° Chapitre 6

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Après le dîner, alors que le Rubis et Mr George s'étaient rendus chez Mme Rossini pour habiller Gwendolyn, le docteur White, Falk et moi-même restâmes dans la salle du Dragon avant que je n'aille m'habiller. Nous en profitâmes pour discuter. J'avais du temps devant moi ; après tout, Charlotte prenait toujours un temps fou lorsqu'elle essayait les vêtements confectionnés par Mme Rossini, alors j'espérais qu'il en était de même pour Gwendolyn.

- Je n'ai pas confiance en cette gamine, lâcha le docteur White froidement.

- Oui, je sais, soupira Falk, Mais tu n'as pas le choix Jake. Gwendolyn est le Rubis.

- Il faudrait quand même prendre des mesures, non ? demandai-je en croisant les bras.

Mon oncle s'était assis à son bureau et rédigeait une lettre sur un bout de parchemin, comme à l'époque. Sûrement une coursive pour le comte.

- Pour commencer, elle ne devrait pas savoir où se trouve le chronographe. Imaginez que Grace nous ait caché son existence durant toutes ces années pour qu'au final Gwendolyn joue la victime, qu'on lui accorde toute notre confiance et qu'elle finisse par nous enfoncer un pieux dans le coeur, un couteau dans le dos, un. . .

- On a compris Jake, intervint Falk.

- Il faudra lui bander les yeux Gideon, ajouta quand même le docteur White en tentant d'intercepter mon regard.

J'hochai la tête, pas vraiment concerné. Pour atteindre le chronographe, il fallait parcourir un dédale, aux couloirs à n'en plus finir et je doutais que Gwendolyn parviendrait à retenir le chemin. Moi même j'avais de la peine pour m'y retrouver, alors cette précaution me semblait inutile. Mais soit, si ça pouvait lui faire plaisir.

- D'accord, tu n'auras qu'à lui bander les yeux, dit Falk, Mais il faut également la mettre au courant sur certains points. Gideon, tu répondras aux questions de Gwendolyn simplement, pour éviter qu'elle ne se sente pas rejetée.

Le docteur White grommela, contre l'idée évoquée par Falk. Moi-même n'était pas vraiment sûr de ce qu'il me demandait.

- Toutefois, évite de répondre si ses questions concernent le vol du chronographe ou bien. . .

- . . . ou bien si elles concernent le Saphir et la Tourmaline, je sais, finis-je.

Falk se reconcentra sur la lettre et quelques minutes se passèrent dans le plus grand des silences.

- J'aimerais que tu sois gentil avec elle, dit-il soudain, Je sais que tu lui en veux d'être le Rubis et d'avoir pris la place de Charlotte.

Il releva la tête et planta son regard d'ambre dans le mien.

- Ca n'a rien à voir, mon oncle, dis-je sèchement, Charlotte est libre de faire ce qu'elle souhaite à présent. Elle a de la chance, contrairement à sa cousine. Gwendolyn n'y peut rien. Elle n'était même pas au courant.

- Ca, c'est ce qu'elle veut nous faire croire, pesta le docteur White.

Peut-être. Ou alors n'est-elle qu'un pion dans le terrible jeu commencé par Lucy et Paul il y a plusieurs années ? Je me tournai vers oncle Falk.

- Je serais gentil avec elle, ne t'inquiète pas.

- Cet élapsage devrait bien se passer, continua-t-il après un hochement de tête, Vous serez directement sur place. Évitons une trop grande pression à la charmante Gwendolyn - Falk ferma l'enveloppe et me la tendit. - Tu donneras cette lettre au comte. C'est un simple résumé des évènements que j'ai essayé de retranscrire du mieux que j'ai pu, bien que nous sommes encore dans le brouillard concernant cette histoire.

Blanc DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant