Partie 3-4

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Partie 3.....


Après quelques minutes, Nabil revint. J’essayais de l’esquiver, quand même j’allais pas faire un scandale là ou je bossais. Tulay était au courant, je lui avais raconté vite fait. Elle avait la haine elle aussi, surtout que son mec lui faisait vivre des histoires pareils.

Pendant la pause déj, Nabil s’approcha de moi et me prit la main. Je me détachai de lui violemment.

NABIL : eh bébé, pourquoi tu fais la tête ?
MOI : s’bon cousin, tes disquettes me bourre le crâne. Remballe-les haychek (stp).
NABIL : mais arrête de parler mal, t’as quoi So ?
MOI : je parle mal si je veux, y’a quoi ?
NABIL : t’es sérieuse ?
MOI : oué oué ouéééé je suis très sérieuse même. Va te faire niquer Nabil, et joue même pas le miskine avec moi stp.
NABIL : Soraya, arrête de crier comme une tarée. Vas-y dis-moi t’as quoi ?
MOI, ris nerveusement : j’ai quoi ? J’ai quoi ? Ben je t’ai vu dans la turve de l’autre keh (pute) de Mathilde. Vla t’as compris j’ai quoi ?
NABIL , choqué : non mais chérie, laisse moi t’expliquer.
MOI : Shuuuuut ! Je suis la chérie de personne et wallah c’est bon, c’est finit entre nous, va voir ta pute ! Vas-y !

Pendant toute la journée, Nabil essayait de me parler, mais je le remballais à chaque fois. Nabil croyait vraiment que j’étais une fille calme, timide, …etc. Mais rien avoir ! Des fois, je suis une vraie sauvage, même si je le cachais bien.

Le soir, j’étais calée dans mon lit, je cogitais, j’étais tombé dans son piège à Nabil comme une hagouna. Franchement, j’avais vla les sentiments pour lui et apparemment l’oublier était pas une chose facile, je me voyais galérer à cause de ça.

ASMA, débarqua dans la chambre : oh sa mère je viens de vivre un truc de ouuuf. Tu vas pas me croire.
MOI : y’a quoi ?
ASMA, me regarda bizarrement : toi, t’as quoi ?
MOI : j’ai foye moi.
ASMA : t’es sûre ?
MOI : oué tkt.
ASMA : ok, bref, bon tu sais quoi ? Putain j’ai trop la côte wallah,…

Elle était entrain de me raconter ses aventures avec ses copines, je faisais semblant de l’écouter, mais j’étais vraiment ailleurs.

MOI : vas-y je décale chez Rima.
ASMA : ah oué putain, laisse moi continuer.
MOI : mais Asoum, tu parles depuis tal’heure wesh !
ASMA : s’bon, s’bon. Vas-y c’est moi la conne je te raconte ma vie. Vas-y nachave chez ta shab (copine).

Je pars chez Rima, y’avait qu’elle et sa sœur Sabrina. On squatte l’autre salon. On parlait de vla les trucs. Un moment, elle me posa une question sur moi et Nabil.

RIMA : alors ton algérino ?
MOI : putain Rima !
RIMA : y’a quoi ?

Sans trop comprendre, je commençais à pleurer. Rima me regarda choqué, elle savait pas quoi faire.

RIMA : Nhal chetane. Qu’est ce t’as ?

Je lui répondis pas, je continuais à chialer. C’est vrai que j’étais tout le temps cette fille super forte, qui pleurait rarement. Mais cette fois, je me suis senti bête car il a su me piéger.

Hassoul, après je lui ai raconté l’histoire, elle était choquée elle aussi. Sah, Rima l’avait jamais vu, mais d’après ce que je lui racontais, elle le kiffait grave.

RIMA : hassilou, c’est un fils de pute ce gars. Et wallah pleure même pas pour sa gueule.
MOI : je pleure pas pour sa gueule. Sah, Rima il me l’a fait à l’envers ce connard.
RIMA : nique sa mère. Vas-y oublie le.
MOI : je crois je vais démissionner.
RIMA : haaa non t’es sérieuse ? Laisse pas tomber ton taff pour un fils de pute wesh.
MOI : bah cher pas.

On continuait de parler, Sabrina la grande sœur nous rejoignit La miss vivait toujours une situation pitoyable à cause de son mec.

RIMA : ah mais So, on t’as pas dit. Les gars vont sortir la semaine prochaine.
MOI : dis wallah ?
RIMA : wallah.
MOI : haaan je suis contente pour toi Sabrina ma belle, putain ça fait plaisir ya sahbi !

Sabrina sourit, putain ça nous a manqué ce sourire. Finalement son gars va sortir et elle pourrait revivre. La sortie de Mohcine allait la réanimer.

Le lendemain au taff, Nabil m’avait saoulé. A chaque fois, il essayait de m’expliquer la situation. Mais moi je faisais que le remballer. C’est vrai, qu’au fond de moi, ça ma tuait mais cette putain de fierté que j’avais au fond de moi, m’empêchait de céder.

Les jours qui avaient suivi c’était la même situation. Nabil qui faisait son best pour reprendre et moi à chaque fois je refusais. Du coup, je pensais réellement à démissionner cette fois.

Un jour, je rentrais du taff, je voyais un bolide s’arrêter à mon niveau. Je le fixais et je là je vis Mahmoud au volant, accompagné de Slimane.

MOI : wesssh mes k-maro ?
SLIMANE : bien, la pêche. Et toi ?
MOI : tranquille.
MAHMOUD : tu passes ce soir ?
MOI : ou ça ?
MAHMOUD : chez moi wesh.
MOI, ptdr : dahka, faire quoi haychek ?
MAHMOUD : boloss, Mohcine vient de sortir, maman organise un grand diner et ya tout le tiek qui va se pointer à la casa soir ce.
MOI : haaaan il est sorti ? Haaaan hamdoulah hamdoulah. Wallah je suis contente pour lui.
MAHMOUD : passe soir ce alors.
MOI : oué compte sur moi gros.
SLIMANE : yeeee zeeeeh y’aura toute l’équipe.

Ohlala comment j’étais refaite. Hamdoulah les gars sont sortis. Mohcine, Gibra (le grand à Linda), et d’autres mecs de la tess. Comment ça fait plaisir. Sah, Le quartier était plus le même quand ils étaient incarcérés, c’était les grands, et on les aimait, on les respectait surtout.

Je rentrai chez moi, ma mère était dans la cuisine avec ma petite niéce Ikbal. Papa et mon autre petite nièce Chainez étaient dans le salon.

MOI : mamaaa, soir ce on est invité chez Zohra ? (Zohra la maman de Mahmoud et Mohcine)
MAMA : ayeeeh a benti ayeh (oui ma fille, oui)
MOI : tu pars ?
MAMA : darori (obligé)
MOI : ah oué, moi aussi alors.

Je restais un peu avec papa et mes nièces. En fait, avec papa, on avait quelques soucis de communication. Il était hella comme père, ça on ne peut pas le nier bien sûr. Mais papa était un homme plutôt âgé, c’était un ancien. Alors, c’était pas facile de communiquer sur n’importe nawak avec lui.

Chez Zohra, y’avait vla le monde, l’appart était blindé teh les oufs. Y’avait toutes les daronnes rebeu ; maman, ma grande sœur Fatima, Khalti Leila (la dar de Rima), les mamans de Slimane, Samir, Lucenzo,…toute la bande quoi.

Par contre, Sabrina était pas venue, j’ai demandé à Rima et elle m’a dit qu’elle voulait pas s’afficher.

Mohcine était dans un autre salon avec les gars. J’ai pas eu l’occasion de lui parler. Je lui ai juste fait un petit coucou en entrant. Mais machallah comment il a grandit. Sah, il était devenu un homme. Il avait 21 ans à cette époque.

Linda et sa maman débarquèrent. Comme je vous ai dit Linda était une métisse marocaine-sénégalaise. Son grand reuf Badro ( On le surnommait Gibraltar) venait de sortir aussi.

Maman fit un câlin à Khalti Aida (La maman de Linda et Gibra).

MAMAN : Mabrouuuk khti Aida, 3al slamtou oueldek (Un truc qu’on dit en rebeu pour zerma féliciter la sortie de prison).
AIDA : Allah ibrk fik okhty (Merci ma sœur).

Cette Aida, elle avait trop la classe, c’était une marocaine de Tanger. Elle était trop belle, blonde, blanche de peau. On ne dirait même pas une marocaine, mais plutôt une babtou. Et surtout elle parlait français super bien (contrairement à la plupart des daronnes de la tess). Après la mort de son mari ( Son mari Youssouf était un sénégalais), elle a tout sacrifié pour offrir à ses enfants (Gibra et Linda) une vie meilleure. Mais Gibra lui avait fait une galère de malade. La cité l’avait trop pourri.

FATIMA (ma grande sœur) : Soraya, va me chercher mon portable stp !
MOI : ou ça ?
FATIMA : chez moi.
MOI : t’es sérieuse ? Chez toi c’est dans l’autre côté de la tess. En plus il fait noir wesh.
FATIMA : stp Soraya.
MOI : ok ok. Rima, tu viens avec moi ?
RIMA : Oué vas-y !

On descend les escaliers, on arrive en bas et je vois deux corps devant l’entrée. C’était deux gars plutôt baraqués. L’un d’eux je l’avais reconnu c’était Slimane. Mais l’autre ?

On avance ...

RIMA : oh Gibra machallah comment t’as grandi !

Bon c’était Gibra (Badro). Franchement je l’avais pas reconnu, il était devenu super grand de taille, musclé, une barbe,… Bon Badro était un maroco-sénégalais, il était trop beau machallah. Il avait la peau claire, pas super renoi (C’était un peu la même couleur de Will Smith, et ses blacks rikains), Il avait les traits d’un rebeu, on dirait un rebeu super bronzé, il avait une barbe, des grands yeux. Bon son métissage était magnifique tout simplement.
Lui aussi, était dans les 21 ans à cette époque.

Alors Badro se retourna, nous regarda en deusspi et sourit.

BADRO : bien ou quoi ?
RIMA : oué, franchement oué. Et toi ?

Il lui fit un clin d’œil. Puis il me regarda.

BADRO : ça va Soraya ?
MOI : hamdoulah et toi ?
BADRO : hamdoulah ! Bon, on bouge Slimane ?
SLIMANE : oué gros !

Et ils montèrent les escaliers.

Tout au long de la route, Rima m’avait cassé la tête..

RIMA : putain Gibra est devenu the bombe sa race. T’as vu ça ?
MOI : oué j’avoue.
RIMA : en plus sa voix grave fait vibrer.
MOI, mdr : eh Rima, t’as pas un mec toi ?
RIMA : si si mais fait avouer que Gibra, il est revenu lourd !
MOI : si tu le dis oué..

Voilà elle avait pas tort. Badro était revenu en force. A L’ancienne, il était pas comme ça, il était mince, un peu banal, …etc. Mais voilà le prison l’avait embelli, genre le mec il a pas prit du ferme, mais il était en mode vacances.

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now