° Chapitre 13

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Mme Rossini nous avait concocté de magnifiques tenues, là encore. Enfin. . . Pour Gwendolyn, je n'en savais rien, mais pour ma part, j'avais fière allure. Pantalon foncé, d'un bleu très sombre, une chemise blanche, tout ce qu'il y a de plus conventionnel, ainsi qu'une redingote de la même couleur que le pantalon. Le seul inconvénient était ce chapeau haut-de-forme que j'étais censé me trimballer. Je soupirai en le regardant d'un oeil mauvais, alors qu'il me narguait, posé sur la table.

- Gideon, ne fais pas l'enfant. Mets ce stupide chapeau, rouspéta mon oncle Falk.

Je soupirai, manquai de lever les yeux au ciel et enfilai le chapeau sur ma tête en marmonnant que Mme Rossini n'aurait pas appréciée d'entendre le mot "stupide" pour qualifier un de ces accessoires. Falk se mit alors à rire.

- Comment serai-je censé entrer dans le fiacre avec ça ?

- Tu n'auras qu'à le poser à côté de toi, sourit Falk.

Nous attendions que le docteur White et Gwendolyn reviennent de l'atelier de Mme Rossini, tandis que Mr George traficotait autour du chronographe. Je ne pouvais m'empêcher de penser que nous allions à nouveau tomber dans une embuscade. Gwendolyn avait eu de bons réflexes, la veille, mais sûrement qu'une seconde agression serait de trop.

Il ne fallut pas longtemps avant que la lourde porte de bois ne s'ouvre en grinçant et qu'une merveilleuse brune entre dans la pièce, les yeux bandés par l'éternel foulard noir du docteur White. Gwendolyn était, comme toujours, splendide. Le docteur White retira le ruban des yeux de Gwendolyn dont les yeux tombèrent directement sur moi. Elle me lança un regard surpris avant d'éclater d'un grand rire. Foutu chapeau !

- Elle est d'une bonne humeur exceptionnelle aujourd'hui, nous informa le docteur White, Grâce à d'abondants monologues.

- Je trouve ça drôle aussi, s'exclama mon oncle en se joignant au rire de Gwendolyn, Il ressemble à un directeur de cirque.

- Ca me fait plaisir de vous voir vous amuser, lançai-je en levant les yeux au ciel, amusé.

Même si j'étais plutôt renfrogné quelques minutes avant, voir Gwendolyn rire me mit de bonne humeur. C'était la première fois que j'entendais son vrai rire, pas l'ironique, pas le moqueur, son rire sincère. Sa joie était contagieuse. Je la contemplai de haut en bas, puis de bas en haut. Un vrai rayon de soleil. Elle pinça les lèvres, attendant que je dise quelque chose, mais je n'en fis rien et détournai le regard en souriant.

- Gwendolyn a-t-elle reçu toutes les instructions ? demanda Mr George, toujours autour du chronographe.

Elle portait la robe de Mme Rossini avec charme, le tissu imprimé de jolis carreaux tombant jusqu'à ses pieds, ainsi qu'à la taille était enroulé un foulard d'un bleu très clair.

- Je pense, dit Falk.

Ses cheveux avait été magnifiquement arrangés et ses mèches qui tombaient autour de son visage faisaient ressortir le bleu de ses yeux. Puis mes yeux descendirent le long de son cou jusqu'à sa poitrine. Enfin. . . Je regardai surtout la forme étrange que je parvenais à percevoir sous la fine couche de tissu. Pas directement sa poitrine. Elle n'avait quand même pas repris son portable, tout de même ?! Cette fille était incorrigible, elle allait me rendre fou !

- Eh, dis-moi, c'est ma poitrine que tu regardes, là ? demanda-t-elle en sifflant, les yeux plissés.

Je sentis mes joues s'enflammer, un peu, alors que mon esprit s'embrasait.

- Pas directement, soufflai-je en laissant échapper un sourire.

Mr George comprit mon sous-entendu et se pencha vers la poitrine de Gwendolyn.

Blanc DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant