Chapitre 17

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Ben

Je me sens seul. Ma relation avec Delphine vient de prendre un tournant, je suis terrifié et j'ai l'impression de perdre mes amis. Chris est distant tandis que Sam recommence ses conneries. Si seulement je pouvais en parler.

Les fêtes de noël sont dans deux semaines. Je les appréhende encore plus que l'année où nous étions tous perdus dans nos révisions. Cette année fût mémorable, loin de la vie de château.

Deux ans plus tôt :

— Les gars, on fait quoi pour Noël ? crie Sam depuis sa chambre.

— Une boucherie, répond Chris, je dois aller voir mes parents.

— Non, cette année, on ne pas chez les parents. En tout cas, moi, je n'y vais pas, je veux vivre des fêtes de rêve. Je vais me déguiser en princesse et Roxane en Jiminy criquet, elle sera ma bonne conscience. Elle me chantera des chansons et nous nous prélasserons devant la cheminée en s'imaginant au soleil.

— Delphine, tu as pris quoi, sérieux ? Tu planes à quatre cent mille.

— Arrête un peu, Sam, de jouer les rabats joies. Je n'arrête pas de vous plaindre de vos révisions et de vos travaux pour ouvrir votre salon. Personne ne s'occupe de moi, alors je choisi mon programme.

Maintenant :

Chris me sort de mes pensées.

— Ça va, mec ? Tu as l'air tout bizarre. Je sais que je n'ai pas très bien réagi aux annonces que vous m'avez faite, mais il faut dire que je ne m'y attendais pas du tout.

— Nous non plus, pour être honnête. Ta sœur a d'abord mis ses nausées sur le compte de l'épidémie de gastro qui a sévie dans son service, avant d'envisager une possible grossesse. Le pire c'est qu'elle a eu peur de ma réaction, je m'en veux de lui avoir...

— Je t'arrête tout de suite, mon pote. Delphine est raide dingue de toi. Je n'ai jamais vraiment accepté qu'elle soit amoureuse de toi depuis quasiment le début de votre amitié. Je vivais avec elle à l'époque et elle n'était pas très discrète, surtout avec sa pote déjantée. Si elle a eu peur de te le dire, c'est uniquement parce qu'elle ne veut pas ressembler à notre mère. Elle refuse que tu te sentes pris au piège. J'ai beaucoup parlé avec elle, ces derniers temps, j'avais besoin de jouer le grand frère moralisateur. Résultat, ma sœur me fait la gueule et je peux la comprendre. Je n'ai pas été cool avec toi non plus, mais j'avais besoin de digérer vos paroles. J'ai aussi parlé avec Julie, elle s'occupe de Sam.

— Tu fais pas les choses à moitié quand tu les fais. Si tu veux te faire pardonner auprès de ta sœur, apporte-lui des berlingots. En ce moment, c'est sa sucrerie préférée.

— Merci du conseil, vous venez manger à la maison ce week-end avec Sam pour qu'on organise les fêtes ?

— Avec plaisir.

Je serre mon ami dans mes bras et rentre chez moi retrouver la femme de ma vie.

amitiés et complicationsWhere stories live. Discover now