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*TW : scène sexuelle 

Elize Hygarts

     Il faisait encore noir à l'extérieur et pourtant la jeune elfe était debout depuis près d'une demie-heure déjà. Prête à partir, elle se dirigea aux étables et intercepta un palefrenier fatigué qui passait par-là.

—Excusez-moi, monsieur le palefrenier ? Pourrais-je emprunter un de vos chevaux ? Je me rend qu'à Delle.

— Prenez Lavande, la jument noire, lui répondit-il en baillant et passant près de s'endormir debout.

     Elize s'avança vers la magnifique jument à l'encolure tachée de blanc et ouvrit la porte de son compartiment, dans l'étable. Elle passa sa bride - qui reposait sur un crochet métallique à côté d'elle - sur son museau et attacha les rênes aux anneaux prévus à cet effet, les mors. De plus, elle ajusta la selle et les étriers. Le palefrenier s'engagea dans une ruelle lorsqu'elle monta sur Lavande. Elize lui donna un petit coup de talon sur son flanc et la jument se mit à marcher. Le garde devant les portes de la ville l'arrêta en sortant.

— Halte ! Où allez-vous de si tôt, mademoiselle ?

— À Delle. Je vais voir ma famille.

— Pourquoi sortir aux aurores ? Ne devriez-vous pas partir un peu plus tard ? Delle est à moins d'une journée à cheval, affirma-t-il d'un regard inquisiteur, scrutant l'elfe de haut en bas.

— Ma mère apprécie lorsque je suis avec elle au petit déjeuner alors c'est pour cette raison que je pars dès le levé du soleil.

     Le garde eut un hochement sceptique, puis la laissa passer les portes de la ville. Elize pouvait sentir son regard méfiant dans son dos alors qu'elle retournait sur la Voie. Elle la suivit pendant un bon moment et lorsqu'une embranchement s'annonça, elle prit le chemin au sud. Parfois, Lavande poussait des hennissements plaintifs, signe qu'elle avait soif, mais Elize ne pouvait rien faire. La source la plus près, une rivière s'écoulant sur la frontière qui séparait la Chyline et la Côte Dorée, se trouvait encore à environ une heure de route. La jument allait devoir attendre un peu avant de pouvoir s'abreuver.

     L'heure passa assez lentement et lorsqu'Elize arriva finalement à la rivière, une petit soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Elle n'était pas tout à fait habituée à ces long voyages. Au loin, elle pouvait apercevoir la mer ainsi que Delle. Elle était si proche. Pourtant, un certain malaise s'installait graduellement en elle au fur et à mesure qu'elle s'approchait de sa destination. Une fois Lavande rafraîchie, elle continua son chemin jusqu'à la ville côtière qui n'était pas très grande. Elle ne possédait aucune barrière ou quelconque protection ce qui la mettait à risque. Les maisons, de pêcheurs pour la plupart, étaient éloignées et Lavande pouvait passer sans problème sur le sol dallé du village. L'air salin était partout, mais Elize appréciait bien cette odeur. Elle frémit lors de sa première bouffée saline. Lavande l'imita dans un hennissement rauque et un mouvement de tête. Elle doit commencer à m'apprécier, songea l'elfe en caressant l'encolure noire de la jument.

     Elize fit un bond hors de sa selle et, empoignant les rênes de Lavande, s'aventura dans les rues Delle, le morceau de tissu pressé avec force dans son poignet qui reposait dans une de ses poches. Son cœur battait la chamade alors qu'elle s'approchait d'une vieille dame pour lui montrer l'étoffe, son malaise toujours présent.

— Bonjour, pourriez-vous m'aider ? Je recherche une personne en particulier, la questionna-t-elle d'une petite voix.

— Oh vous êtes une voyageuse d'après ce que je vois. Qui recherchez-vous ? Delle n'est pas une grande ville alors les nouveaux arrivants se font toujours remarquer, lui fit remarquer la dame.

La Dernière Éclipsal - La ProphétieWhere stories live. Discover now