L'astrologie

Jusqu'aux jeux

Raf est amené dans une autre salle, donc je me retrouve seule avec Mme Stuart...

- Tu peux t'asseoir, me dit-elle en montrant la chaise.

Donc je m'assoie, même si j'ai aucune envie de lui parler.

- Écoute, normalement je suis sensé vous sanctionner pour n'être pas venu en cours.
Commence t-elle.

- Non madame écoutez, je mis connais bien en tir à l'arc et lancé de couteau, normalement ce qui était prévu c'est que j'apprenne à Rafael ce que je sais ce soir, quand tout le monde est dans sa chambre.
Je lui répond, elle hoche la tête et réfléchit.

- C'est très suspect de votre part de ne pas venir en cours, personne ne doit savoir quoi que ce soit, pas même Loïc.

Cette dame connaît toute ma vie où je rêve ? Comment elle connaît Loïc?

- Je sais madame, ça n'arrivera plus.

- Si les gens demande, vous aviez un mal de tête donc vous êtes resté chez l'infirmière, c'est clair ?
Me demande t-elle.

- Très clair madame.

Je la fixe, après tout, tout ça c'est de sa faute, pourquoi nous avoir choisi, m'avoir choisi ?

- Raf doit rester ici, il ne doit pas aller au jeux.
Je dis subitement.

- Alicia, je vois que tu t'entends bien avec lui, tu tiens aussi sûrement à lui mais ça c'est pas moi qui décide.

- Mais il doit continuer ses études, il peut pas risquer de rentrer chez son père.

Ah oui je crois pas vous avoir expliqué ce qu'il se passe après qu'on est fini le lycée. Et bien après le lycée on doit choisir une spécialité dans les jeux. C'est-à-dire qu'on peut choisir présentateur ( celui qui va présenter tout les jeux etcétéra), caméraman, monteur (celui qui fait tout les montages, parce que les jeux passe à la télé donc ça doit être un minimum esthétique), les juges (ceux qui gèrent les points), les intervieweurs (ceux qui nous posent les questions, on commence toujours par des interviews avant de commencer les jeux), professeur ou principal de lycée ou encore tout les métiers au près du président des jeux, ces postes là tout le monde en rêve pour être honnête, et ce qui arrive à décrocher un poste auprès du dirigeant sont souvent ceux qui ont déjà gagné les jeux. Et donc quand on est l'un des douze piochés et que notre lycée perd et qu'on doit donc quitter le lycée on dit aussi au revoir à une carrière, un métier, dans les jeux.

- Je sais Alicia, personne ne veut arrêter ses études, me répond t-elle

- Vous savez très bien ce qu'il se passe chez les Dupont.

Je la fixe, son regard s'éclaire, elle a compris.

- Alicia, je ne peux absolument rien faire, monsieur Dupont a un poste bien plus élevé que le mien, je ne peux rien faire.

Je la regarde, je suis en colère de ne pas pouvoir sauver mon ami.

- Je connais ce regard Alicia. Un jour j'ai été à ta place, je connais ce regard, je l'ai déjà utilisé aussi, je sais donc à quel point il est efficace sur tout le monde mais pas sur les gens comme moi. Je sais que tu es au courant de tout ce qu'il se passe dans ce lycée, et moi aussi. Je sais très bien ce qu'il s'était passé à la fête de Clara par exemple, au moment où tu as réussi à retourner la situation à ton avantage. Franchement tu me fais penser à moi-même plus jeune.

Et voilà, elle refait ce sourire.

- Vous êtes donc une scorpion, je me trompe ?

- Non tu ne te trompes.

Donc les gens avaient raison, Madame Stuart est bien une scorpion. J'allais lui poser d'autres questions pour savoir comment elle a réussi à avoir ce poste, car comme je l'ai déjà expliqué c'est très rarement des scorpions qui obtiennent les postes de principale dans un lycée. Mais l'infirmière entre.

- Madame Stuart ? Tout va bien pour le garçon, j'ai regardé ses poumons, son cœur etc., il n'y a plus d'eau nulle part, tout va bien pour lui ( elle se tourne vers moi) tu lui as sauvé la vie.

- Est-ce que je peux le voir ? Je demande à l'infirmière.

- Oui bien sûr, suis moi.

je me lève, jette un dernier coup d'œil à Madame Stuart puis repars voir Raf.
Quand j'entre dans la salle il reboutonne une chemise propre. L'infirmière nous laisse.

- Salut, me dit-il

- Salut.

- Alors pas trop inquiète ?

- Pour toi ?
Il me répond avec un sourire en acquiesçant.
- Non ça va, je lui rend son sourire.

- J'ai parlé avec l'infirmière, elle m'a dit qu'on allait garder ces emplois du temps, qui était censé durer deux semaines, jusqu'aux jeux.

Je réponds avec un soupir.

- Oh non, je déteste ces emplois du temps
Dis-je.

- Oui c'est sûr, nos journées sont hyper longues. Mais regarde au moins il nous entraîne bien pour les jeux ! On fait de tout : de l'équitation, du tir à l'arc, du lancer de couteau, de la logistique, on apprend même à parler devant les caméras, comment attirer la notoriété, comment manipuler, on fait de la course à pied, de la musculation, du tennis... De tout !
Dit-il en attrapant une cravate.

- Ouais c'est sûr...
Je lui répond tout bah.

- Bon, Ali qu'est-ce qui va pas ?
Il me regarde droit dans les yeux et arrête ce qu'il fait.

- Rien, rien ça va je...

- Non Ali, regarde moi, s'il te plaît (je me tourne vers lui) qu'est-ce qui ne va pas?

- Je sais pas. Aujourd'hui tu as failli mourir à cause moi.
Je dis en haussant la voix.

- Et je vis aussi grâce à toi, tu m'as sauvé Ali, c'est tout ce qui est à retenir.

Je lui prend la main et lui sourit, sincèrement.

- On repart dans la routine maintenant, finit ce genre de bêtises ? Me demande t-il.

- J'en ai bien peur, je dis avec humour bien sûr, jusqu'aux jeux.

- Jusqu'à ces putain de jeux.