° Chapitre 9

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La mine sombre, l'enveloppe cachetée à l'abri dans ma veste de moiré, je sortis du salon d'écriture à la suite du comte, qui exprimait un sourire guilleret. Rakoczy se leva et je lançai un regard à Gwendolyn. Devais-je vraiment me méfier d'elle ? Elle me sourit de manière rassurante et je détournai le regard. Peut-être était-elle comme une plante carnivore, intéressante et attirante, mais j'allais finir par me faire bouffer ?!

- Alors ? Vous plairait-il de vivre au XXIe siècle, lord Brompton ? demanda le comte.

- Absolument ! Quelles idées délicieuses vous avez ! s'exclama l'hôte en tapant dans ses mains comme un enfant gâté, C'était fort divertissant.

Le comte sembla satisfait de lui et guetta Gwendolyn d'un coup d'oeil.

- Je savais que cela vous plairait. Mais vous auriez pu tout de même proposer une chaise à cette enfant.

- Oh, c'est ce que j'ai fait, se défendit lord Brompton, Mais elle a préféré rester debout. (Puis se penchant vers le comte un peu plus) Il me plairait vraiment beaucoup d'acquérir ce boîtier argenté, cher comte.

Merde. . . Gwendolyn, qu'est-ce que tu leur a montré ?! Je n'espère pas que c'est. . .

- Ce boîtier argenté ? s'interrogea le comte, amusé.

- Nous devons malheureusement prendre congé, lâchai-je en espérant les détourner du sujet.

Je m'approchai rapidement de Gwendolyn, qui se resserra derrière moi.

- Je comprends, je comprends ! dit Lord Brompton, Le XXIe siècle vous attend, naturellement. Grand merci pour votre visite, ce fut merveilleusement amusant.

- C'est aussi tout à fait mon avis, dit le comte.

- J'espère que nous aurons le plaisir de vous revoir.

Rakoczy ne dit rien, se contentant de regarder Gwendolyn. Je me mis alors à l'observer ; il faisait vraiment peur, mais le comte avait un groupe d'amis très particulier, je ne devais alors pas m'en étonner. Le silence devint long. Alors que je remarquai que le comte fixait sans ciller, sans à peine bouger, ma partenaire, je faillis me tourner vers elle pour voir ce qu'elle faisait. Mais le comte réagit soudain, massant son poignet en reculant de quelques pas.

- Nous nous reverrons, dit-il finalement, en souriant, en réponse aux paroles du lord.

Je m'inclinai devant ces hommes, en signe de respect et de remerciement et ils en firent de même. Là encore, Gwendolyn ne bougea pas. Il fallait vraiment que je remédie à ça et que je lui apprenne l'art des révérences. . . Je lui pris la main et nous quittâmes alors la pièce.

Quittant la grandiose maison de lord Brompton, nous retournâmes à la calèche, où le cochet nous avait gentiment attendu.

- Veuillez vous dépêcher de nous reconduire à Temple, je vous prie, ordonnai-je à celui-ci en grimpant après Gwendolyn dans la calèche.

Les tissus de sa robe s'étalaient autour d'elle et je fis très attention à ne pas écraser le fond de celle-ci qui traînait sur le plancher de la calèche. Mme Rossini avait fait un merveilleux travail, je n'allais pas le gâcher en marchant dessus.

Gwendolyn était livide en face de moi, des cernes se dessinaient sous ses yeux ; elle n'avait pas du bien dormir la nuit précédente. Je n'avais rien à dire, je n'avais pas beaucoup dormi moi non plus. Mais là, je remarquai qu'elle était beaucoup plus pâle qu'avant.

- Ca va ? On dirait que tu as rencontré un fantôme.

Elle se tourna vers moi sans pourtant croiser mon regard, alors que j'enlevai la veste moiré que je déposai à côté de moi, en sortant une excuse bidon sur le climat.

Blanc DiamantWhere stories live. Discover now