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Une larme solitaire roule sur ma joue. Quand je pense que pas plus tard que la semaine dernière, je me plaignais de la difficulté de la vie et du fait que je doive rendre un mémoire dans un de mes cours. Les problèmes de ma vie antérieure n'en étaient pas et c'est là que je m'en rend compte. On se plaint toujours de nos petits soucis quotidiens sans penser à ce qui se passe dans les bas-fonds de ce monde. Il a fallu que je me retrouve la tête dans l'eau pour comprendre que j'avais de la chance.

Est-ce un test que le tout puissant veut me faire passer? Est ce que je suis destinée à faire partie d'un monde sombre où l'argent sale et le sang coulent à flot? Quand on m'a demandé ce que je voulais faire après le lycée, j'ai répondu que je voulais travailler pour une grande firme. Je n'ai jamais voulu me retrouver dans ce merdier. Et dire que ce n'est que le début de ma chute.

Je me retourne une fois de plus dans mon grand lit et essuie ma joue. L'épisode au club de Cesare n'arrête pas de repasser, encore et encore dans ma tête. Je n'arrive toujours pas à croire que je vais être vendue à cet homme répugnant. Ezio n'a t-il aucun états d'âmes, aucune humanité?

Bien sûr que non, c'est un mafioso, me répond ma conscience.

Alors que je peine à trouver le sommeil la porte de ma chambre s'ouvre subitement. Une lumière vive m'éblouit aussitôt et je vois mon tortionnaire s'avancer jusque mon lit. Je me recule jusqu'à toucher le dossier de ce dernier et ramène mes jambes à ma poitrine.

- Du calme bambina... souffle Ezio en s'asseyant sur le rebord du lit.

- Qu'est ce que vous me voulez?!

- Tu ne dormais pas? Ajoute t-il ignorant royalement ma question.

- Non.

- Insomnie?

Vu la mine qu'il a, il ne doit pas dormir beaucoup non plus. L'homme qui se tient sous mes yeux a l'air épuisé. Je ne l'ai pas vu depuis avant hier et j'ai l'impression qu'il a changé du tout au tout. Sa barbe naissante et ses traits tirés lui donnent un air plus vieux. Il est différent à chaque fois que je le vois et je ne sais plus où donner de la tête.

- Ouais, réponds-je finalement.

- Tu pourras dormir dans le jet...

- Le jet?

- Je dois partir à Genève pour quelques jours et je veux que tu viennes avec moi.

J'écarquille légèrement les yeux et il sourit face à mon air surpris. Genève? Qu'est ce qu'il peut bien aller faire là bas? Parce que je me doute bien que ce n'est pas pour les vacances. Il y va à coup sûr pour les affaires.

- Et quand est ce qu'on part?

- Maintenant.

- Mais il est 2 heures du matin! Dis-je en regardant le réveil sur la table de chevet.

- J'ai un rendez-vous important à 7h30.

Il se lève du lit et se dirige vers le dressing de la chambre. D'où je me trouve je le vois prendre un grand sac de voyage sur les étagères du haut. Il revient à moi et pose le sac sur le lit.

- Tu as 20 minutes pour préparer ton sac, ni plus ni moins.

Il sort de la chambre avant que je ne puisse répliquer. Avec un soupir je m'extirpe des draps et me dirige aussitôt vers le dressing. Je récupère les vêtements les plus chauds que j'ai et les entasse dans le sac sans même faire l'effort de les plier. Je vais ensuite à la salle de bain afin de prendre quelques crèmes et produits en tout genre. De retour dans la chambre je troque mon débardeur et mon short de pyjama pour quelque chose d'un peu plus couvrant. J'enfile un pull en maille épaisse et un legging noir ainsi que la paire de Stan Smith que j'avais en me faisant kidnapper.

The Maestro - Partie I ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant