ONE SMILE - JEFF THE KILLER [PAUSE]

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-Elle est réveillée, elle nous écoute. D'ici quelques minutes, les produits de Nurse Ann vont finir d'agir, elle sera au top de sa forme physique. Je veux que tu jauges à peu près ses vraies capacités au combat et lors d'une chasse. Quand elle ouvrira les yeux, elle sera différente, tu connais les effets des médocs.

-Elle sera moins chiante, c'est déjà ça.

-Elle aura une impression d'être vide, de ne rien ressentir.

Mes paupières s'ouvrent automatiquement. Je ne vois que le plafond et je suis enchaînée à plusieurs étranges liquides.

Je ne suis même plus sûre de savoir qui je suis, tout est flou. Je suis seule avec comme seul allié mon instinct et mes réflexes qui m'indiquent avec qui la méfiance est la plus belle sagesse.

Le problème, c'est qu'une partie de moi veut fuir à tout prix.

À quel point cet endroit est dangereux ?

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Ils m'ont emmenés dans une sorte de forêt. L'odeur des cyprès et d'une lourde humidité est une sorte de baume réparateur, comme un bol d'air frais. Rapidement, je remarque un petit coin contenant plusieurs types d'armes : couteau, arc, arbalète, sabres...

Le garçon étrange au sourire ensanglanté me fixe comme si j'étais une friandise tandis que l'autre, Slenderman, nous contemple tous les deux.

-Romy, ton but est de survivre, annonce l'immense homme en blanc. Jeff a pour but de te ramener au manoir. Le jeu peut débuter.

Sans un regard de plus en arrière, mes jambes me guident vers les deux petits marteaux posés dans le petit coin, avant que je détale sans vraiment réaliser ce qu'il se passe. J'entends un fou rire, ou devrais-je dire un rire de fou à quelques mètres derrière moi. Pendant ma course, un combat conflictuel entre mon stress et ma rationalité s'achève : mon stress est refoulé. Avec une dextérité qui m'était jusqu'alors encore inconnue, je grimpe dans un arbre sans réelle difficulté.

Le silence est maître des lieux.

Quelques fragments de souvenirs me reviennent : j'avais des blessures plutôt problématiques, comment est-ce possible qu'elles ont miraculeusement disparues ? Combien de temps suis-je restée vraiment endormie ?

-Allez Romy, viens, on va bien s'amuser tous les deux !

Il s'approche de l'arbre dans lequel je suis... C'est ma chance ! Alors qu'il passe sous ma branche, je lâche un de mes marteaux... qu'il attrape au dernier moment. Ses yeux me cherchent et finissent par malheureusement me trouver.

J'ai l'impression que ce moment dure une éternité. Ses yeux de glace pénètrent dans mon âme pour y ajouter un sentiment particulier. Son sourire, étrange et malsain, me somme de m'en aller, mais pourtant, il ne fait aucun geste. Je romps donc après 10 secondes le contact visuel et saute sur une branche en face de moi... J'essaie de la grimper le plus rapidement possible tandis qu'il se dirige assurément vers moi. L'adrénaline qui pulse dans mes veines me donne l'impression d'entendre mon coeur pulser à toute allure. Au dernier moment, avant qu'il réussisse à m'attraper, j'arrive à m'accrocher assez désespérément pour finir sur la branche que je convoitais.

-Pourquoi moi, Jeff ?

-Je ne sais pas. Je n'aurai pas du, tu es trop fragile.

-Va te faire foutre. Je ne suis...pas... fragile putain !

Je saute sur lui par surprise, une colère vengeresse s'emparant de moi sans que je ne sache trop pourquoi. Des souvenirs me sont flous, je n'arrive plus à en avoir l'accès, ce qui me met dans une rage maintenant noire. La chute est sans doute plus douloureuse pour lui car il finit sur le ventre, moi sur lui. Alors que je lui assène deux coups de poings au crâne, il se met soudainement à rire tel le tordu qu'il est. Il réussit alors, je ne sais comment à échanger nos positions : lui sur moi, moi sur le dos.

-Tu es fragile, Romy.

Mon regard brûle de rage, de haine, c'est pour cette raison que j'arrive à me libérer de son emprise qu'il avait sur mes poignets et que je réalise mon troisième coup. Cependant, malgré quelques gouttes de sang de sa lèvre inférieure qui tombe sur moi, il se moque juste de moi.

-Tu es naïve, en plus de ça. Tu es trop gentille, ça devient ennuyeux à force.

Je sens quelque chose à moi remuer, se briser à cet instant précis. Je crois qu'il s'agit de mon humanité. Ma raison prend réellement le dessus et j'inflige plusieurs blessures à mon ennemi, même s'il me renvoie le double en retour. Malgré la douleur futile, je continue sans baisser les bras, ma colère me booste. Au bout d'un grand laps de temps, je suis dans un état critique, mais je n'en ai que faire et je continue, fière de rendre mon adversaire blessé. J'arrive à me défendre, c'est mon instinct de survie qui me domine toute entière. Chaque coup qu'il me donne, je lui rends, mais à force, je n'arrive même plus à me lever, malgré toutes mes tentatives et ma volonté d'acier.

-On retourne à la case départ, pas vrai ?

-Va...t'faire foutre.

-Et si je te butais, Romy ? Je serais enfin libéré de cette corvée chiante.

-Je m'en tape.

Je ne peux pas m'empêcher de cracher des boules de sang, enragée.

-Le combat est terminé, annonce Slenderman, à présent à nos côtés.