Les mots me manquent.

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Ce texte n'est pas le plus joyeux des textes, ce texte reflète une vérité que vivent énormément de gens dans le monde. C'est une certitude. Et savoir que quelqu un quelque part peut nous comprendre, ça fait toujours du bien.

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Je suis perdue. Je suis perplexe. J’ai peur. Après ton départ, j’ai apprivoisé la douleur car elle faisait partie de moi pour toujours, je le savais et je m’y suis résigné. Mais maintenant, le félin se rebelle et l’instinct sauvage renaît. La douleur est plus vive que jamais et chaque souvenir me parait être un coup de poignard en plein cœur, une fente que l’on me fait sur la peau. Je suis prise dans un tourbillon de douleur dont je ne personne ne peut me sortir. Mais peut être qu’au fond de moi, je ne veux pas que cela s’arrête, la douleur me rappelle ta présence. La douleur me permet de garder en mémoire tout ce qu’on a vécu. Je n’arrive pas à me dire que même sans douleur tu resteras toujours en moi.

J’ai l’impression de crier mais personne ne m’entend. Tout le monde m’écoute mais personne ne m’entend. Ma voix s’éteint, se noie dans la foulée. J’ai l’impression de ne plus exister, d’être invisible. Je vie avec une épée suspendue au dessus de ma tête. L’épée ce n’est ni la mort ni la souffrance. C’est la solitude. Me réveiller un jour et découvrir que tous ceux que j’aime ne sont plus là. La vie m’a blessée de la façon la plus cruelle qui soit : en emportant celui que je chérissais le plus. Alors aujourd’hui je suis très prudente, trop prudente car je ne veux plus jamais revoir quelqu’un que j’aime mourir, je refuse de voir cela, je refuse de revivre cela.  Comment convaincre un cœur blessé d’aimer à nouveau ? Comment forcer une jambe brisée à courir ? Comment demander à un sourd de crier ? …

C’est trop dur. Tout le monde croit que je suis assez forte pour survivre à des ouragans, mais au fond de moi, une douleur incommensurable me submerge telle une vague qui déferle sur les montagnes. Oui c’est cela maintenant la vie. Comprendre que la vie est injuste, c’est tout ce que mon expérience m’a appris jusqu'à présent. Du haut de mes dix-sept ans, je me dis que la vie est une mascarade, un jeu, et ce n’est pas l’arrivée le problème, car elle est similaire pour tous, mais c’est le chemin qui fait mal, c’est combien de coups on va encaisser avant d’atteindre la ligne d’arrivée, c’est à quel point on souffrira et jusqu'à quel point on sera capable d’affronter la douleur. En fin de compte le gagnant n’est pas celui qui en sort en dernier ou en premier, mais plutôt celui qui en sortira avec un minimum de blessures, de souffrance et de regrets.

un jour, un sentiment *.*Where stories live. Discover now