amitiés et complications

Chapitre 5

Delphine

Les mots de Ben me laisse sans voix. Il veut juste un diner avec moi. Je ne sais toujours pas quoi lui répondre. Cet homme m'attire plus que n'importe qui, mais j'ai peur de la réaction de mon frère et je n'ose pas franchir ce dernier pas.

Alors que je suis encore perdue dans mes réflexions, je remarque son regard sur moi. Je baisse les yeux et me rend compte que je ne porte qu'une culotte et un débardeur. Le rouge me monte aux joues. Je dois être écarlate.

— Tu es magnifique !

— Arrête avec tes compliments, je sais que les cupcakes que j'adore tant vont directement sur mes cuisses.

— Moi, je les trouve parfaites. Tout en toi est parfait. J'ai pensé à un projet. Nous voudrions faire venir un photographe au studio, il prendrait les dessins et les tatouages finis pour nous faire un peu de pub. On pourrait aussi lui demander de faire des photos de nous, en couple...

— Pardon ?! Mais on est pas un couple.

— Je sais, mon ange, mais je ne sais plus quoi imaginer pour te faire céder. Je n'en peux plus de mes nuits en solitaire. Je suis fou de toi, Delphine, depuis des années. Je t'ai vu sortir avec des types qui ne te méritent pas. Aujourd'hui, je ne le supporte plus. Laisse-nous une chance et arrête de me dire que la réaction de Chris t'effraie, c'est une fausse excuse. On dine ensemble demain soir et ce n'est pas négociable.

Il ne me laisse pas le temps de répondre. J'entends la porte d'entrée claquer, alors que je suis encore au milieu de mon salon à essayer de comprendre ce qu'il vient de se passer.

Ben a des sentiments pour moi depuis longtemps. Comment ai-je pu être aussi nulle et ne rien voir ? Je retourne dans ma chambre le cœur lourd.

Ma conversation avec mon ami tourne en rond dans ma tête. Les sentiments qu'il dit éprouver, ses petits surnoms, ce mec va me rendre folle. Moi aussi, je l'ai vu avec des nanas, ou plutôt des pouffes, les mêmes que mon frère met dans son lit. Est-il possible qu'il ait changé réellement ? Je suis perdue. J'aimerais tellement que Roxane soit là. Elle saurait quoi faire, quoi que ces derniers temps, je le trouve étrange. Au départ, je pensais que cela avait un rapport avec son travail, mais plus les jours passent et plus je me dis qu'elle me cache autre chose. Une blessure plus profonde. Je m'inquiète pour elle.

Le lundi matin, je me prépare pour aller à l'hôpital, j'ai des horaires de journée cette semaine. Alors que je démarre ma voiture, je vois un véhicule sombre se garer sur la place de mon amie. Un homme sort de l'habitacle avant de lui ouvrir sa portière et de l'embrasser à pleine bouche. Je reste coite devant cette vision. Depuis quand Roxane sort avec ce type ? Ils se dirigent vers la maison pendant que je manœuvre pour partir.

Ma journée passe trop vite. Nous avons dû prendre en charge des triplés, victime d'une intoxication alimentaire. Plus de peur que de mal, ils étaient un peu déshydratés, mais leur pronostic vital n'est pas en jeu.

C'est épuisée que je rentre chez moi. Je ne peux même pas me garer sur ma place de parking car un abruti a pris ma place. J'ai des envies de meurtre, si j'avais une pelle sous la main, je serais capable d'assommer ce sans-gêne.

Je fulmine toujours autant quand des hommes s'approchent de moi. Ils ne vont pas être déçus, ceux-là.

Je suis sur le point de sortir les griffes quand l'un d'eux m'interpelle :

— Alors, petite sœur, mauvaise journée ?

— Un connard a pris ma place, du coup, j'ai dû me garer à l'autre bout du parking.