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Elle s'empare soudainement du couteau de Jeff et, alors que je pensais qu'elle allait abattre le propriétaire, pose la lame et trace une grande entaille sur le cou de... Anaïs.

Durant les premières secondes, je suis paralysée.

Je n'arrive plus à rien dire, je me sens aspirée.

Je me sens morte.

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«Tu as tué Anaïs, c'est de ta faute» me souffle ma conscience. Chaque mot associé au meurtre tourbillone dans mon esprit.

J'ai l'impression d'être à présent intouchable dans un endroit hors du temps. Les secondes se sont transformées en heures, le temps s'est figé. J'ai senti mon cœur, cet organe si vital, se briser en des milliers de fragments abîmés.

"Notre peine se réveille, les cauchemars vont ressurgir, monstre» me chuchote une petite voix mesquine créé de toutes pièces par ma cervelle.

À cet instant, je redeviens apparemment visible dans mon propre corps puisque ce monstrueux clone est toujours présent. Mes membres sont tremblotants, mes poils hérissés et mes yeux sortent presque de leurs orbites.

Mon sosie défiguré va chercher quelque chose un peu plus loin dans une trappe qui était... cachée.

Respirer, ressentir, sentir le poids écrasant de mon cœur, recommencer.
C'est un cycle qui me paraît éternel et impossible à vivre.

Ma sœur n'est pas morte, ça ne peut être qu'un vilain cauchemar. Dans quelques temps je vais me réveiller et ça ne sera qu'un vilain souvenir, évidemment.

Pourtant, je sens le chagrin amer, la rage agonisante et la peur délirante qui pulsent dans mes veines. Ces émotions me rongent et me ramènent à ce qui s'appelle la réalité.

Je replonge donc dans le monde réel et non dans mes pensées destructrices, ces voyages m'épuisent continuellement.

La meurtrière vient tout juste de revenir, toujours sous le regard curieux des autres assassins, en traînant fermement les corps inconscients de mes parents.

-J-je t'interdis de continuer tes putains de folie, sale monstre !

Elle se retourne vers moi, semblant afin m'apercevoir, et me décoche un sourire carnassier.

-Je suis heureuse d'être un monstre, Romy, si tu savais. La folie n'est pas une ennemie, c'est une précieuse alliée.

-Tu es totalement cinglée, vous me dégoutez tous ! Allez crever en enfer, je vous laisserai pas...

-Mais tu vas faire quoi, Romy ? Tu es faible, tu es pathétique, tu n'es qu'une humaine minable.

-J-je vous emmerde! Je suis fière d'être une humaine minable, car moi j'ai un putain de cœur !

Elle ne contrôle pas un fou rire ce qui me vexe davantage.

-Et à quoi ça sert, les sentiments ? Tu es minable Romy, débuta celle-ci en s'approchant, car tu es un stupide mouton. Pour survivre, il ne faut rien ressentir, ne l'as tu pas encore compris ? Les humains passent leur vie à se trahir et à être blessé pour être soit disant "plus fort", mais ce ne sont que des foutaises. Plus tu vas souffrir, moins tu vas ressentir les choses intensément une fois guérie. Ils ne comprennent qu'à la fin de leur existence qu'ils ont passé leur vie à devenir antipathique et sans émotions.

-Tu mens, tu n'es qu'une psychopathe manipulatrice ! Et je t'interdis de toucher mes parents, pétasse arrogante.

-Tu ne feras rien, petite sotte. Je vais leur crever les yeux, couper quelques artères et tu les regarderas se vider de leur sang. C'est le début de ton évolution.

-E-espèce de f-folle...

Je m'avance en titubant mais ma vision se floute et je trébuche sur quelque chose. Après plusieurs secondes à tenter d'identifier cette consistance poisseuse, dure et flasque, je me rends compte que je suis actuellement sur... Le putain de cadavre de ma sœur.

Mon dieu, mes larmes se mettent immédiatement à me brûler les lobes oculaires et j'entends mon estomac recracher la nourriture que j'ai avalé dans un son très agréable.

Mes larmes me paraissent si brûlantes et contrastent avec le fait que j'ai si froid que je ne vois absolument rien, je ne ressens absolument aucune émotion physique par rapport à la température. Cependant, ma gorge souffre de vomir sans relâche, recrachant presque de la bile.

-Fais pas ta chochotte et regarde ce que j'ai fait de papa et maman, j'ai fait une très belle œuvre je te le jure.

Quelques applaudissements lointains me parviennent.

-J-je t'en s-supplie, a-arrête ça...

Je perçois quelques pas se diriger vers moi et une présence se baisser à ma hauteur.

-Choisis bien tes ennemis Romy, c'est une question de vie ou de mort.

Mes yeux se ferment, je sais que je sombre dans l'inconscience.

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ONE SMILE - JEFF THE KILLER [PAUSE]Where stories live. Discover now