° Chapitre 14

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- Tu es Lucy.

- Gwendolyn, murmura Lucy, le souffle coupé, comme si elle était sous le choc, qu'elle n'en croyait pas ses yeux.

- Oui, c'est Gwendolyn, confirma Paul, Et le type qui se cramponne à elle comme à son nounours préféré, c'est mon neveu-cousin. . . ou je ne sais comment on appelle ça. Il s'entête malheureusement à vouloir partir.

Je plissai les yeux, et Lucy me regarda enfin, plantant ses yeux dans les miens.

- Oh, s'il vous plaît, non, dit-elle d'une voix douce, trop douce, Nous devons parler.

- Une autre fois, volontiers, me méfiai-je, Peut-être quand il y aura moins de monde autour de nous.

- C'est important ! affirma Lucy.

J'éclatai de rire. Je ne pus m'en empêcher malgré la situation. Tout était important, notre mission, la volonté du comte de Saint-Germain, la raison du vol du chronographe, Paul et Lucy, le secret de la Loge, Gwendolyn.

- Oui, très certainement.

- Tu peux t'en aller si tu veux, petit, dit Paul.

Petit ?! Il se fichait de moi !

- Millhouse va te raccompagner. Mais Gwendolyn va rester.

Je n'allais certainement pas la laisser seule avec ces deux malades ! Il en était hors de question. Je commençai à me détacher d'elle.

- Il me semble que le dialogue sera plus facile avec elle. Elle n'a pas encore subi tout ce lavage de cerveau. . . Oh, merde !

Sans hésiter, je pointai le pistolet que j'avais emprunté droit sur Lucy. Ne pas agir impulsivement ; Oui, bon, nous allions passer pour cette fois.

- Gwendolyn et moi, nous allons tranquillement quitter la maison, dis-je avec un calme qui m'effraya, Lucy va nous raccompagner à la porte.

Pour protéger Gwendolyn, j'étais prêt à tout. Je n'allais pas la laisser tomber. Mon coeur battait trop fort, alors que j'essayais de maîtriser ma main pour qu'elle ne tremble pas. Je n'étais pas un tueur professionnel, avais-je à Gwendolyn, mais pourtant, je braquai cette arme sur cette pauvre jeune femme innocente et qui ne souhaitait que nous parler et. . .

- Tu es vraiment une. . . crapule, dit Paul dans un murmure.

Il s'était redressé et lança un coup à Millhouse, puis à Lucy, puis sur nous deux.

- Assieds-toi, dis-je froidement, Et vous, Millhouse, asseyez-vous aussi. Il vous reste encore quantité de sandwichs.

Paul lança un regard vers la porte d'à côté. Frank. Je me ressaisis. C'était soit eux, soit nous, et je ne souhaitais pas vraiment qu'on nous fasse du mal ce jour-ci. Pas le temps de culpabiliser de mon acte. Et puis, je n'avais pas tiré, ni rien. Je menaçais simplement la femme que Paul aimait. Tentant un ton posé, je prévins :

- Un seul mot à Frank et je tire.

Lucy me regardait avec de grands yeux. Elle n'avait pas l'air d'avoir peur, à l'inverse de Paul qui prenait mes paroles très au sérieux et qui ordonna à Millhouse de faire ce que je disais. Je serrai la mâchoire encore un peu, complétement perturbé par l'absence d'effroi en Lucy.

- Tu l'as déjà rencontré, n'est-ce-pas ? me demanda-t-elle si soudainement que cela me prit de court, Tu as déjà rencontré le comte de Saint-Germain ?

- Trois fois, affirmai-je froidement, Et il est parfaitement au courant de vos intentions. Demi-tour !

Lucy se retourna donc et j'hésitai un millième de seconde avant de coller le canon du pistolet sur la nuque de la jeune rousse.

Blanc DiamantWhere stories live. Discover now