Partie 67-68-69

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Partie 67..... 

Badro m’avait dit un jour que depuis sa sortie de hebs il a voulu changer sa vie et il a arrêté la bicrave, la tise, les meufs … Il fumait toujours mais il essayait d’arrêter petit à petit. Il était sérieux et il savait très bien ce qu’il faisait et ce qu’il voulait. Mais dans même pas une semaine sa vie ou plutôt notre vie s’est basculé en clin d’œil. Il a tout reprit, enfin sauf le biz. Pour lui le biz était la cause pour laquelle il a gaspillé deux piges de sa vie dans le placard alors pas question il reprenne.
Moi pendant ce moment je sortais pas de ma maison, j’étais dans une dépression très hardcore. Je faisais que penser à lui, j’étais devenue insomniaque à pleurer toutes les soirées. Wallah ‘j’avais plus de vie, j’étais grave la no-life qui vivait pour un mec, pour un love. Même physiquement j’étais devenue faible, maigre. Les yeux gonflés à cause des larmes. Des gros cernes. Je prenais plus soin de moi, ni de mon physique. J’avais des news de Badro grâce à Sabrina et Rima. Elles me parlaient souvent de ces aventures avec vla les keh, qu’il était devenu un bâtard. J’avais raconté la vérité à Sabrina, qui essayait d’arranger les choses avec Mouhssine mais apparemment Badro voulait rien entendre à propos de moi. Ce qui me tuait c’est qu’il avait pas confiance en moi, malgré toute cette période qu’on avait passé ensemble il se doutait de ma fidélité et me jugeait sur un truc comme ça. J’étais grave blasée avec un gros sentiment de haine au fond de moi. Moi qui souffrait dans mon coin et le raclo s’en belek de mes sentiments, au contraire il vivait sa vie profondément. Zeeeeeeh c’était toujours la meuf qui souffre d’une rupture, les mecs ils zappaient vite.
Début Juillet c’est de l’agitation chez nous. Ma mère et ma sœur Fatima allaient prendre la route du bled dans la soirée. Cette aprèm, j’avais décidé de sortir de chez moi finalement afin d’aider pour les bagages et tous ça.
Fatima, son mari, Hamza, Chainez et ma mère allaient prendre la route début juillet. Ikbal et Nouhaila allaient rentrées avec moi et Faiza fin Juillet. Puisque Nouhaila avait elle aussi un stage et Ikbal elle participait à des tournois de boxe avec l’association de mon tiek.
Dehors il faisait beau, le soleil tapait fort, les petits sont comme d’hab dehors entrain de jouer. Les mamans sur les bancs pour une session commérage. Par contre ça commençaient à se vider. C’était l’été et chacun attendait cette occaz pour se barrer de cette ville et rentrer dans leurs bleds. Voilà la vie continuait. Personne n’a arrêté de vivre parce que j’déprimais ou parce que je sombrais dans la tristesse.
Ce qui est marrant c’est que même le jour des mes 20 piges je l’ai passé sur un lit, entrain de replonger dans mes souvenirs avec lui.
Mon état faisait pitié. Je crois tout le monde avait deviné que c’était à cause de mon histoire avec Badro.
J’étais devant le bat à ma sœur. J’installais un gros sac dans la gove et je parlais avec mon beau-reuf en même temps. Je vis Hassan (Mon beau frère) faire un signe de main à quelques derrière moi. Je me retournai, mon cœur s’était arrêté et s’est mit à accélérer au quart de tour. Je l’avais pas vu depuis cette fameuse soirée et là il était là à sourire avec mon beau-frère comme si rien a changé dans sa vie. Linda descendus de la voiture de son frère. Elle s’avançait vers nous avec un grand sourire. Et lui il a démarré, s’est arrêté à notre niveau.

BADRO : As Salam Aleykoum frère, tu vas bien ?

J’osais pas lui parler, je faisais crari je cherchais des trucs dans le coffre.

HASSAN : hamdoulah et toi ?
BADRO : la pêche et toi ? Ça taille au deblé ou c’est comment ?
HASSAN : oui ce soir
BADRO : raaaie trik salam Khouya (Bonne route)
HASSAN : merci beaucoup

J’étais trop gênée abusé. J’avais une sensation de boule dans le ventre. Je levai le regard et là je le vis entrain de me fixer avec un regard très noir.

BADRO : nous c’est bientôt on décolle au bled
HASSAN : ou ça ?
BADRO : Tanger
HASSAN : ah saha mon frère

Je me retournai pour taper la bise à Linda.

LINDA : oh tu dates !
MOI : wesh ?

Je regardai en direction de Badro encore une fois, il me jeta un dernier regard noir et accéléra.

LINDA : Sosooo !
MOI : huuum

Je la regardais avec un long sourire mais les larmes me montaient aux yeux.

LINDA : ooooh Soso, t’as quoi wesh ?

Elle me tira un peu loin de mon beau-frère et mes neveux.

MOI : j’ai foy s’juste que …
LINDA : vous êtes plus ensemble ?

Je fis oui de la tête. Je sentais que j’allais m’effondrer en larmes.

LINDA : mais t’es saaaah ? Pourquoi ?
MOI : pour une connerie que j’avais fait
LINDA : putaaain Soso wallah toi-même tu sais comment il est
MOI : il me laisse même pas le temps d’expliquer

Elle me fixa avec grand sourire.

LINDA : t’faon Badro il va revenir tkt
MOI : non je crois pas
LINDA : non mais témaa t’as toujours sa chaine sur toi

C’est vrai j’avais oublié qu’il m’a pas arraché sa chaine, et que je la garde toujours sur moi. Mais ça voulait rien dire.

MOI : ben ça veut rien dire pour lui
LINDA : siii ça veut dire vla les choses ya okhty. Putaaain wallah lui on le capte très rarement à la caz ces derniers jours. Il est souvent dehors
MOI : il t’as fait quoi pour l’histoire de Rayane ?
LINDA : déjà il a défoncé Rayane et moi il me fait le hebs, il a prit mon phone, je sors pas toute seule soit avec lui soit avec la dar
MOI : c’est chaaud il est grave dur Badro j’ai jamais vu quelqu’un comme ça
LINDA : ben oui toi dés le début fallait savoir que t’allais galérer avec mon reuf.

Je regardais vers Hamza, il galérait avec un sac.

MOI : faut je bouge donner un coup de main à l’autre là
LINDA : mdrr il me tue ton neveu wallah
MOI : graaave là il est ferhaaane cet enfoiré il va au Maroc
LINDA : nous aussi on bouge dans deux semaines
MOI : sah ?
LINDA : ouais
MOI : moi je bouge avec ma sœur et mes nièces fin Juillet. Moi par contre l’année dernière j’ai pas bougé de la tess
LINDA : laisse tomber moi je peux pas passer l’été dans ce tiek.

Le soir ma famille ont fait le départ. Y’avait mes sœurs chez nous pour zehma voir ma mère avant son départ. Bien sûr ma mère nous a fait vla les consignes à moi et Asma. Wallah ma petite maman allait me manquer grave.
Je faisais vla les bisous à Chainez. Cette petite bombe avait grandi dans notre caz c’était comme notre fille à nous toutes.
Une fois ils sont partis, je suis restée un moment en bas avec Nouhaila et Mahmoud (Lui aussi sa maman était au bled). Ils faisaient crari tous les deux que c’était comme avant, bien sûr Nouhaila s’en foutait de lui.

MAHMOUD : bientôt Oujda moi aussi
NOUHAILA : nous on va faire Fes, Meknes et Hoceima.
MAHMOUD : ah c’est bon la caz de Hoceima ?
NOUHAILA : balhaj a dit qu’elle est à côté de la mer (balhaj = grand père)
MAHMOUD : ouaaah si si ma gueule

Je parlais pas, je l’ai regardé entrain de discuter tranquillement sans dire un mot. Mahmoud le remarqua.

MAHMOUD : Soraya ? Qu’est ce qui se passe avec Gibra ?
MOI : ben c’est finit
MAHMOUD : ouaaah zebi je sais
NOUHAILA : s’bon pourquoi tu lui parles de ça Mahmouuud ?
MAHMOUD : je veux savoir wesh il s’est passé quoi entre eux ?
NOUHAILA : bon moi je monte

Je restai toute seule avec Mahmoud devant ma cage. Je lui ai tout raconté, pour les textos de Nabil, la soirée de Loubna. Tout tout tout. Encore une fois je racontais ça avec les boules dans la gorge.

MAHMOUD : déjà je vais buter l’autre là le fils de pute de Nabil le travelo.
MOI : et essaie d’expliquer à Badro
MAHMOUD : sa mèèèère j’ai le seum toi aussi d’où tu fais ta meuf ?
MOI : de quoi j’ai fait ma meuf ?
MAHMOUD : ouaaah zebi cher pas moi vous les gos qu’est ce vous cherchez. T’avais un raclo love de toi prêt à venir demander ta main et vla maintenant t’as fais la meuf, psahtek

Je le regardais avec les larmes aux yeux. Il avait un peu raison quand même.

MOI : j’ai pas fait ma meuf wesh
MAHMOUD : tu l’as pas écouté. Wallah Soraya t’as la chance il t’a pas défoncé ya zeh

Je baissai la tête. Je pleurais encore une fois. Mahmoud avait raison, mais l’erreur est humaine pourquoi ils comprennent pas ça.

MAHMOUD : Soraya arrête de pleure azi là je vais lui expliquer wallah
MOI : merci Mahmoud.

Ouaah Mahmoud c’était mon grand frère laisse tomber. Wallah même pas un grand frère parce qu’on racontait jamais ces histoires-là à nos frères quand même.
Rima qui rentrait nous a aperçu et elle s’avança vers nous.

RIMA : Soso zeeeeh tu sais pas je viens de voir Gibra avec Nelyana dans son bolide heeeeen putain

Nelyana c’était une fille de mon quartier. C’était une bête de métisse grave canon. Elle avait des origines africaines et asiatiques. Genre elle était très matte de peau, les cheveux lisses, grande de taille, les yeux étirés comme les noichs. Elle prenait soin d’elle, elle se sappait super bien. Elle avait pas une réputation de pute, loin de là elle se respectait. Donc c’était pas possible il était avec elle pour hachek, elle était pas ce genre. Et le pire elle était plus foutue que moi. Devant elle je suis une fille très banale.
Voilà il m’a vite remplacé.

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now