Partie 34-35-36

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Partie 34.....

Je l’ai fixé. Il était beau, tout hlou, tout mignon. Je prends la chaine, je commence à la mettre, je galérais pour la refermer. Croyez pas il a fait son galant, et il me l’a mit..Ben non, il s’en foutait, nos keums se sont pas des gentlamen sérieux mais qu’est ce qu’on les aime !
Et après quand j’ai réussi à la mettre, il m’a regardé avec un putain de beau sourire.

BADRO : …Voilà !
MOI : j’ai rien compris, pourquoi tu me l’as donné ?
BADRO : … pour haja (un truc)
MOI : mais dis ça veut dire quoi elle est à moi et elle reste à moi zerma tu vas me la prêter et je dois te la rendre ou c’est comment ?

Il explosa de rire tandis que moi j’étais énervée, tout simplement parce que j’avais l’air d’une bolosse. Je pigeais que dalle à ces paroles.

BADRO : ma vie t’es une mahboula (folle) !
MOI : mais s’toi là, tu dis des trucs déchiffrable.

Il tapait des fous rires tout seul. Des fois il s’arrête, me regarde et refait un éclat de rire hyper fort. Il était presque en larmes.
Je le regardais bizarrement, j’étais contre la plaque.

Quelques minutes plus tard ..

BADRO : wesh, t’as quoi ?
MOI : j’ai compris que tchi Badro.
BADRO : t’inquiètes tu comprendras avec le temps.
MOI : comprendre quoi ?
BADRO : zebi tu verras je t’ai dit, casse pas les couilles !
MOI : t’es pas seul dans ta tête wallah
BADRO : …oué dans ma tête ya Gibra et ya Badro
MOI, choquée : t’es sah là ?
BADRO, mdr : avec toi c’est Badro direct, avec les autres c’est Gibraltar ma gueule
MOI : ça veut dire quoi ?
BADRO , il sourit : ça veut dire on va bouger

Je baissai la tête, il démarra et me déposa devant la tour de chez Sab. Il descendit avec moi et m’accompagna jusqu’à la cage du bâtiment. Franchement je kiffais bien ce côté protecteur chez lui.

BADRO : …monte !

Je lui souris, il me le rendit avec un tout petit sourire et je lui dis timidement un « bonne nuit », mais j’ai pas eu de réponse, il hocha sa tête, s’appuya contre le mûr et me regardait monter.
Chez Sab, j’étais toute refaire, j’avais l’impression c’était un rêve, y’avait comme un sentiment de fraîcheur entrain de m’envahir. C’est fou comment un tout petit geste venant de l’autre peut faire de nous l’être humain le plus satisfait de la terre.

Y’avait que Sabrina qui m’attendait, les autres était entrain de ronfler. Je me mets à côté d’elle.

SAB : hbibaa, alors t’es avec ?
MOI : ..même pas !
SAB : t’as vla le sourire, il s’est passé quoi ?

Je lui ai tout raconté, elle m’écoutait attentivement.
Après que j’aie fini, elle a repris la parole

SAB : il t’aime !
MOI : non Sab je crois pas
SAB : tête de ma mère il t’aime
MOI : …oui mais pourquoi il est comme ça ? Pourquoi il m’a rien dit ?
SAB : mais c’est un thug, il va pas te sortir je t’aime wesh
MOI : en tout cas il aime bien me voir souffrir. Comment lui faire comprendre ça ? Je peux pas moi j’ai une fierté wesh, je préfère canner ou faire la meuf en chien.
SAB : ah mais je s’occupe de tout, te casse cousine !
MOI : wesh, t’es sérieuse ? Tu feras rien du tout, imagine il me prend pour une canarde ou une des khenzettes.
SAB : garde la pêche guatlek Khenzettes
MOI : tu dis rien Sab wallah.
SAB : hassilou
MOI : tu vas rien lui dire wallah
SAB : …OK
MOI : nan mais hleuf (jure)
SAB : wallah Soso, s’bon t’es contente al ?

Hessoul les jours qui ont suivi y’avait rien d’intéressant, la reprise des cours ainsi que la déprime. Eh oui, la déprime parce que Badro avait commencé à ne pas me calculer. Je l’avais croisé pas mal de fois en bas, il faisait genre on se connaissait pas. Au début ça m’avait torturé mais après je me suis dis tant pis, j’allais pas crever pour sa gueule pendant que lui, il faisait sa vie tranquillement. Mais faut pas nier qu’au fond de moi, je souffrais, je déprimais terriblement.
Mon beau frère Redouane avait prit 8 mois ferme, c’est pas la peine que je vous raconte l’état d’Amina, vous pouvez l’imaginer toutes seules. Et mon père était même pas au courant de tout ça.
Nabil quand à lui, il me harcelait toujours au téléphone, et apparemment Mahmoud avait oublié qu’il devait lui parler.

Un jour il neigeait, je rentrais avec Nouhaila de la banlieue ( de chez Keltoum). J’étais posée dans le bus entrain de lui parler à Nouhaila, je sentis une main me taper légèrement l’épaule, quand j’ai levé le regard, j’ai vu Nabil.
Il avait un large sourire, mais un sourire qui est un peu sadique.

NABIL : bien ?

Je répondais mais avec dégout, ça se voyait j’étais pas heureuse de le croiser.

MOI : bien !

Il avait pas de place, le bus était super blindé du coup il restait debout calé contre mon siège. Sah je l’ai pas calculé mais j’étais mal à l’aise.
Et à ma surprise, il a continué avec nous jusqu’à l’arrêt de mon tiek et il a même descendu avec nous.
Je marchais vite moi et Nouhaila. Mais le mec nous suivait.

NABIL : oh Soraya, attends juste 2 min.

Je me retournai, j’avais la rage et lui rien qu’il me foutait le seum avec son sourire de pd.

MOI : Nabil c’est mon tiek, tu vas pas me ficha chez moi
NABIL : ben viens avec moi !
MOI : nan Nabil nachave de là mec. J’ai pas de compte à te rendre sahbi

Je commençais à bouger, il m’attrapa le bras et me retourna en face de lui.

NABIL : attends, tu vas ou là ?
MOI : t’es sérieux là ? Lâche-moi enculé
NOUHAILA : lâche la wesh
NABIL, à Nouhaila : ça te regarde toi ?
NOUHAILA : lâche là ou wallah j’appelle les raclos teh la tess, eux tête de ma mère ils dahak pas (rigole) avec les baltringues comme toi.

Il me lâcha en me poussant et prit Nouhaila par le poignet.

NABIL : dégage sale gamine !

Je m’avance, j’essaie de détacher ma nièce de lui, mais il la serrait fort. Y’avait des gens qui passaient et qui nous regardaient bizarrement.

MOI : lâche là zebi !

Il lâcha Soraya et s’avança et se mit en face de moi. Nouhaila me prit par le poignet et me tira.

NOUHAILA : Viens Soso, laisse le crever ce vieux mec

Lui il me tira violemment par ma veste, j’allais manger le goudron. Je pris mon équilibre et lui cracha dessus, il allait me mettre une patate, quand Nouhaila lui a sauté dessus et lui a mit une grosse baffe. Et cette tapette, il lui a rendu sa gifle.

NOUHAILA : sale pd d’où tu me frappes wallah que je suis pas Soraya moi.
MOI : T’ES UN PD NABIL, UN PUTAIN DE MALADE VA POURRIR DANS TON BLED ET LAISSE MOI TRANQUILLE ! TU ME VEUX QUOI ?

Il allait me taper, quand Lucenzo arriva de nulle part et lui sauta dessus. Je levai le regard et j’aperçus Slimane arrivé en colère vers Nabil.
C'était sûrement la fin de lui.

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now