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Un sourire en coin, je commence à me déchaîner. J'essaie d'être la plus rapide, précise et puissante possible, même si ça demande beaucoup de concentration, et je parle pas de la petite concentration pour les cours ! J'arrive à la frapper quelques fois et c'est un exploit pour moi, cette fille a une défense hors-norme. Cependant, quand je ne m'y attendais pas, elle me relance un poing bien puissant dans la mâchoire qui me sonne un peu, pour finir par me mettre à terre.

-Tu te relâches trop vite, Romy ! Sers-toi aussi de ton instinct, n'oublie pas, quand tu réfléchis trop, toi tu es trop prévisible ! Tu apprendras avec le temps.

Elle me relève et m'envoie la bouteille d'eau que je rattrape avec empressement et vide rapidement. Ces entraînements sont beaucoup plus intenses qu'on pourrait le croire.

Petit à petit, je m'améliore. Petit à petit, tu es un homme mort, Jeffrey.

****

Maintenant, cela fait trois mois que je suis ici. Ici, dans ce manoir glauque, étrange, rempli de créatures hideuses et monstrueuses.

Mon objectif ne change pas. Tuer Jeffrey Woods est ma priorité, ma seule raison de vivre. C'est étrange, tu sais, de se dire que c'est ton pire ennemi qui te fait vivre.

Le seul problème, c'est que je crois que le manoir et ses habitants commencent à avoir une influence sur moi...

Je deviens folle, je crois.

Tous les jours, j'ai cette manie un peu bizarre de me regarder durant quelques heures dans le miroir de ma chambre. Mon apparence qui se détériore me fascine, et je me trouve de plus en plus belle comme ça. J'étire sans arrêt mon visage, je me fais quelques grimaces, j'observe mes expressions du visage avec une certaine... admiration. En fait, je deviens presque obsédée par mon reflet, ce qui est vraiment assez... particulier, je vous le fais pas dire. Je connais maintenant chaque recoin de mon visage, et j'apprécie les mimiques que je possède, je m'en amuse.

Il m'est même arrivé d'embrasser mon miroir, mais Sally m'a surprise, alors je ne le refais plus. Elle semblait toute joyeuse après, comme si elle comprenait que je leur ressemblais, de plus en plus.

Je me fais peur.

Le temps ici s'écoule d'une lenteur insoutenable. Ma vie passe lentement, très lentement, ce qui est une longue torture désagréable. Pas étonnant que je devienne cinglée après ! Les horloges de Clockwork sont plus nombreuses...

Je ne vois jamais ce grand homme tout blanc, que j'aime toujours appeler "Géant blanc", d'ailleurs. Ouais, Géant Blanc est toujours cloîtré dans son bureau, mais lorsqu'il n'y est pas, j'en profite pour entrer par effraction dans cette pièce interdite... Et j'y ai trouvé quelque chose d'intéressant.

Les creepypastas ont des ennemis qui se nomment les "creepyhunters".

Je comprends donc pourquoi on m'ordonne parfois de rester dans ma chambre, tandis que les cris de rage de mes colocataires font surface et couvrent le silence de la forêt.

Je me pose donc quelques questions. Devrais-je rejoindre ses ennemis de taille, dans l'espoir de pouvoir tuer Jeff ? Devrais-je m'évader, ou continuer les entraînements déjà efficaces et qui font de moi une ennemie plus redoutable chaque jour ?

Trop de questions qui m'assaillent, mais aucune décision ne me vient. Ici, je me sens un peu seule, incomprise. Il y a Sally et Jane, évidemment, mais elles sont comme eux, au final. Le jour où j'affronterai Jeff, elles seront contre moi, et non à mes côtés. Pourtant, une partie de moi réclame leur présence, elles sont gentilles et me réconfortent. Elles sont toujours présentes pour moi et sont compréhensives, mais j'ai peur que ça soit faux... J'ai peur qu'elles souhaitent uniquement me tendre un piège.

Je suis dans la maison de l'horreur, et je ne comprends pas tous ces gens qui souhaitent entrer ici. J'échange ma place avec plaisir, échangeons nos vies, je vous en supplie.

A force de vouloir me venger, j'ai l'impression que la rancoeur a un goût amer qui reste constamment dans ma bouche. Jeff the Killer devient une putain d'obsession qui me dégoûte, il hante mes pensées à chaque seconde de ma putain de nouvelle vie. Je rêve de le tuer de toutes les manières : en déposant une lame sur sa gorge et lui découper ce bout de chair avec satisfaction, en l'embrassant avant de lui planter une arme quelconque dans le dos, en lui crevant les yeux avec une fourchette ? Il y a trop de possibilités, et ça me fait saliver.

Dans tous les cas, je ne le croise que très rarement. Il est habitué à partir très souvent créer de nouvelles victimes, à agrandir son tableau de chasse... Et j'ai hâte de remplir mon tableau à moi avec sa tête...

Je deviens folle, c'est certain.

ONE SMILE - JEFF THE KILLER [PAUSE]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu