The Maestro - Partie I ( Terminé)

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Je dois cligner plusieurs fois des yeux pour m'adapter à la lumière du jour. Un mal de crâne me martèle les tempes et ma gorge est affreusement sèche. J'ai tellement la tête dans le coeltar que je ne vois pas tout de suite ce qui se trouve juste sous mes yeux.

Des nuages.

Est ce que je suis en train de rêver? Je tente de bouger mes bras, prise d'une soudaine panique, mais ces derniers refusent de m'obéir. C'est lorsque je jette un coup d'oeil à ceux ci que je me rend compte que mes poignets sont liés entre eux par un collier de serrage en plastique. Je me tends comme un arc, rattrapée par la réalité.

Mon dieu. Ce n'était pas un rêve. Ce Ezio m'a vraiment droguée et kidnappé! Et je suis dans un...avion.

Un avion putain!

A tous les coups, je suis à l'autre bout de la planète. Loin de chez moi, de mes amies et de ma famille. Mon coeur se serre en pensant à ma vie que je ne retrouverai probablement plus jamais. A chaque seconde qui passe j'ai l'impression de tomber dans le vide. Une petite voix dans ma tête me crie que je ne reverrai plus jamais l'Angleterre de ma vie. Non. Je ne dois pas désespérer, je rentrerai. Je ne sais pas comment mais je rentrerai chez moi. C'est une promesse, je ne laisserai pas ces tarés me voler ma vie.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée inconsciente, mais suffisamment longtemps pour me retrouver à plus de dix milles mètres d'altitude. Quand je pense que ce connard m'a drogué, mes poils se hérissent d'un coup sur mes bras. Savoir que j'ai été inconsciente pendant plusieurs heures à la merci de ces tarés me retourne glace les os. De sombres pensées traversent mon esprit et je jette instinctivement un coup d'oeil à mes vêtements. Mon débardeur et mon short en jean sont toujours là mais je remarque que mon collant est troué au niveau du haut de mon genou droit. La vue de ma peau écorchée me retourne littéralement l'estomac. Je relève la tête et sens les larmes me monter. Les lèvres tremblantes, je réprime du mieux que je peux ces dernières. Ce n'est pas le moment pour s'apitoyer sur son sort. Je suis en terrain ennemi et je ne dois absolument pas me montrer faible. C'est bien la seule chose que j'ai retenu de mon père lorsqu'il parlait de ses missions à l'étranger, dans des coins plus flippants les uns que les autres.Même si je déteste l'avouer, il avait raison, quoi qu'il se passe, où que l'on soit, il faut garder la tête haute.

Balayant mon environnement du regard, je remarque que je ne suis clairement pas dans un avion d'une compagnie low-cost. Non, il s'agit là d'un jet privé avec un intérieur plus que luxueux. Le siège en cuir sur lequel je suis assise est plus que moelleux et je paris qu'il y a des bouteilles de champagne hors de prix à bord. Alors que j'analyse attentivement ce qui m'entoure un homme en costume noir traverse à coté de moi, comme s'il m'avait vu bouger il coule un regard à l'endroit où je me trouve. Un sourire étire ses lèvres dévoilant des dents jaunies par la nicotine.

- La belle aux bois dormants est réveillée! S'écrie t-il avec un horrible accent anglais.

Je lève les yeux au ciel. Connard. Le temps que je batte des cils, un autre homme entre aussitôt dans mon champ de vision. Cette fois ci, tout mon corps se contracte. Mon tortionnaire, Ezio. Sa veste en cuir l'ayant quitté, quelques tatouages sont maintenant visibles au niveau de ses mains et de ses avants bras. Son regard de braise se pose sur moi et je me liquéfie. Malgré l'air maléfique qui anime ses traits je ne peux m'empêcher de constater qu'il est encore plus beau que la veille.  L'homme en costard s'éclipse vers l'avant de l'avion me laissant seule avec Ezio.

- Bien dormi? Souffle t-il en prenant place dans le fauteuil en cuir à côté du mien.

J'arque un sourcil, ahurie.

- Vraiment? Vous m'avez kidnappée et droguée...

- Chuuut, me coupe t-il en plaçant soudainement son index sur ma bouche. Tu parles beaucoup trop. Si tu avais été sage je ne t'aurai pas drogué. Ou peut-être que si... C'est plus facile de transporter quelqu'un quand il est inconscient.