Chapitre 19

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La concerné cligna plusieurs fois des yeux en remettant les pieds sur terre. Son attention passa brièvement sur Thranduil, son époux, puis vers son... Père ? Qui venait de relever la tête à ces propos et dont les poings tremblaient. Elle se sentait étrange. Comme à la fois soulagée, et puis il y avait cette petite voix qui lui susurrait « mais bien sûr », avant de ressentir cette douleur qui flottait dans l'air. Elle tourna son attention et vit avec peine que sa mère était en train de repartir.

Lothel : « Attend ! »

A ce mot, son âme lui cria qu'elle était en train de partir, encore, et par sa faute. Feren pivota soudainement et la vit à l'entrée du palais, retenu par Lothel.

Thranduil : « Legolas, vas lui demander de rester. »

Le fils acquiesça d'un mouvement de tête, pétrifié de voir son haut capitaine aussi pale et les larmes aux bords des yeux, il n'aurait su comment réagir.

Thranduil : « Viens, Feren. »

Thranduil tourna les talons afin de s'apprêter à marcher, mais il vit que l'elfe ne l'écoutait pas. Il était tant sonné. Alors il posa sa main sur son épaule et le tira afin de le forcer à pivoter et qu'il le suive. A chaque pas, Feren refit légèrement surface. Cependant, ce n'est qu'une fois dans ses appartements, qu'une fois qu'il entendit la clenche de la porte se refermer qu'il réalisa et leva son regard suppliant vers son roi.

Feren : « C... C'est la vérité ? »

Thranduil : « Qu'est ce qui te ferait douter ? Votre ressemblance ? Votre attachement presque immédiat ? Ton envie de la protéger ? Que ce soit Feanel qui te l'annonce ? »

Il se rapprocha de lui et lui murmura :

Thranduil : « Ou que tu ne veuille pas accepter un si beau cadeau ? »

Aussitôt la détresse de son capitaine se montra. Fragilisé par ses sentiments, ses douleurs, ses souvenirs et ses jours de fatigues qu'il s'infligeait, ses larmes ne pouvaient plus être contenues. Et déclenchèrent des sanglots. C'était bien la première fois que Thranduil le voyait ainsi, jamais il n'aurait cru devoir le voir si mal en point pour pouvoir l'aider à remonter. Il avait l'impression de se revoir lui-même, le jour de la mort de sa moitié.

Feren : « Ce... Cela signifie... Ce n'est... Pas possible... »

Thranduil mit de côté ce douloureux souvenir qui venait de brièvement le traverser, en se rappelant que bientôt les Valar la lui rendrait et que l'heure était d'aider ses deux amis. Il vient de nouveau poser sa main sur son épaule et il le tira contre lui, afin de l'entourer de ses bras. Le jour où il avait perdu sa douce, son capitaine avait osé se montrer aussi familier mais par tous les saints, qu'est-ce que ça lui avait fait du bien de ne pas se sentir seul et d'être dans les bras de quelqu'un en qui il a confiance.

Feren ressentit ce même réconfort qui, à ce moment, n'était pourtant pas capable de calmer sa peine.

Feren : « Je l'ai trahi. »

Gémit-il de douleur contre l'épaule de son roi, rajoutant qu'il ne méritait pas d'être heureux. Thranduil avait mal de l'entendre être si négatif avec lui-même. Lui qui avait toujours donné de sa personne pour les autres. Il n'acceptait de s'être fait avoir par son roi. Il n'acceptait pas de s'être trompé.

Thranduil : « Feren, tu as tout à fait le droit d'être heureux. Ce qui s'est passé est passé. Aujourd'hui, les Valar vous souhaitent un nouveau départ. Ils vous ont accordé Lothel pour vous montrer qu'il n'y a pas d'erreur, votre destin est lié. »

Feren ne pouvait pas songer protocole, ou retenu. Son corps tremblait de toutes ses peines trop longtemps retenues qu'il évacuait enfin. Ses doigts se crispèrent dans les tenues de son roi en entendant ses propos.

Un capitaine déchiréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant