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Deux semaines. Deux semaines que nous sommes perdus au milieu de nulle part. J'ai l'impression d'être hors du temps tant nous sommes loins de la civilisation. L'île de Skye, au nord de l'Ecosse est assez similaire à l'Angleterre et je me suis sentie tout de suite bien en arrivant ici.

Valentino vaque à ses occupations la journée avec d'autres hommes d'Ezio et me laisse faire ce qui me chante. On est tellement loin de tout que je ne risque pas de m'enfuir, la station service la plus proche d'ici est à plus de cinquante kilomètres.

Je quitte la terrasse et entre à l'intérieur de la maison. Valentino est assis dans le canapé face à la cheminée en train de faire je ne sais quoi sur son ordinateur. Je m'approche discrètement de lui afin de voir ce qu'il peut bien faire toute la journée sur son écran.Plusieurs pages sont ouvertes en même temps mais j'ai du mal à voir ce dont il s'agit. Sentant ma présence Valentino se retourne pour me faire face.

- Tu as besoin de quelque chose?

- Non j'allais me faire un café. Tu en veux un?

- No, grazie.

Je tourne des talons en direction de la cuisine. Tout à l'air plus simple depuis qu'on est ici, certes je ne peux pas partir mais je me sens presque « bien ». Je pense presque tout le temps à Ezio et me demande ce qu'il fait de ses journées mais je dois avouer qu'être loin de lui me fait le plus grand bien 

Je met une capsule dans la machine à café et appuie sur le bouton marche. Le liquide chaud s'écoule aussitôt dans ma tasse et une bonne odeur de café parvient à mes narines. Un courant d'air glacial s'infiltre soudainement dans la cuisine et je me tourne vers la double porte vitrée. Celle ci est entre ouverte. Je fronce des sourcils étant sûre qu'elle ne l'était pas quand je suis entrée dans la cuisine.

Je m'avance jusqu'à la porte pour la refermer mais je suis aussitôt stoppée dans mon action. Une main froide se pose sur ma bouche et mon corps est tiré en arrière. Tous les sens en alerte, je tente de me libérer des mains de fer qui me tiennent fermement. Lorsque je pousse un hurlement étouffé celui ci est à peine audible à cause du bruit sourd qu'émet la machine à café. J'ai le coeur au bord des lèvres et la respiration courte sentant ces mains inconnues sur moi.

- Une vraie tigresse, murmure une voix grave à mon oreille.

- Mmmhhh, m'écrié-je en me tortillant du mieux que je peux.

Je n'ai aucune d'idée de qui est l'homme qui me tient collée à lui mais il est grand et assez musclé. Son souffle chaud sur ma nuque fait hérisser les poils de tout mon corps.

- Je comprends mieux pourquoi est ce qu'il te porte autant d'intérêt...

Je n'écoute pas ce qu'il me dit et lui assène un coup dans les côtes. Il relâche sa prise et j'en profite pour me dégager de lui. Lorsque je me retourne pour lui faire face il braque aussitôt son arme sur moi. Mon coeur manque un battement et je me fige aussitôt.

Ezio. Cet homme est le portrait d'Ezio. Grand et élancé, des yeux d'un noir profond, le teint halé et des cheveux de jais. La seule différence notable ce sont les traits de son visage, ils sont beaucoup plus fins, presque saillants. Habillé d'un jean noir destroy et d'un t-shirt ample et délavé, il a presque l'air d'un type normal. Mais l'arme qu'il braque sur moi montre qu'il n'en est rien.

- J'adore les bagarreuses, c'est tout de suite plus drôle quand on répond à tes coups...

- Vous êtes qui? Demandé-je d'une voix tremblante.

- Ton pire cauchemar. Répond t-il en s'avançant d'un pas menaçant.

Je déglutis avec difficulté à cette réponse. L'aura de cet homme est sombre, bien plus sombre que celle d'Ezio.  Son regard glisse sur moi pendant d'insoutenables secondes.

The Maestro - Partie I ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant