Un capitaine déchiré

Chapitre 7

Voilà quelques jours désormais que Lothel était dans le royaume de Thranduil et elle ne l'avait encore croisé. Il avait bien entendu appris son arrivée par Legolas et cette lumière nouvelle dans son regard faisait naitre bien des suppositions dans l'esprit du roi qui demanda à Feren de garder un œil sur elle. Ce qu'il fit, durant ses quelques jours. L'observant, de loin. Et plus il l'observait, plus il l'analysait et plus il se sentait confus. Elle l'attendrissait, ce qui l'agaçait en même temps.

Thranduil : « Alors ? »

Feren : « Pour le moment, je n'ai rien vu d'anormal. Elle s'entend bien avec Gimli et Orleth. Elle passe la majorité de ses journées à lire. »

Thranduil : « Et... Avec Legolas ? »

Les deux elfes se sont fixés un instant, sachant tous deux de quoi il était question.

Feren : « Il reste mesuré, mais sa curiosité envers elle ne cesse de grandir et je le trouve même... Attentionné. »

Thranduil : « Attentionné... Lui ? »

Lui qui pouvait être aussi froid que son géniteur ?

Thranduil : « Je crois qu'il est temps pour moi de la rencontrer. »

Feren : « Elle se trouve dans la bibliothèque. »

Le roi hocha de la tête et quitta son fauteuil pour s'y rendre. Alors dans l'entrée de la pièce, son attention se posa sur cette elfine, assise dans une chaise, l'attention rivée sur son livre qui semblait la passionner. Il détailla, ses traits, son visage, ses cheveux... Ses mains. Une sensation de déjà vu chercha à le traverser. Pourtant, c'était bien la première fois qu'il la croisait.

Il entra et se racla la gorge puisque le livre était plus passionnant que sa présence. Elle daigna alors enfin lever le nez et il la vit comprendre à qui elle avait à faire. Elle bondit soudainement sur ses pieds et le salua avec la déférence que pouvait avoir un capitaine. Thranduil tiqua mais ne fit remarque. Il resta silencieux quelques secondes, attendant de voir et puisqu'elle ne disait rien c'est qu'elle devait savoir que c'était au roi de parler en premier. Bien, elle était plutôt bien éduquée.

Thranduil : « Vous devez être Lothel ? »

Lothel : « Je suis, roi Thranduil, enchantée. »

Dit-elle après s'être enfin redressée. Il put alors croiser convenablement ses yeux. Cette couleur entre le cuivre et l'émeraude était particulier. Très beau, seulement... C'était là encore familier au roi. Il le sentait que son instinct était prêt à lui chuchoter quelque chose sur elle. Mais quoi ?

Thranduil : « Et vous êtes ? »

Lothel : « Une soigneuse du royaume de Cirdan. J'ai entendu parler de votre magnifique bibliothèque. Je me suis permise de demander au prince si je pouvais avoir l'autorisation de venir y lire quelques ouvrages. »

Thranduil : « Hm... Et votre famille ? »

Lothel : « Ma mère se nomme Oloima. Elle travaille en cuisine. »

Elle n'avait pas honte de le dire. Nullement honte que sa mère soit une « simple » elfine. Seulement, elle savait aussi qu'en disant cela, elle disait à ce roi qu'elle n'avait rien de noble pour son fils. Minute, pourquoi elle voudrait songer à cela ? Thranduil, lui, continuait de l'observer. Oloima ? Ça ne lui disait fichtre rien.

Thranduil : « Combien de temps comptez-vous rester ? »

Lothel : « Le temps que vous le permettez pour que je puisse apprendre le plus possible. »

Thranduil : « Vous avez à ce point soif de connaissance ? »

Lothel : « J'avoue que c'est surtout la curiosité de voyager qui m'a poussé ici. »