𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 12

477 46 12
                                    


- Taehyung. J'interpelle le beau brun alors qu'il s'apprête à passer le seuil de sa chambre.

Ses traits arborant une expression abbatue, il lorgne dans ma direction avant d'incliner légèrement la poignée de la porte qui lui fait face, cette dernière cédant sous son geste d'une habilité certaine. Il n'a aucune mérite, il ne porte personne dans ses bras présentement, sa mobilité ne se voit donc pas restreinte. Il est très fort probable que j'use ici de mauvaise fois, mais qui viendra me le reprocher ?

Devant son absence de réponse, je le poursuis jusque dans la pièce qu'il a délaissé le temps d'une nuit et hésitant, j'effleure son épaule afin de le forcer à me confronter. Je tente de ne pas me laisser perturber par l'étrange chaleur qui me gagne à ce simple contact quand Taehyung marmonne dans un lourd soupir :

- Fais gaffe, je pourrais me méprendre et utiliser tes doigts à des fins très peu catholiques.

Triturant nerveusement ma lèvre infèrieure, je prie pour ne pas me montrer une nouvelle fois maladroit à son encontre. Pour cette raison, j'essaie de calmer mon impulsivité et reflechis plus calmement à la nature de mes propos avant de m'exprimer :

- Taehyung... Je n'ai jamais douté de ton intégrité. Bien évidemment que tu n'aurais rien tenté.

Longuement, il me jauge de ses orbes brunes et son corps paraît se detendre à l'instant où il assimille ma déclaration. Je refuse qu'il pense refleter une telle image. Même après tout ce temps à ne plus échanger avec le jeune homme, je lui accorde encore toute ma confiance.

- Alors c'est quoi le problème ? Il me questionne en venant s'étendre de tout son long contre son matelas, ancrant ses yeux bruns dans les miens.

Le problème ? Comment l'informer de mon état actuel ? Comment lui avouer que moi, un homme habituellement peu intérréssé par les choses de l'intimité, ne parvient pas à contrôler l'attirence physique que je ressens pour lui ? Ce jeune homme malmene tout autant mon cœur que mon corps et je doute d'avoir assez de volonté pour ne pas m'abandonner à mes envies, d'autant plus si nous partageons le même lit.

J'ai la très désagréable sensation de ne plus être moi. Quand il n'était pas près de moi, curieusement, je n'y songeais pas. Je me contentais de l'aimer à distance. Ne rien savoir de son apparence aidait à ne pas me languir d'un besoin primaire, tout simplement. Quel idiot je fais, à m'être ainsi fourvoyé.

- Je suis pas prêt à t'en parler. Je finis par lui confier en venant m'installer sur le bord du lit, fuyant avec application son regard.

Je ne peux lui offrir une autre réponse. Il me faut peut-être parvenir à réfléchir avec plus de recule pour trouver le courage de me montrer transparent. Après-tout, je viens tout juste de le rencontrer en personne et je souhaite malgré tout ne rien précipiter. À l'époque, il me paraissait évident que si je venais à le rencontrer en personne, notre relation aurait rapidement évoluée... Cependant, ces dernières années, je me suis résolu à la triste fatalité que je l'avait définitivement perdu. J'ai besoin de temps pour réaliser les opportunités qui s'offrent à nous.

- T'es somnambule ? Il pouffe, me tirant brusquement de mes songes.

Il vient alors loger tout naturellement l'arrière de sa tête sur ma cuisse et je tente de refréner les battements frénétiques de mon cœur quand je lui réponds :

- Non.

En ne lui fournissant davantage d'explication, j'espère qu'il comprendra que je préfère ne plus aborder le sujet.

𝐅𝐢𝐧𝐚𝐥𝐥𝐲... 𝐈 𝐦𝐞𝐞𝐭 𝐲𝐨𝐮 | 𝐕𝐤𝐨𝐨𝐤Where stories live. Discover now