Partie 10-11

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Partie 10.....

HAMZA : Soraya, tu sors avec lui ?
MOI : qui ?
HAMZA : Gibraltar !
MOI : quoi ? t’es sérieux là ?
HAMZA : s’pas ton petit copain ?
MOI : BEH NAN et fais gaffe à ta bouche devant les autres ha !

Ce petit ouistiti sortait n’importe quoi de sa grande bouche. Mais belek il déconne devant la famille et sort des trucs qui n’existent même pas.

Bon, on va zapper une période ! C’était fin Juin, c’est à dire mon anniversaire approchait et puis juste après quelques jours, le halal de Sabrina et Mouhssine. Ils allaient faire un bête de mariage tunisien-marocain. Toute la tess était excitée. Sah, c’était la récompense de leurs patiences et le fruit d’un amour qui avait duré des années et des années.

Donc un jour, y’avait la maman de Redouane qui avait débarqué à la caz. Elle voulait à tout prix parler avec mon père et arranger les choses, mais walou ! Il est têtu

le papa. Donc on a décidé avec ma mère de lui parler. Elles attendaient juste la bonne occasion pour entamer le sujet.

Après le diner, on était tous posés devant la télé. On faisait des signes à ma mère pour commencer.

(Cette conversation était en arabe)

MAMAN : lhaj Lahcen, je dois te parler d’une chose qui me fait mal au cœur ça fait des mois maintenant.
PAPA : ewa parle s’tu veux !
MAMAN : ta fille veut rester avec son mari. Tu n’est pas dieu pour empêcher ça
PAPA : la décision est prise
MAMAN : nhal chétane ! Regarde la fille elle va mourir !
PAPA : elle va mourir ? Elle va mourir ? C’est l’algérien il va la tuer !
MAMAN : al haj c’est toi qui va tuer ta fille, tu vois pas ça ?
PAPA : moi je veux son bien.

Et Amina débarqua brusquement dans le salon. Elle était en pleure.

AMINA : papa ! Mon bien c’est être avec mon mari. Les yeux de ma mère je vais pas divorcer
PAPA : tais-toi !
AMINA : non, non demain je vais revenir chez moi. J’en ai marre papa wallah j’en ai marre

Puis elle tomba par terre, elle éclata en sanglots. On avait de la peine pour elle, mes sœurs pleuraient, ma mère aussi, même papa son visage avait changé.

PAPA : dites-lui de venir demain !
MAMAN : qui ?
PAPA : Redouane.

On sourit et on se met sur Amina pour la prendre dans nos bras. Amina criait : Hamdûlah y’a Rabbi (Merci Dieu)

KELTOUM : Papa, je dois te dire …un truc moi aussi.
PAPA : quoi toi aussi ?

Elle hésitait, on était tous entrain de la mater.

KELTOUM : y’a quelqu’un qui veut demander ma main !
PAPA : hein ?
KELTOUM : c’est un marocain !
PAPA : dis lui de passer Samedi prochain avec ses parents hein !

Papa s’en alla dans sa chambre. Maman tapait les youyous. On était saucé teh sah.

ASMA : haaan venez on appelle Fatima et on lui dit !
KELTOUM : s’bon y’a rien d’officiel
MAMAN : s’qui ?

Keltoum nous a raconté son histoire avec Yassine (Le futur mari). C’était le pote à son collègue, ils se connaissaient deux ans maintenant et le voilà, le mec il a

décidé de demander sa main. Putain en sah j’étais dég ! Keltoum ma sœur hnina va se marier et me laisser seule, me laisser qu’avec Asma la galèrienne. Mais bon j’étais heureuse pour elle, elle allait compléter son bonheur.

Alors on appela ma sœur Fatima, puis Badia, puis Faiza, puis khalti Leila (la dar à Rima, Khalti Zohra (la dar à Mahmoud). Lol maman avait fait vla la pub pour ma reusse, c’était pire que le téléphone arabe ça, c’était le bluetouth gueh.

Le lendemain, Redouane était venu, il était anxieux miskine. Il a même déjeuné chez nous. On entendait que papa parlé, des fois il l’insultait. Sacré papa !

Finalement Amina était rentrée avec son mari. Comment on était heureux wallah ! Hamdûlah, ma sœur méritait que le bonheur.

Samedi c’était le jour J, Yassine allait venir voir papa. Y’avait de l’ambiance à la caz. Toutes mes sœurs, mes beau-reufs et mes neveux. On était plus nombreux que l’armé de la république. Keltoum stressait, elle était toute seule dans la chambre. Donc je décidai de partir la voir.

MOI : Keltoum ?
KELTOUM : oui hbiba ?
MOI : ça va ?
KELTOUM : cher pas ! … Tu crois papa va accepter Yassine ?
MOI : et pourquoi il l’acceptera pas ?
KELTOUM : cher pas ! Tu connais papa, il se complique la vie.
MOI : t’inquiètes hbiba ! Tout se passera bien inchallah
KELTOUM : inchallah

Elle baissa la tête, je me posai sur le lit à côté d’elle. J’avais envie de lui poser une question.

MOI : sah Keltoum, ce Yassine c’était lui le gars de l’autre fois dans la turve ?
KELTOUM, me regarda, me sourit : mmm
MOI : ah d’accord ..hum sah t’es chanceuse tu te maries avec l’homme de ta ive
KELTOUM : inchallah toi aussi !
MOI : cher pas
KELTOUM : moi je sais ! On doit faire confiance au mektoub.
MOI : oué

Je pars dans le salon, je jetai un coup d’œil discrètement et là je vis ce Yassine. Il était archi-beau, s’le plus beau de mes beaux-reufs. Machallah !

Je passe la journée dans la cuisine avec mes sœurs. Fatima et Faiza préparaient à bouffer, moi et Nouhaila on faisait la vaisselle et tout ça, Asma et Badia faisaient les serveuses et puis Amina elle préparait les assiettes, les verres,… ! Ça fait plaisir voir ma mifa comme ça après tous ces bouleversements.

Après, ils se sont mit d’accord sur le hala. Ils allaient le faire après le Ramdan, la dernière semaine de Septembre.
Papa était en kiffe sur Yassine, lol je vous ai dit l’important pour le daron était de ramener un marocain.

Le jour de mon anniversaire, on allait faire une petite fête entre filles zerma. On allait le fêter chez Fatima ma sœur puisque son mari taffait le soir et elle, elle restait chez nous, alors on avait la baraque que pour nous. Y’avait Moi, Nouhaila, Linda, Athenna, mes petites nieces et Rima ( elle était occupée puisque il restait que 3 ou 4 jours pour le mariage de sa sœur). On allait pas inviter les garçons bien sûr. On dansait sur des sons à l’ancienne, on faisait péter les photos, on faisait nos galériennes. Bref, c’était une soirée entre filles typique hein. J’allais avoir 19 ans, j’étais toute ferhana (heureuse).

Mon téléphone se mit à sonner, c’était toute la journée comme ça, j’ai reçu des appels de mes reusse, mes potes, Tulay,…etc.

MOI : oué ?
XXX : Soraya ?

Je reconnais cette voix, je peux la reconnaitre facilement. A l’époque, je passais des heures et des heures avec cette voix au tél. Vous l’avez deviné : C’était Nabil.

MOI : Nabil ?
NABIL : ça va ?
MOI : oué

J’étais surprise, j’attendais pas à lui. Ça fait des mois maintenant qu’on a pas parlé. Il avait aucune nouvelle de moi et chez moi c’était pareil.

Y’a eu un blanc.

NABIL : joyeux anniversaire en fait
MOI : merci

Sah j’étais froide avec lui, je méconnaissais ce sentiment envers lui. C’était même pas de la haine, ni de l’amour.

NABIL : eh t’es ou ?
MOI : chez moi
NABIL : je peux te voir
MOI : à s’t’heure ? S’pas possible !
NABIL : Soraya j’ai envie de te dire des trucs wallah
MOI : Nabil y’a rien à dire
NABIL : laisse moi juste te voir
MOI : non c’est auch je peux pas
NABIL : s’il te plaît !

Il me faisait de la peine mais j’avais peur de craquer devant lui encore une fois.

MOI : cher pas
NABIL : je viens chez toi ?
MOI : non ! Tu m’attends devant l’arrêt de bus.
NABIL : ok, sors de chez toi j’arrive je suis pas loin
MOI : … ok

Je revins dans le Salon, les filles dansaient.

MOI : EEEEEH !

Elles s’arrêtèrent, Nouha baissa le son de la chaine.

NOUHA : t’as quoi ?
MOI : tu dois me couvrir
NOUHA : ya quoi ?
MOI : je dois voir Nabil
NOUHA : t’es sérieuse ? T’as vu l’heure ?
MOI : vite fait wallah
RIMA : putain Soraya t’as oublié ce shlague il t’a fait quoi ?
MOI : mais je vais juste le voir tranquille
NOUHA : bon tu te démerdes.

Heureusement Chainez elle était mignonne, elle connaissait rien à cet époque, Ikbal était cool et Hamza était chez nous.

Je sortis de chez ma sœur, j’accélérais mes pas, j’avais trop peur de rencontrer les gars ou quelqu’un de ma cité. L’arrêt de bus était loin quand même et fallait que je me speed et surtout que je fasse gaffe.

J’m’approchai et je vis un corps calé à côté d’un lampadaire. Je le fixai, c’était Nabil. Il avait la tête baissée, je m’approchai de lui, il leva la tête et il sourit.

NABIL : t’es là ?
MOI : oui

Il s’approcha de moi pour me taper la bise, je reculai.

NABIL : …ok ! Ça va ?
MOI : je t’écoute Nabil
NABIL : … je …Soraya, je suis pas bien depuis qu’on plus est ensemble
MOI, je rigolai nerveusement : t’es sérieux là ? Je rentre !

Je commençais à partir, il me prit par le poignet

NABIL : avoue toi aussi t’as besoin de moi
MOI : vire à gauche ! Vasi lâche moi !
NABIL : pourquoi t’es venue alors ?
MOI : car je suis une bolosse vla pour quoi ! Lâche-moi
NABIL : quoi ? J’avais besoin de te voir !
MOI : combien de fois tu m’as fais doublette ?
NABIL : jamais
MOI : et d’où tu mens ? Lâaaache putain de toi !
NABIL : wallah ces meufs là c’était pas comme toi
MOI : putain comment tu fais dahak (rire) ! T’es un putain de comique toi !
NABIL, il me serrait le poignet : Soraya juste donne moi une autre chance et tu verras
MOI : nan Nabil, nan ! Et vasi lâche putain lâche ma main tu me fais maaal là

Limite je pleurais wallah, il me faisait grave mal avec sa main. Il était pas conscient de ça peut être.

Puis y’avait une turve qui s’est arrêtée pas loin de nous, le conducteur fis marche-arrière. J’étais en stress, Nabil me lâcha.

-Soraya ?

Je regardais la voiture. Haaan la heeech ! C’était Mouhssine. Je bloque devant lui, je continuais à fixer la gove. Et là, le comble ! Badro sortit de l’autre côté de la turve, il se dirigea vers nous, il avait le visage zehef (énervé), le regard brut, il faisait peur wallah.

BADRO : oh c’est quoi les bails ? Il se passe quoi là ?

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now