Broken heart {FW}

Chapitre 33

La psy s'installe tout sourire en face de moi, mais je suis absorbée par la porte de la chambre qui se ferme derrière Finn.

Ce matin nous nous sommes réveillés avant que l'infirmière ne rentre pour m'apporter le petit-déjeuner, lorsqu'elle a toqué à la porte, il s'est rapidement caché dans la salle de bain. Nous avons ensuite pris une douche chacun notre tour dans la petite salle de bain qui peinait à nous donner de l'eau chaude. Le psychologue a fini par faire son entrée en fin de matinée, il s'est alors éclipsé.

Je me re concentre sur elle, une petite dame dans la vingtaine qui a illuminé toute la pièce de son sourire lorsqu'elle est apparue dans l'encadrement de la porte. Son regard maternel et réconfortant m'a tout de suite donné confiance. Alors au lieu de me renfermer sur moi-même comme j'avais prévu de la faire, je me promets de m'ouvrir à elle durant sa visite.

À vrai dire je pense que j'aurais dû suivre une thérapie dès que mon cerveau à déraillé avec Finn l'été dernier mais mes parents n'étaient pas au courant que cela avait été aussi loin. De toute façon si j'avais vu un psychiatre à cette époque je ne sais pas si mon amour envers lui serait aussi puissant aujourd'hui et si nous en serions là maintenant.
Sa voix, sortie de nulle part, me fait sursauter.

Elle se présente comme étant le docteur Mélissa Carlier et me pose ensuite les mêmes questions que le médecin hier afin de vérifier les informations de mon dossier. Après ça elle attrape un petit cahier beige accompagné d'un stylo dans son sac à main et me regarde par-dessus la monture noire métallique de ses lunettes rondes.

M : qui était le jeune homme de tout à l'heure ?
-Finn.
M : ça ne m'aide pas vraiment, Stella. Parle-moi de lui, de la relation que vous entretenez.
-C'est un acteur-
M : AH ! JE SAVAIS QUE JE L'AVAIS DÉJÀ VU ! Me coupe-t-elle. Je rigole et elle toussote, gênée. Hmm... Donc vas-y continue...
-Nous ne sommes pas vraiment amis, mais nous sommes encore plus loin d'être un couple ou quoi que ce soit dans le genre.
M : c'est-à-dire ?
-Il y a cette électricité entre nous, ce petit truc en plus que l'amitié n'as pas.
M : tu penses être amoureuse de lui ?
-J'en suis sure.
Elle écrit rapidement et reporte ses yeux sur moi.
M : est-ce que tu t'es privé de manger ou ça t'es venu naturellement ?
-Hein ?
M : tu avais faim, mais tu t'empêchais de manger pour une quelconque raison ou tu n'avais pas faim ?
-Je n'avais pas envie de manger, c'est comme si j'étais dégoûtée de la nourriture.
M : ok... Elle note à nouveau. Tu peux me raconter le premier jour où tu as refusé un repas.
-J'étais à New York avec Finn, c'était la veille de notre retour. On avait passé la journée chez des amis à lui, mais on s'est disputé. On a réglé ça en rentrant à l'hôtel. Juste après je suis allée chercher MacDo. Sauf que quand je me suis retrouvée en face de mon repas, j'ai commencé à me poser des questions. Je me demandais si notre complicité pourrait survivre à un autre conflit et si j'étais assez bien pour lui. C'est ce qui m'a coupé l'appétit, depuis j'ai été incapable d'avaler quoi que ce soit.
Elle prend le temps de griffonner à nouveau.
M : tu en as parlé à Finn de ces questionnements ?
-Non.
M : Quelqu'un était au courant de ta sous-nutrition ou tu as réussi à le cacher à ton entourage ?
-Personne.
M : d'accord, bon. On va s'arrêter là pour aujourd'hui. Le docteur Evans passera te voir dans l'après-midi.

Elle range ses affaires, me salue et sort.
Dès que la porte se ferme, je prends mon téléphone et cherche Elisa dans mes contacts. Je démarre l'appel en FaceTime. En moins de trois sonneries, sa tête apparaît en gros sur mon écran.

E : Stellaa ! Ça fait longtemps ! Tu avais dit que tu appellerais en rentrant de New york.
-Oui, désolée, j'ai eu quelques problèmes.
E : attends, t'es où là ? Stella ? Pourquoi tu es à l'hôpital.
-J'ai fait un malaise hier.
E : encore ? C'était pour quoi ?
-Je ne sais pas exactement, le médecin doit passer cette après-midi.
E : tu sais quand tu peux rentrer chez toi ?
-Non, Pas encore, Rapidement, j'espère. Ça va toi ?
E : oui super, je suis allée à une soirée hier, j'ai un peu la tête dans le cul.
Je pouffe, elle a vraiment mauvaise mine.
-Elisa !! Il est vingt heures chez toi !
E : oui, ben... Je me suis réveillée il y a trois heures ok.
-Haha ! Bon, je te rappelle quand j'en sais plus.
E : yes, appelle Matteo aussi, tu lui manques.