Partie 12-13

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Partie 12.....

Le lendemain matin, Rima me réveilla dés le bon sbah (matin). J’allais partir avec elle nettoyer l’appart de Mouhssine et Sabrina. Sa maman a appelé la mienne pour lui demander ça.

C’était Mahmoud qui allait nous déposer, même si l’appart était pas loin, mais dans une autre cité dans le même arrondissement que nous.

Je partis chez moi me sapper et après on s’est retrouvé en bas, y’avait déjà Mahmoud, Lucenzo et Amel (la petite sœur de Mahmoud) dans la voiture.

MAHMOUD : elles sont là les femmes de ménage ?
RIMA : mais ta gueule et conduis en silence !
MAHMOUD : je vais te téje de la gova toi !
RIMA : vieux mec va !
MAHMOUD : mais ta bouche wesh

Toujours pareil avec ces deux là. Ils me tuaient de rire.

Nous arrivâmes à l’appart, elle était encore vide. Mahmoud et Lucenzo il allait repasser après pour placer les rideaux.

L’aprèm, on a presque tout fait, il me restait que la salle de bain. Mahmoud et Lucenzo étaient déjà là, ils nous ont apporté à manger.

Alors je faisais ma maline, je voulais nettoyer le plafond de la salle de bain, donc je suis montée sur une petite marche à côté de la baignoire, j’ai perdu mon équilibre, je suis tombé par terre et je me suis tordu la cheville. Sur le coup, j’ai eu une douleur de ouf, j’ai eu trop trop mal à la cheville. Rima était venue me voir, elle a eu peur la meuf.

RIMA : Soraya qu’est ce qui t’arrive ?
MOI : aiiiie Rima je suis tombée, j’ai trop mal wallah

La douleur était de plus en plus violente, j’allais commencer à pleurer. Le pire, quand je me suis levée, j’ai pas pu appuyer sur mon pied. Ma cheville me faisait mal.

MOI : aaaaie putaaaain Rima j’ai maaaal
RIMA : Mahmoud venez voir

Ils sont venus, c’était impossible de poser le pied. Sur le moment, la cheville a gonflé et quand je suis rentrée chez moi, c’était pire, elle était très enflée,

violée, ma sœur m’a donné du paracétamol, j’ai appliqué une poche de glace, mais la douleur était extrême, j’ai pas pu dormir toute la nuit, je pleurais comme une gamine.

Le lendemain, j’étais partie aux urgences avec ma sœur, j’ai passé une radio, j’avais rien de cassé, mais RESULAT : il m’a prescrit une attelle et des béquilles pendant

3 semaines et du repos pour guérir une sorte d’épanchement articulaire de la cheville. Heureusement ce n’était pas une grosse entorse, ça nécessitait pas une opération.

Ce qui m’a fait chier c’est que j’allais pas faire le dahwa dans le mariage à cause de mon handicap, j’étais dégoutée teh sah.

La maman de Rima miskina s’en voulait à mort, elle disait que c’était à cause d’elle tout ça.

Samedi, le jour du mariage. Ce jour là, Sabrina et Mouhssine allaient accomplir la moitié de leur dine (religion). Ce jour là, princesse Sabrina allait quitter le foyer des ses parents pour devenir la reine de son propre foyer. Voilà et après toutes ces années de souffrance, ce soir Sabrina allait partager le même trône avec celui qu’elle aimait depuis son adolescence, son destiné même avant sa naissance.

Toute la cité vibrait grâce à cet événement heureux. Sabrina et Mouhssine, un amour qui était né entre les blocs de ciment.

On s’était réveillé le matin tôt, c’était de l’agitation chez nous. Mes sœurs étaient entrain de se préparer pour le cortège et le passage à la mairie. Enfin que Keltoum et Fatima, les autres elles allaient passées directement à la salle. Je me rappelle j’avais une robe je crois, et bien sûr mon attelle et mes béquilles, je vous assure c’était dar..pff ! Non ça m’a saoulé en sah. Maman rien qu’elle gueulait car je bougeais trop.

Donc Mouhssine était déjà en bas entrain d’attendre sa princesse. Nous sortîmes dans le couloir, Sab habitait le même étage que nous. Nous attendîmes sa sortie et la voilà sortir de chez ses parents, elle était splendide, toute rayonnante avec sa robe blanche. Rima et sa mère étaient en larmes, moi aussi j’avais envie de pleurer, c’était magique

Elle descendus, on était tous en bas. Mouhssine lui prend la main, lui fait un bisou sur le front. Heeeeen c’était mignon. T’entends vla les youyous des daronnes, y’avait les drapeaux de vla les pays dans le hall de ma cité, des bêtes de gamos. C’était sûr ce cortège allait faire maaal.

Le grand frère de Mouhssine, Samed avait ramené les daqua marrakchia ( C’était un groupe de musique marocain comme celui : http://www.youtube.com/watch?v=bIiSngWOTHc )

T’as tous les marocains qui avaient commencé de sauter et de venir de n’importe ou, c’était trop halla. Moi j’avais envie de pleurer puisque j’pouvais pas danser, j’étais une kasos en sah.

Mouhssine et Sabrina dansaient au centre et tout le monde était autour d’eux. Je restais à l’écart pour qu’on me touche pas le pied. J’aperçus de loin Badro entrain de danser avec Mouhssine, le drapeau du Sénégal sur les épaules, il avait une chemise blanche, et un pantalon renoi et MIRACLE ! Il avait pas sa casquette. Mon cœur était ferhane (heureux) de le voir, il était grave beau. Anwww ! Son sourire était magnifique, avec ses fossettes. MON DIEU ! Il m’arrive quoi là ?

Je vis Luscenzo chtah (danser) avec le drapeau Portugal, je l’appelai avec ma petite voix. Il me regarda à peine et continua de danser. Nouhaila à côté de lui, elle carrément elle faisait des allers-retours dans le hall. Tout le monde était dans sa werss zeeeh et moi dans mon petit coin.

Je montai dans la gova de Keltoum avec Nouhaila et Ikbal. Ma mère était avec quelques mamans dans la voiture de Fatima. Nouhaila a fait sortir le drapeau, Keltoum a fait péter des sons de Daoudi.

Badro avait la voiture de Mouhssine, ce dernier était dans une bête de BM de son reuf Samed. Les gars avaient loué des bolides de malade. Rima était dans la voiture avec sa sœur. Le mariage s’annonçait lourd !

Après le passage à la mairie, on a fait un bête de cortège et après on est parti faire des photos dans un grand parc de la ville.

Moi je voulais pas descendre de la voiture, je voulais reposer mon pied. Et là Mahmoud arriva.

MAHMOUD : t’es sérieuse toi ? Viens !
MOI : nan Mahmoud faut pas je bouge trop
MAHMOUD : mais viens on fait péter les photos wesh
MOI : ok

Il me prit la main et m’aida. On marchait ensemble, Rima quand elle m’a vu, elle m’a sauté dessus.

RIMA : oh hbibaa viens ! On doit faire vla les photos

On faisait des photos, moi, Rima, les gars. On était comme des mehbouls (fous). Athenna et Hiba (la meuf de Lucenzo) nous rejoignirent. Puis après on part voir les mariés pour d’autres photos.

Un moment, Badro me regarda, il fronça les sourcils et me sourit. Je lui rendis son sourire, j’étais saucée, mon cœur battait à se rompre, je sentis la chaleur me monter aux joues. Il me dit un truc incompréhensible, je lui faisais signe que j’avais pas compris, il s’approcha de moi et me souffla à l’oreille :

BADRO, doucement : va te reposer !
MOI : t’inquiètes j’ai pas mal

Il sourit et s’en alla. Houlaaa ! J’allais tomber dans les pommes wallah. Puis j’en ai marre je rougies vite fait, c’est embarrassant.

On revient à la tess. On devait se préparer pour le soir. Mes sœurs avaient des caftans magnifiques. Moi j’étais dég j’pouvais pas mettre ma tekchita (caftan) à cause de mon handicap, donc j’ai mit une robe de ma sœur, elle était jusqu’aux genoux.

Le soir, on débarque à la salle. Juste ma famille allait occuper presque toute la salle lol. On était nombreux. La salle était immense, normal ! C’était prévu d’avoir vla les invités.

Je me posai avec Rima et les filles de la cité. Les mecs étaient déjà là, posés tranquille vers l’entrée. Rima avait une bête de robe, sah, je crois elle avait dépensé vla l’oseille sur ça.

Puis Sabrina et Mouhssine débarquèrent, elle avait une robe tunisienne dorée. Sah les tunisiens vos robes je trouve elles sont comme les tenus de bolywood ; genre le petit haut, le ventre qui est nu et le bas. Sah, sont halla mais vasi y’a pas mieux que le caftan hein mdrr
Et Mouhssine, lui il a fait son entrée avec la jelaba marocain, les babouches, … Ils étaient grave mignons tous les deux.

Le Dj au début, il avait commencé le mariage à mettre des sons slow et tout ça. Après il a commencé à mettre des chansons tunisiennes. T’as la moitié de la salle, elle se met à danser, touuuus les tunisiens sur la piste.

Linda, Badro et leurs mamans arrivèrent. Houlaaaa ! Linda et sa maman étaient canons, elles avaient les plus beaux caftans, c’était comme les caftans du bled wallah, un truc de taré. Et puis Badro, parlons même pas, il était juste magnifique, cette fois il était vêtu en noir.

Heeeen s’bon il me tue ce gars, il était beau mon dieu ! heeen mon état faisait tiep ! Ce gars me habal (me rend folle).

Après le Dj avait mit des sons marocains, du Daoudi, Sanhaji, Tahour, du Jalal Hamdaoui… Et là l’autre moitié de la salle commencent à danser, les marocains sur la piste. Merde ! J’avais la rage wesh, je pouvais pas danser avec ces béquilles.

Quand le Dj a fait péter la reggada, Mahmoud il s’est mit au milieu de la salle avec Slimane (Ils étaient tous les deux des Ouajdis), et ils ont commencé à danser avec leurs épaules, surtout Slimane il gérait la danse teh reggada. La famille de Mahmoud dansait tous avec leurs épaules, c’était halla comme ambiance, mes sœurs aussi étaient entrain de danser.

Puis le Dj a remit le mzeouad tunisien, t’as gueh les marocains ils faisaient des « houuuuu ! houuu ! » et t’as gueh les tunisiens ils se mettent debout et ils commencent à danser. Rima était la première à allumer la piste. Elle me faisait signe de la rejoindre, je lui faisais des non de la tête, en lui mon pied, elle fit une tête de chien battu.

Sah, y’a pas mieux que nos mariages, les mariages maghrébins, de la pure kiffe wallah !

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now