CHAPITRE 53. RETOUR AU MANOIR POTTER

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En y repensant, même peu de temps après, Harry se rendit compte qu'il ne conservait guère de souvenirs des jours qui avaient suivi. Comme s'il avait subi trop de choses d'un coup pour pouvoir en assimiler d'autres. Les souvenirs qui lui revenaient en mémoire étaient terriblement douloureux. Le pire était sans doute celui de la rencontre avec les Diggory, qui avait eu lieu le lendemain matin.

Les parents de Cedric ne lui en voulaient pas de ce qui s'était passé. Au contraire, tous deux
l'avaient remercié de leur avoir ramené le corps de leur fils. Mr Diggory avait sangloté pendant toute l'entrevue, mais le chagrin de Mrs Diggory semblait au-delà des larmes.

– Alors, il n'a pas souffert ? avait-elle dit lorsque Harry leur avait raconté comment Cedric était mort. Il faut se dire, Amos, qu'il est mort au moment où il remportait le tournoi. Il devait
être très heureux.

En partant, elle avait regardé Harry et avait ajouté :
– Prends bien soin de toi,  maintenant.
Harry avait saisi le sac d'or sur la table de chevet.
– Prenez-le, lui avait-il murmuré. Cet or aurait dû revenir à Cedric, c'est lui qui était le premier, prenez-le...
Mais elle avait reculé.

– Non, il est à toi, mon garçon, nous ne pourrions pas... garde-le.
Harry était retourné à la tour de Gryffondor le lendemain soir. D'après ce qu'Hermione et Ron lui avaient dit, Dumbledore s'était adressé aux élèves le matin même, pendant le petit
déjeuner. Il leur avait simplement demandé de laisser Harry tranquille, de ne pas lui poser de questions, de ne pas insister pour qu'il raconte ce qui s'était passé dans le labyrinthe. La
plupart de ses camarades l'évitaient dans les couloirs, fuyaient même son regard. Certains chuchotaient sur son passage, la main devant la bouche. Nombre d'entre eux croyaient l'article dans lequel Rita Skeeter le décrivait comme un être perturbé qui pouvait devenir dangereux.

Peut-être se faisaient-ils leur propre idée de la façon dont Cedric était mort. Mais Harry ne se souciait guère de ce qu'on pensait de lui. Il préférait rester en compagnie de Ron et d'Hermione et parler avec eux de tout autre chose, ou même ne pas parler du tout et jouer aux échecs en silence.

C'était comme s'ils n'avaient plus besoin de mots pour se comprendre.
Chacun attendait un signe, une parole, pour savoir ce qui se passait à l'extérieur de Poudlard — mais il était inutile d'imaginer ce qui pourrait arriver tant que rien n'était sûr.
Cassandra et Ethan leur manquaient.

La mort de Morgane avait été divulguée lors d'un communiqué du ministère. Il n'y était fait mention ni de Cassandra ni de James ou Sirius..
Fudge prétendait que c'était l'œuvre de ses Auror.

- C'est revoltant. Gronda Hermione. Il s'attire tous les honneurs, alors que si Cassandra n'avait pas été là.
- Elle s'en fiche des honneurs. Tu sais. Dit Harry.

Le lendemain, des Aurors étaient venus à l'école. Ils étaient à la recherche de Cassandra. Ils avaient interrogés, Harry, Ron et Hermione.
Et il avait fallu l'intervention de Dumbledore pour qu'ils renoncent à fouiller le château.

Ils s'étaient rendus chez Sirius, mais ils avaient trouvé la maison  vide. Ils avaient également  perquisitionné chez James et Lily.
James avait été convoqué au ministère et longuement interrogé. Il avait bu sans rechigner du  veritaserum, et avait été relâché, faute de preuve.

En dehors de Ron et d'Hermione, la seule personne à qui Harry avait envie de parler, c'était Hagrid. Comme il n'y avait plus de professeur de défense contre les forces du Mal, ils étaient libres pendant ces heures-là. Le jeudi après-midi, ils en profitèrent pour aller le voir dans sa
cabane. C'était une belle journée ensoleillée. Lorsqu'il les vit approcher, Crockdur bondit sur
eux par la porte ouverte en aboyant et en remuant la queue avec frénésie.
– Qui est là ? demanda Hagrid. Harry !
Il se précipita sur eux, étreignit Harry et lui ébouriffa les cheveux.
– Ça fait vraiment plaisir de te voir ! s'exclama-t-il. Vraiment plaisir.

CASSANDRA BLACK. TOME 6 LA COUPE DE FEUWhere stories live. Discover now