Glacé

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Il commence à repartir, à marcher vers les cibles du tir à l'arc qu'on commence a apercevoir au loin mais je le retiens en lui attrapant la main.
- Attend Raf
- Non, dit-il, je veux pas de ta pitié.
Il se retourne vers moi.
- Ali, lâche moi la...
- Non, dis-je
En lui coupant la parole. Je l'attire vers le fond de la forêt, je crois que je ne suis jamais allé aussi loin dans ce parc ou peut-être une fois.
- Où es-qu'on va ?
Fini par demander Raf. Moi même je ne le sais pas, mais je sais que normalement il y a un lac, loin dans le parc. Je le sais car en deuxième année j'y étais allé avec des vieux amis, on était sûrement allé faire n'importe quoi, comme d'habitude, à cette époque. Bref. Je commence à le voir au loin.
- On arrive bientôt.
Je lui dis. On descend une petite descente assez glissante. Il y a de la boue par terre et j'arrive à peine à tenir sur mes deux pieds. Puis évidemment, maladroite que je suis, je glisse et tombe sur Raf.
- Aïe, dit-il, j'en étais sûr.
Il se mit à rire et moi aussi. Je me tourne vers lui, nos visages sont seulement à quelques centimètres. Je le sent respirer. Il fait froid. Je finis par me remettre sur mes deux jambes puis aide Raf à se relever.
- Tu voulais qu'on vienne ici, à ce lac ?
Me demande Raf. Je ne sais dire si il a plus peur ou si il est plutôt excité à l'idée de faire une « pause » autour d'un lac avec... moi.
- Oui, ça te plaît ?
- Ouais bien sûr mais l'eau du lac doit être glacée.
Puis il sourit, son sourire est tellement adorable.
- Mais attend ça veut dire qu'on va rater des cours là ? T'es sûr que c'est une bonne idée Ali?
Me demande t-il.
- Oui j'en suis sûr, je lui répond sur de moi, écoute en tout cas je t'apprendrais le lancé de couteau ou le tir à l'arc, on pourra très bien sortir ce soir pendant que tout les autres sont dans leurs chambres, nous on a une autorisation pour sortir.
- Oui je sais mais c'est par rapport à Mme Stuart, tu sais notre nouvelle supérieure qui a l'air complètement tordue.
Me dit-il avec un ton ironique.
- Elle ne dira rien, en plus on a bien le droit de passer nos derniers moments dans cette école, peut être qu'on pourra plus jamais revenir.
Je lui répond en le regardant droit dans les yeux, ce qui (je crois) l'a légèrement déstabilisé.
Il me tend sa main.
- Alors allons nous assoir au bord de ce lac Alicia Stevens.
Je ris puis lui pris la main. On s'assoit sur un banc au bord du lac. C'est calme vraiment très calme. Je décide de briser ce silence.
- Tu m'as jamais parlé de ta mère. Je veux dire, t'es pas obligé de m'en parler évidemment.
- Si, c'est bizarre mais je veux bien te dire.
- Comment ça bizarre, je lui demande en riant.
- Je sais pas ça faisait longtemps qu'on avait pas parlé nous deux, avant l'autre nuit. Avant, à notre première année ici, on était hyper pote, je pensais que rien pouvais nous séparer mais enfaite on s'est finalement éloigné, t'as beaucoup changé puis aujourd'hui je trouve, que t'es redevenue Ali, de la première année à LSS
- J'ai fait beaucoup de mauvais choix. J'ai eu de très mauvaise fréquentation, j'étais devenu méchante et tout ce qui va avec mais aujourd'hui tout va mieux.
- Parce que ton ex est parti, enfin ton ex toxique.
- Ouais, on peut dire ça
Je lui dis. J'ai pas forcément envie de parler de lui.
- Mais si tu m'avais écouté dès le début, tu serais parti avec moi et pas avec tes copains qui ton rendu... nul.
- Je me suis débarrassé de tout ce qui est « faux » amis...
- Mais pourtant t'es encore pote avec Enzo, Clara..
- Raf ! Ce sont mes amis, je sais que comme ça ils ont peut-être l'air méchant mais ils le sont pas, je te jure.
- Et je te crois.
Dit-il en levant les mains.
- Sinon, je continue, t'as un peu évité notre sujet de conversations, de base.
- Ma mère ? C'était ça notre sujet ?
J'hoche la tête.
- Ma mère, c'était une femme extraordinaire puis comme tu as sûrement dû déjà l'entendre dans les couloirs, elle est décédé d'un cancer, c'est quand on était en troisième année, donc on était plus vraiment amis nous deux, cette année là.
Je savais pas quoi dire. Je connaissais bien sa mère, je l'ai déjà rencontrer ( quand on était en première année Raf et moi ). J'ai jamais cru aux rumeurs sur la mort de sa mère, pour moi c'était impossible, pour moi elle était seulement parti ou je sais pas.
- Oh, je suis tellement désolé Raf. Je me sens coupable de pas avoir été là pour toi aux moments où j'aurais vraiment dû l'être.
- C'est rien, aujourd'hui je m'en suis remis et c'est pas de ta faute. Mais tu vois à l'époque je me voyais mal aller voir la grande Ali pour lui raconter mes problèmes.
Je met ma tête dans mes mains. Je me sens mal, j'ai vraiment honte de pas avoir été là pour Raf, lui il a toujours été là pour moi.
- Je me souvient en début de quatrième année, je dis en me redressant. J'étais mal je m'étais disputé avec des amis, avec ma famille et même avec un prof. J'étais allé dans la buanderie, une machine tournée et je m'étais mise juste à côté et je m'étais mise à pleurer. Puis je me souviens que tu es apparu, ça m'avait surprise, j'allais partir mais tu m'as retenu et on a parlé pendant quasiment toute la nuit, de moi et de mes problèmes debiles. Roooh.
Je re fais tomber ma tête dans mes mains.
- Je me sens tellement égoïste, non j'ai été extrêmement égoïste et j'en suis tellement désolé Raf. Je t'avais même pas demander si t'allais bien et en plus après cette nuit là je te disais même plus bonjour dans les couloirs ou n'importe où.
- Mais aujourd'hui tu as changé et tu n'est plus cette fille égoïste et hypocrite Ali.
Je le regarde dans les yeux, c'est quelqu'un de bien, Raf est quelqu'un de bien.
- Alors toi t'es pas rancunier, et heureusement. Je dis, un sourire au coin de la bouche.
- Oui, heureusement.
Il dit en regardant au loin.
- Je... Qu'est-ce qui t'a changé, qu'est-ce qui t'as fait redevenir meilleur comme ça ? Me demande t-il.
Je réfléchis à ma raiponce, qu'est-ce qui m'a rendu meilleur ?
- Je crois que c'était après le départ de Tyler, j'ai eu une longue discussion avec ma mère qui m'a ouvert les yeux. Du coup j'ai arrêté tout ce qui était « bêtises », j'ai arrêté de fumer ou de boire par exemple. Puis j'ai essayé de redevenir meilleur, au début ça a surpris mes amis mais aujourd'hui ils m'acceptent comme je suis.
- Et Loïc, il va bien? Me demande t-il
- Oui, Loïc a toujours été là pour moi, et il voyait toujours la même personne en moi : l'Ali gentille et amicale même quand j'étais une vrai peste.
- Un vrai pote.
- Ouais, un vrai pote.
Puis on reste là assis sur le banc, à fixer le lac. Quand Raf se lève et s'avance vers le lac. Je décide de le suivre.
- Qu'est-ce que tu fais ? Je lui demande.
- J'essaye de voir si le lac est complètement gelé ou pas.
J'aime pas trop le voir aussi près du lac, après tout il est profond donc c'est dangereux. Puis il posa un pied dessus puis l'autre. Il rit.
- Raf arrête, c'est vraiment une mauvaise idée, reviens sur le sol.
Je dis inquiète, mais à quoi il joue?
- Mais regarde tout va bien, la couche de glace est solide.
Il se mit à marcher sur la glace de plus en plus loin.
- Non arrête ! La couche de glace peut être plus fine à d'autres endroits, s'il te plaît Raf.
- Ali, vient. Regarde tout va bien.
Il me tend la main, pour me dire de le rejoindre. J'ai aucune confiance en ce lac. Raf avance légèrement vers moi. Quand la glace commence à craquer sous son pied. Il baisse la tête lentement pour regarder ses pieds puis il disparaît.
- Raf !
Je cours vers lui et me mets au bord du grand trou que sa chute avait formé. Je plonge mon bras dans l'eau gelé pour essayer de le trouver. Je sens une main m'agripper alors j'utilise toutes mes forces pour le remonter et le mettre hors de l'eau. Il est complètement gelé, ses lèvres sont violettes.
- Raf, Raf es que tu m'entends, s'il te plaît.
Je me mis à pleurer. Je mets ma joue à son nez pour voir si il respire mais rien, je prend son pouls à son coup mais rien non plus. On a des cours de secours à LSS donc je sais comment faire un massage cardiaque, je sais comment faire un massage cardiaque. Donc je commence je place la paume des mes mains à son cœur et commence le massage, je lui fais aussi du bouche à bouche. Je cris au secours mais personne n'est là, ils sont trop loin. Puis il se mit à respirer. Raf s'assoit, toussa et recrache l'eau de ses poumons. Je le prend dans mes bras, j'ai eu tellement peur.
- Viens, viens, il faut pas qu'on reste sur la glace.
Je l'aide et le ramène sur le banc. J'enlève ma veste et lui donne, il est toujours frigorifié.
- Tu m'as sauvé ? J'étais tombé dans l'eau ?
Dit il en tremblant.
- Oui, oui. Tu es toujours en vie.
Je lui dis en essayant de le rassurer et de me rassurer du mieux que je peux.
- Tu peux me serrer fort dans tes bras, s'il te plaît.
Il me demande doucement.
Alors je le prend dans mes bras, c'est sûrement pour le réchauffer. Et on reste au moins 10 minutes à se serrer comme cela au milieu de rien dans le froid. Je m'entends pleurer, mes larmes font la course sur ma joue. J'ai du mal à me contrôler, j'ai eu tellement peur. Raf s'éloigne de moi, pour me regarder.
- Ali, je suis désolé.
Il dit doucement en me caressant la joue. Je suis triste, traumatisée mais aussi en colère.
- T'aurais dû m'écouter, je te criais de revenir vers moi, je savais que c'était pas solide et toi aussi.
Je lui dis entre la tristesse et la colère. Je lui en veux et je sais que ça peut paraître horrible mais je lui en veux car à cause de lui je suis terrifiée et le suis toujours. Raf à failli mourir.
- Tu es mort, ton cœur à arrêter de battre, j'ai pris trop longtemps à te remonter, à comprendre ce qu'il se passait, j'ai dû te réanimer. Tu es mort Raf. Et on doit aller à l'hôpital.
Je continue.
- Non, non. Ali je vais parfaitement bien. Je respire.
- Oui mais il faut quand même qu'on aille voir si t'es organes ont été touché ou je ne sais quoi.
- Ali, j'ai dit non. Je suis désolé de t'avoir fait peur comme ça, vraiment. Mais je peux pas aller à l'hôpital c'est... c'est ridicule, je vais très bien.
Je le fixe. Il faut qu'il aille à l'hôpital. Mon cœur bat si fort.
- Non. Raf. Non. Je sais très bien pourquoi tu n'as pas envie d'y aller. Je sais que tu ne veux pas que ton père soit au courant, mais je te promets que si on y va je ferais tout mon possible pour que ton père ne sache rien. Raf tu dois aller à l'hôpital, je viendrai avec toi.
- Ali...
- Tu viens de faire un arrêt cardiaque ! Alors arrête de discuter et viens avec moi maintenant.
Je deviens rouge, je le sens sur mes joues. Raf se lève et on retourne vers le lycée. Je vois qu'il est gelé, il est trempé.
- On peut juste essayer de détourner les terrains de lancer de couteau et tir à l'arc ?
Il demande.
- Oui bien sûr. Viens on peut passer par là.
On prend un petit chemin qui nous amène directement aux bâtiment avec les bureaux. On se dirige donc vers celui où il y a le bureau de Mme Stuart. Raf m'attrape la main. On arrive au pied du bâtiment. Quand on rentre à l'accueil, comme toujours, se trouve un homme, qu'on ne peut pas éviter.
- Qu'est-ce que vous faites là vous deux ?
Il nous demande.
- On vient voir Mme Stuart, on doit lui parler de toute urgence. Je dis.
L'homme fronce les sourcils.
- À cette heure vous devriez être en cours, alors qu'est-ce que vous faites là ? Et pourquoi tu es trempé Raphael ?
- Marc, s'il te plaît il faut qu'on voit la principale c'est vraiment urgent, et c'est elle qui nous a demandé de venir...
Dit Raf. Il connaît le surveillant.
- Vous savez où c'est ? Son bureau ?
- Oui
- Alors allez-y
Finit par dire le surveillant.
On prend donc l'ascenseur, on va jusqu'au deuxième étage, puis on se retrouve en face du bureau de Mme Stuart. Je toque. Une voix au loin nous dit d'entrée et c'est ce qu'on fait.
- Bonjour Madame, je dis, nous sommes désolé de vous déranger mais nous avons eu un problème.
- Alicia Stevens et ( elle prend un air surprise) Rafael Dupont. Votre père se porte bien ?
- Oui bien sûr madame.
Répond Raf gêné. Il est très pâle.
- Alicia et Rafael, vous avez séché vos cours je me trompe ?
- Non madame, je suis désolé (Je dis en regardant vers le bas ) mais nous...
- Non Alicia. Je t'avais demandé de te faire discrète, pas de te montrer quand cela te chante ou disparaître complètement !
- Madame, j'insiste.
- Et comment connais-tu donc le fils de Monsieur Dupont ? J'imagine que tu sais qu'il va faire les jeux.
- Madame ! ( je fini par crier ). Nous avons besoin d'aller à l'hôpital immédiatement, Raf a fait un arrêt cardiaque. Maintenant il va mieux mais on se demande si il devrait pas tout de même aller voir un médecin.
La principal nous regarde vraiment surprise.
- Il est tombé dans le lac ? Demande Mme Stuart
- Oui
- C'est bon, c'est bon pas besoin d'aller à l'hôpital je vais appeler l'infirmière plutôt. C'est donc pour ça que vous êtes mouillé Raphael ?
- Oui madame.
Puis Madame Stuart composa un numéro pour que l'infirmière vienne à son bureau.

L'astrologie Where stories live. Discover now