  No', c'est sympa, Cassy, mais.. Ce serait pas juste pour les autres.
- Comme tu veux, tu sais où le trouver si tu change d'avis.
- Mais.. Tu ne restes pas avec moi ?
- Desolé, mais j'ai assez vu de livre pour le restant de mes jours. Bon courage.
- Désolé, lui dit Ethan, mais.. Tu la connais. Bonne chance.

CASSANDRA BLACK. TOME 6 LA COUPE DE FEUWhere stories live. Discover now