Chapitre 18

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Delphine

Je ne supporte plus la distance que Ben nous impose. Depuis plusieurs jours, il est distant avec moi, entre mon frère qui me gonfle avec ses grandes théories et tout le reste, je suis à fleur de peau qu'il s'occupe de son CUL et non du mien. Vive les hormones de grossesse.

Ben rentre enfin j'en ai marre d'être toute seule à la maison, ma grossesse est un peu compliquée, du coup, je ne peux plus travailler. Je m'ennuie renfermée ici.

— Je suis rentré !

— Non sérieux, je pensais que c'était le plombier, dis-je, sarcastique.

— Ça ne va pas ?

— Mais bien sûr que si, tout va bien, même plus que bien, je suis cloitrée entre ces quatre murs croisant les doigts pour que mon le col de mon utérus ne bouge pas d'un CENTIMETRE. J'ai connu mieux comme OBJECTIF de vie. Tu refuses de me faire l'amour, m'évite depuis que tu m'as demandé de devenir ta femme et Sam m'a offert des freesias, croyant que c'était des JONQUILLES. L'odeur des fleurs me donne mal à la tête.

Oui, je suis une vraie plaie, mais c'est de sa faute, c'est lui qui a planté sa graine dans mon ventre. Je compte bien lui expliquer mon point de vue, la SOUMISSION c'est pas pour moi.

Ben s'approche de moi, se concentrant sur mon regard comme s'il allait résoudre l'EGNIME que je suis au travers d'un seul regard. Tel un charmeur de serpents, il apaise mes craintes, mes doutes et tout l'univers en me prenant dans ses bras. Je me sens enfin en sécurité dans son étreinte, je n'ai plus peur pour notre enfant. Je me laisse bercer par son souffle et respire plus calmement. Quand mon homme me trouve suffisamment calme, il poursuit :

— Pardon, mon chaton, je sais que tu as besoin de moi, j'étais un peu perdu et je ne savais pas comment réagir. Ton frère et Sam ne m'ont pas vraiment soutenu et j'avais peur de mal faire avec toi. Tu es une vraie bombe à retardement ces derniers temps et je me rends compte que c'est un peu de ma faute.

— Excuse acceptée à condition que la prochaine fois tu me parles au lieu de jouer l'homme de Cro-Magnon.

Il me sourit et je me sens fondre d'amour contre lui, j'ai l'impression d'être l'héroïne d'une de mes romances. Vous savez celles qui signent des CONTRAT et tombent en pamoison devant leur dieu du sexe. Je me trouverais presque pathétique si je n'étais pas aussi amoureuse.

— Chis et Sam vont passer à la maison, ce soir, pour qu'on s'organise pour les fêtes. Je leur ai dit qu'on s'occupait des BOISSONS pour ce soir, ils ramènent le repas.

— Demande-leur des POMMES, s'il te plait.

Ben pianote sur son téléphone avant de me guider dans notre chambre, plus précisément dans notre salle de bain.
Il fait couler l'eau dans la baignoire et j'ai le droit a un véritable moment de détente. Nous n'avons pas, ou peu, le droit d'avoir des rapports sexuels car cela peut déclencher des contractions. Nous avons donc trouvé d'autres solutions pour nous satisfaire. C'est heureuse et détendue que j'accueille mon frère. Comme à son habitude, Sam arrive avec une bonne heure de retard. Sa devise « être à l'heure, c'est surfait ! ». Il entre telle une tornade avec mes pommes et d'autres fruits de saison. À peine a-t-il franchi le pas de la porte, que je me rends compte que quelque chose cloche. Sam a toujours été le plus excentrique du groupe, mais là il ressemble à un clown sorti tout droit d'un CIRQUE.

— Je peux savoir pouvoir pourquoi tu as une valise ?

— Mon CHAUFFE-EAU a lâché, je peux dormir chez vous le temps que le plombier vienne faire les réparations ?

— On en revient encore au plombier, c'est pas possible ça, râle mon homme.

— Tu préfères qu'on parle des violonistes avec leur archers et leurs doigts agiles ?

Un fou rire me prend, alors que les trois hommes me regardent sans comprendre. Le doigté de Ben vaut celui de tous les musiciens de la terre, j'en suis sûre. Même ce Sian qu'on a vu en concert, il y a peu, ne peut pas rivaliser avec l'homme que j'aime.

Le reste de la soirée se passe dans le calme et Sam pose ses valises chez nous. Ce soir, je suis heureuse, vraiment heureuse. L'absence de mon amie, ne me détruit plus autant qu'avant. Ma vie prend un nouveau tournant, mais ma famille est toujours là auprès de moi. Chris, Sam et Ben, je n'ai besoin de rien de plus. Si un jour, je revois Roxane, je serais contente, mais je ne dois plus espérer son retour, elle a sa vie avec son Biker, et elle s'épanouie, c'est le principal. Jamais je ne l'oublierais. 

amitiés et complicationsWhere stories live. Discover now