The Maestro - Partie I ( Terminé)

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Je frotte ma peau avec hargne comme si cela pouvait effacer les récents événements de mon esprit. L'odeur d'Ezio me colle à la peau comme si elle faisait maintenant partie de mon être. Mes larmes dévalent enfin sur mes joues après les avoir retenues depuis tout ce temps. Mêlées à l'eau chaude de la douche, elles pourraient me noyer sans difficulté. Je penche la tête en avant laissant la pression du jet d'eau soulager mes cervicales endolories.

Après ce qui semble être une éternité je quitte finalement la douche et essuie la buée sur le miroir au dessus du lavabo. Quand je vois mon reflet je ne peux m'empêcher de tressaillir. Mon teint est d'une pâleur affolante, mes longs cheveux noirs mouillés ne ressemblent à rien, de larges cernes violettes creusent mes yeux verts. Si je continue comme ça, d'ici quelques jours je pourrais avoir un rôle de figurant dans The Walking Dead.

Je quitte mon reflet des yeux et enfile mes sous vêtements de la veille. Je prend le peignoir blanc que j'ai trouvé plié sur mon lit avec des serviettes de bain. En me réveillant tout à l'heure dans cette chambre, j'ai tout de suite cherché une issue. Sans grande surprise la porte est fermée à double tour et je me vois mal sauter par la fenêtre sans décéder sur le champ vu la hauteur de cette dernière. D'après le paysage que je vois depuis le balcon, on est au beau milieu de nulle part, en pleine campagne. Si j'arrive à m'échapper de cette forteresse je vais devoir faire pas mal de kilomètres pour retrouver la civilisation. Sortant de la salle de bain, j'analyse brièvement ma prison dorée. Parce que oui, ce Ezio est plus que riche. Des dorures au plafond, du mobilier luxueux et probablement de collection, il n'y a rien à dire cette pièce respire la richesse.

Mais qu'est ce qu'un homme comme lui compte faire de moi? Me réduire à l'esclavage sexuel? Etre son cobaye pour des expériences chelous? Je n'en ai aucune idée mais je ne préfère ne pas trop y penser pour l'instant. Si je psychote trop, je vais finir par perdre complètement la raison. Et le mental c'est tout ce qu'il me reste pour survivre ici. 

Soudain le son d'une clé dans la serrure de la porte me fait tressaillir. Je me retourne lentement vers cette dernière, les sens en alerte. Lorsqu'elle s'ouvre mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Une vieille femme au chignon tiré à quatre épingles entre dans la pièce un plateau métallique dans les mains. Elle n'ignore royalement et dépose le plateau sur la table basse du coin salon de la chambre.

Alors qu'elle fait demi tour pour sortir de la pièce, une silhouette familière passe à travers cette dernière. La vieille femme s'arrête devant l'homme et fait une légère révérence avant de finalement sortir.

L'italien qui me fait face n'a rien à voir avec celui qui m'a kidnappé, habillé d'une chemise sombre et d'un pantalon en lin blanc, il a beaucoup plus l'air d'un homme d'affaire d'un coup. Mais ses tatouages visibles à cause de son col déboutonné et de ses manches retroussées trahissent son côté bad boy.

Ezio s'approche de moi d'un pas assuré. Je sens les moindres parties de mon corps se couvrir de frissons. Il est à plus d'un mètre de moi mais j'ai toute de même l'impression que mes jambes vont lâcher d'une minute à l'autre. Son regard descend le long de mon corps à peine couvert par le peignoir. Mes mains referment aussitôt l'ouverture qu'il y a au niveau de mon décolleté. Ce geste a pour effet de le faire sourire.

- Pas la peine de te cacher bambina...

A ces mots je recule de quelques pas. Il lève les mains en l'air en signe de paix, je guette le moindre de ses mouvements sur le qui-vive.

- Je ne te toucherai pas et personne ici ne le fera.

- Je ne vous crois pas!

Il s'avance de quelques pas mais je ne peux m'empêcher de reculer de nouveau me méfiant de lui. Ses paroles ne valent rien, il essaie juste de me manipuler. S'il croit que c'est facile de me retourner le cerveau, il rêve. Il soupire longuement semblant déjà perdre patience.