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- Presto! Presto! On n'a pas toute la nuit! Me gronde Valentino.

- J'aimerais éviter de me casser la gueule avec les échasses que je porte! Réponds-je du tac au tac.

- Je peux te porter si tu veux...

- Sans façon!

Le coin de ses lèvres s'étire et il ralentit le pas pour se caler sur mon rythme. Nous descendons les escaliers principaux en silence et nous dirigeons ensuite vers le grand salon. Je tire sur ma robe microscopique du mieux que je peux avant d'entrer dans la pièce. Mon coeur bat à tout rompre dans ma poitrine. Valentino remarque mon malaise et me jette un regard en biais.

- Nerveuse?

- Je vais être vendue à un gros malade alors oui je suis nerveuse.

Il ne répond pas n'ayant rien à ajouter sur le cas désespéré que je suis à cet instant précis. J'ai envie d'hurler, de me rouler par terre, de pleurer mais je n'en fais rien. Avec une grande inspiration je redresse mes épaules et relève la tête. Tout va bien. Je dépasse Valentino sans un mot et entre dans la pièce. Je me raidis dès le moment où le regard froid d'Ezio se pose sur moi. Il me jauge aussitôt de ces yeux sombres, ce qui n'échappe pas à l'homme assis face à lui. Cesare tourne la tête dans ma direction, tout comme mon tortionnaire il me jauge du regard. Je m'avance d'un pas hésitant ne voulant pas m'approcher d'eux. J'ai beau essayer de faire l'impassible, j'ai l'impression que mon coeur peut me lâcher d'une seconde à l'autre.

- Viens par ici Cara... m'indique Ezio en tapotant sur la surface vide du canapé à coté de lui.

Je me déplace jusque lui et m'assieds aussitôt à la place qu'il m'a indiqué. Cesare est tel que dans mes souvenirs, sourcils broussailleux, calvitie prononcée et forte corpulence. Le stéréotype parfait du mafioso par définition.

Je croise les jambes lorsque le regard de Cesare glisse le long de mes jambes dénudées, ce type me révulse au plus au point. Quand je pense que c'est lui qui a exigé cette tenue et aussi le fait que je ne sois pas maquillée. Soit disant qu'il ne voulait pas que soit cachée l'innocence de mes traits. Blablabla! Il est complètement taré, encore plus qu'Ezio, je m'en rends compte maintenant.

- Encore plus belle que dans mes souvenirs, lance t-il d'un air vicieux.

Je lève les yeux au ciel et lui lance un regard mauvais. Mon action n'échappe pas à mon tortionnaire et il pose aussitôt sa main sur ma cuisse comme pour m'apaiser.

- Tu ne l'as pas touché j'espère, demande Cesare en regardant la main d'Ezio sur moi.

- Non, elle est intacte, prête à l'emploi.

Je manque de m'étouffer face à ses paroles. Bâtard. Il me prend pour quoi? Un grille pain ou un truc du genre? Mon corps commence à bouillir et je dois faire un effort surhumain pour rester calme.

- Bon, s'écrie Ezio, revenons au contrat.

- Je t'en donne 200 000. Je suis prêt à être généreux pour l'avoir. Elle me rappelle la première pute que je me suis payé. La même fougue dans les yeux...

J'ai envie de vomir. Je devrais m'enfuir en courant mais je sais pertinemment qu'Ezio me trainera par la peau des fesses jusqu'à Cesare si je tente quelque chose. Je n'ai aucun échappatoire.

- La première est toujours mémorable...

- Ouais, c'est celle qui m'a duré le plus longtemps. Elle était vraiment coriace et je peux te dire que je me suis bien éclaté avec elle. Une vraie tigresse. Dommage qu'elle ait trouvé le moyen de se pendre au beau milieu de mon salon, avoue Cesare les yeux dans le vide. Je t'explique même pas la rage que j'ai ressenti en comprenant que je n'allais pas être celui qui mettrait fin à ses jours.

The Maestro - Partie I ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant