Partie 1-2

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Partie 1....


Ce matin d’Octobre était mon premier jour au taff. Grâce à ma sœur Keltoum, j’ai trouvé un bon job comme hôtesse d’accueil dans un club de Fitness. J’étais super excitée. Finalement, je pourrais être indépendante. Car oui, c’était ma première fois dans le marché de travail.

Ma bosse, m’a fait visiter le club. Le décor était éblouissant, c’était trop bien équipé en plus. Les gens qui le fréquentaient, était une clientèle haut de gamme.

J’allais taffer avec une turque Tulay. Et y’avait avec nous, dans la réception, un mec comme hôte. C’était un magnifique algérien d’Oran : NABIL.

Depuis le premier jour, un truc m’avait attiré chez Nabil. Franchement, c’était pas quelqu’un de canon quand même, mais il avait une beauté, un charme surtout. Ce qui m’attirait le plus, c’est qu’il changeait un peu de ces raclos de mon tiek. Surtout que moi, j’avais toujours la haine après ma dernière relation avec Fouad (un gars de mon lycée) . Zarma c’était mon premier love, mais bon, c’était une connerie quoi. (je veux juste signaler que c’était ma 1ere et seule relation).

Nabil, il était pas indifférent envers moi. Je l’avais chopé pas mal de fois entrain de me mater, et même des fois, il me tapait des bêtes de sourire. Et franchement, à chaque fois je sentais une putain de boule dans le ventre. Ouaah ! Comment il me stressait.

La première semaine au taff’ était passée tranquille. Tulay est très sympa comme meuf. Jusqu’au là, on s’entendait bien. Et avec Nabil, on s’échangeait des regards, des sourires, et quelques discussions banales.

Un jour, et après avoir finit mon taff, j’étais entrain de marcher vers l’arrêt de bus, je faisais que psyquoter , je sentais comme une présence derrière moi, en même temps j’avais peur de jeter un coup d’œil. Je précipitais mes pas, mais je la sentais toujours cette présence.
Un moment, je pris mon courage entre mes deux mains, je me retournai et là, je vis Nabil entrain de marcher, la tête baissée.

MOI : oh Nabil ?

Il leva la tête et me sourit.

NABIL : salut toi.
MOI : tu m’as fait une de ces peurs putain.

Il s’arrêta à mon niveau.

NABIL : t’habites vers ou en fait ?
MOI : xx
NABIL : ou ça dans le xx?
MOI : à xxxxxxx
NABIL : ah ouaaai ! Moi je viens de xxxxxx
MOI : c’est pas loin d’ici en plus.
NABIL : viens, je reste avec toi prendre le bus.
MOI : te casse !
NABIL : mais non, tranquille.
MOI : je veux pas te déranger Nabil wallah.
NABIL : qu’est ce tu racontes? Je veux bien, ça me dérange pas moi !

J’en pouvais plus, j’étais mal à l’aise, je sentais une chaleur entrain de traverser mes veines, et mal au ventre surtout. C’étais vla la k-sos ma foie.

Y’a eu un silence perturbant pendant que j’attendais le bus. Nabil était plutôt calme, et bien sûr moi j’allais quand même pas entamer une discussion avec lui.

NABIL : eh So ?
MOI : oui ?
NABIL : tu m’passes ton 06 ?
MOI, j’étais plutôt surprise : euh, …ben..euh…ouai, pourquoi pas ?
NABIL, il était gêné: tu vois au cas ou…bon, bref tu me le passes ?

Après avoir lui dicté mon num, je rentrai chez moi.

Le soir, j’ai reçu un texto que j’ai pas calculé, il disait : ‘‘ dis tu dors ?’’

Des minutes plus tard, j’avais le droit à un autre sms. C’était le même numéro et cette fois, il disait : ‘‘ c’est Nabil ! dsl je t’ai dérangé’’.

J’ai sauté de mon lit, je commençais à lire à plusieurs reprises le texto.

ASMA : y’a quoi ?
MOI : y’a foy !
ASMA : et pourquoi tu souris comme les mongoles?
MOI : mais n’importe !

Elle me sauta dessus et m’arracha le téléphone.

MOI : eh putain Asma, donne-moi mon téléphone.

Mais c’était trop tard, elle avait lu le message.

ASMA : c’est chaud tout ça, petite sœur.
MOI : mais c’est rien wesh . C’est mon collègue.
ASMA : fais pas shaaab genre. Vas-y charlotte, crache le morceau, c’est qui le B.G ?
MOI : y’a rien à cracher bordel. C’est mon shab teh le boulot, c’est tout.
ASMA : tu mytho là.
MOI : mais le coran, y’a rien entre nous.
ASMA : et toi ?
MOI : ouai ?
ASMA : zarma tu le kiffes ?
MOI : ben non.
ASMA : ben si.
MOI : vas-y Asma, fous-moi la paix ! T’as quoi à devenir myope comme ça ?
ASMA : non, c’est toi qui es chelou. Dis Soraya, tranquille.
MOI : ouai j’crois il me plaît…enfin, s’pas sûr, mais voilà t’as vu ?
ASMA : il est comment ce gars ?
MOI : ben c’est comme tous les raclos rebeu ; brun, matte, grand, fin.
ASMA : t’as une tof d’lui ?
MOI : t’es sérieuse en plus ?
ASMA : ban cher pas moi.. Tu vas répondre à son texto ?
MOI : vite fait !
ASMA : dis lui « mon amour, mon casanova, mon Romeo, viens on se casse loin de cette cité ».
MOI, mdr : t’as pété les câbles toi
ASMA : c’est un quoi ?
MOI : algérien.
ASMA, ptdr : wallah pense même pas à bâtir du sérieux avec lui. Tu connais papa, il acceptera jamais shab djazair (les algériens).
MOI : et Amina ?
ASMA : ben t’as vu avec Amina, il allait la shlasser, elle et son pd.

Elle avait pas tort Asma. Papa c’est un warrior quand il s’agit de race. C’est un gros raciste même. Pour lui, les algériens ce sont des harkis, les tunisiens ce sont des tapettes et les renois ce sont des koufards (mécréants). C’était indispensable pour nous (ses filles), de trouver un mari marocain. Car mon papa chéri, n’accepterait jamais les autres origines.

Bon, y’avait le cas Amina, qui a ramené un algérien/marocain. Mais eux, c’était une histoire de fou avec papa.Il a voulu les shlasser tous les deux. Et c’était un miracle si Amina aujourd’hui, est posée tranquille avec son mari. Pour papa, elle reste une vendue. Et putain, comment il peut pas saquer Redouane (le mari d’Amina). D’ailleurs, même nous, on le kiffait pas. Il était qu’une sale racaille qui ne méritait pas ma sœur.

Je finis par répondre Nabil. C’était une réponse du genre : ‘‘Non tranquille ! ’’.

Le lendemain, on ne s’était pas trop calculée. J’avais droit un bonjour du bon matin, avec un mini-sourire tombeur. A part ça, il était un peu distant.
Fin de notre service, il vint me voir.

NABIL : alors demain, ça taff pas ?
MOI : eh non, grasse matinée.

Car notre équipe tafait un Samedi sur deux.

NABIL : eh Tulay, on se fait un after comme à l’ancienne ?
TULAY : nan, j’ai la mort là.
NABIL : et toi So’ ?
MOI : un after ?
NABIL : ben oui, on part boire un verre tranquille.
MOI : quand ça ?
NABIL : tout de suite, là !
MOI : tu viens Tulay ?
TULAY : partez sans moi les gars !

Effectivement, Tulay était rentrée chez elle. Je marchais avec Nabil, direction ? Je m’en foutais. L’essentiel, j’étais avec lui en ce moment là.

On se posa dans une terrasse dans le centre. Nous commandâmes des boissons. Je crevais la dalle, mais j’avais honte de lui dire. Et puis, j’étais stressée de dingue. Aller voir la raison.

On discuta un bon petit moment, du taf’, les études, …etc. J’avais apprit quelques informations sur lui ; sa famille était à Oran, qu’il avait débarqué en France pour terminer ses études sup’, qu’il vivait chez son oncle. Moi aussi j’ai raconté un peu ma vie, …euh ma vie fastidieuse. Car la vérité, j’avais rien d’important à raconter sur ma vie. Je vivais un quotidien ordinaire d’une meuf de cité. Et comme la plupart des meufs comme moi, nos vies c’était pas le top.

Après l’after, il m’a raccompagné à l’arrêt de bus. Il m’a fait un petit geste normal, mais à ce moment là, j’allais voler de joie. En faite, il a mit sa main dans mes cheveux, façon pour me dire « Prends soin de toi » ou un truc pareil.
Peut-être pour lui, c’était pas un geste de ouf, et qu’il ne voulait rien dire avec ça. Mais moi, ça m’a troublé, ça m’a fait un petit effet un peu embrassant.

Je rentrais chez moi, j’étais dans mon petit nuage. Y’avait qu’une seule image entre mes yeux, c’était son visage. Y’avait qu’un seul mot qui sonnait dans ma tête : Nabil. C’était sûre je le kiffais, c’était sûre que j’avais envie de passer à autre chose avec lui. Mais lui dans tout ça ? C’était clair que lui aussi, il avait un petit faible pour moi. Je pouvais le deviner à partir de sa façon de me parler, me regarder, me sourire,…etc. Mais les hommes n’étaient pas comme nous, ils pouvaient te montrer une chose, mais au fond d’eux, ils pouvaient éprouver autre chose totalement différente.

Samedi en fin d’aprèm, j’étais posée en bas avec ma bande à l’ancienne. Vous voyez cette bande avec laquelle vous partagez le meilleur et le pire, cette bande de vos petits potes d’enfance, qui étaient en même temps vos voisins avec lesquelles vous avez grandi, et bien sûr vous avez partagé le même parcours scolaire qu’eux.
Dans ma bande, on était trois marocains : Mahmoud, Slimane et moi. Une tunisienne : Rima ; ma best, ma sœur, ma soce. En plus d’être ma voisine qui habitait le même étage que moi, nos mamans étaient comme des sœurs inséparables. Un algérien : Samir et finalement un guesh arabisé : Lucenzo.

Un moment, ma nièce Nouhaila et sa meilleure copine Linda nous rejoignirent. J’avais qu’un an de différence avec Nouha ma nièce, ce qui fait, on était super proches toutes les deux.

Samir, quand il a vu Linda, il a commencé ses gestes de loveurs. Il la kiffait mort et franchement, on le comprenait le gars. Même les autres gars de la bande, elle les rendait fous.
Linda était une petite maroco-sénégalaise. C’était un métissage de dingue. Elle avait la peau matte, pas trop renoi, les yeux étirés, les cheveux lisses avec des extensions. Elle était bombastique.

Mahmoud et Linda parlaient de leurs grands reufs. Badro, plus connu sous le nom de Gibraltar (le grand à Linda), et Mouhssine (le grand à Mahmoud). Tous les deux étaient incarcérés avec d’autres gars de mon tiek à cause d’une putain d’affaire de malade. Ils avaient prit 2 piges ferme. Et ils allaient sortir fin Janvier.

La prison c’est dur, mais la sortie est sûre.

C’était douloureux pour leurs mifas, leurs sœurs et leurs copines surtout. Comme la plus grande sœur de Rima (Sabrina), qui était casée avec Mouhssine. On la voyait souffrir, on la voyait compter les jours, se douter, faire des crises. Mais deux ans ferme putain? J’avoue qu’aucune fille ne voudra être à la place de Sabrina.

En montant chez moi, j’ai reçu un appel de Nabil, mais j’ai pas pu répondre car y’avait toute mes sœurs et leurs familles chez nous.

Juste après il m’envoya un texto « So, pour la première fois, je hais les weekends ». Je voulais répondre mais la hess de crédit comme d’habitude.

Après avoir rechargé, je lui répondis « Pq wesh ? »
-« T’es une demoiselle, arrête de dire wesh, vas-y je t’appelle »
-« Mais non, y’a toute ma famille chez moi, je pourrai pas te répondre »
-« Ok. Je hais ce w-e wallah »
-« Pourquoi ? »
-« à cause de toi Soraya »
-« j’ai fait quoi ? »
-« Tu me manques déjà, c’est pour ça »

Je peux pas vous dire combien de fois j’l’avais relu son message. Mon cœur battait mille à l’heure. Je me croyais dans un rêve, je me disais que c’était pas possible, que c’était des illusions. Ah c’est bon ! Il me rendait ouf, j’en pouvais plus, je virais paro.

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now