Partie 78

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Patie 78.....


Après le message d’Ophélie, c’était Ilham qui m’a répondu. Son message était comme d’hab remplie de drame, elle m’a dit que moi et Ophélie on était méchante et tout le blabla.
Elle m’a foutu le seum ça c’est sûr. J’ai même pas prit le temps de la répondre, ça allait servir à rien se les casser avec une grande malade mentale comme elle. Par contre j’en avais marre de Facebook et ses trips du coup juste après je l’ai désactivé. J’avais besoin de rester loin un peu de temps. Facebook était la source de mes problèmes alors dans mon cas c’est plus un moyen pour se divertir mais surtout pour se casser la tête.

Les jours qui ont suivi j’étais très distante moi et Badro. J’avais besoin d’être seule pour un moment et il l’avait compris. Même plus que ça pendant ce moment il était très calme le raclo, il m’obligeait pas à se voir, il se concentrait sur sa carrière et son projet tranquillement. Cette pause avait que confirmé pour moi qu’il était le mec idéal. C’était une preuve d’amour et de fidélité. Sah tout le monde me disait ça que j’avais de la chance de tomber sur un raclo qui m’aimait pareillement et surtout que c’était réciproque.
C’est vrai que cette pause était juste banale. Je l’ai pas fait pour l’oublier ou le zapper loin de là, c’était juste que cette histoire avec Ilham m’avait fait du mal et du coup je voulais rester à côté de tout ça pendant un temps.

Avec le temps tout s’en va et ça s’oublie surtout puisque moi et Badro on est revenu comme avant et même mieux. On était très complice, on s’aimait de fou et notre relation était juste parfaite. Pendant ce temps Badro rien qu’il parlait du halal et de venir voir mon père et c’était moi qui esquivait. Je faisais ça juste parce que voilà j’avais peur de mon père et de sa réaction. En fait en ce moment j’étais bien à côté de lui et je savais que mon père allait tout envoyer la magie de cette histoire en l’air.

Donc un soir j’étais chez ma sœur Keltoum. Elle vivait un peu loin de mon quartier, dans la banlieue. Donc comme j’ai dit nous étions entrain de discuter moi, elle et son mari Yassine. Et justement on parlait de Badro. Keltoum avait tout raconté à son mari. Quand mon téléphone sonna, c’était Badro. Je courus dans l’autre chambre pour pouvoir lui parler tranquille sans que mon beau frère me tape la hech. (honte)

MOI : allo ?
BADRO : t’es toujours chez ta reuss teh le XX (le département)
MOI : oui, pourquoi ?
BADRO : je viens te chercher faut je te dise haja
MOI : de quoi Badro y’est tard
BADRO : non mais faut on se capte je taille tout de suite à Meda
MOI : hein ?
BADRO : à Dam Soraya

Je m’attendais pas à ça. Comment ça à Dam, Amsterdam ? Nous savons tous ya quoi à Dam, la bicrave et la mafia. Nahel chétane Badro était pas dedans, il était pas dans le haram. Ya eu un grand silence, j’étais toujours sous un putain de choc. Je comprenais que dalle autour de moi.

MOI, je bégayais : tu …tu…pourquoi wesh ?
BADRO : sah ça s’explique pas en phone faut on se capte là asi Soraya despi
MOI : viens alors (Il connaissait déjà la caz à ma sœur, il m’a déposé pas mal de fois)

Après quelques minutes il débarqua. Je dis à ma sœur de me laisser sortir le voir. En fait Keltoum et son mari vivait dans un endroit super calme. Or Yassine insista sur moi d’inviter Badro chez eux. Il voulait le voir à tout prix. Il est sorti lui-même avec moi pour l’inviter.
Nous sortîmes. Je le vis calé contre le capot de sa truv devant chez Keltoum. Il leva le regard, plissa les yeux et fixait Yassine surpris. Il me serra la main et tckeka Yassine.

YASSINE : ça va ou quoi ?
BADRO : sisi frère, et toi ?
YASSINE : je vais bien. Mais entre reste pas là
BADRO : nan tranquille cimer mais je bouge tout de suite
YASSINE : non mais je vais pas te laisser quand même ça se fait pas
BADRO : wallah c’est gentil mais je suis venue lui parler vite fait
YASSINE : je te laisse pas partir viens juste boire un truc, on se partage un thé entre beaux reufs toi-même tu sais mon soce

Yassine lui fit un clin d’œil et me mata par la suite.J’avais trop honte. Yassine c’est un cas wallah il aimait trop nous tailler , et surtout nous tapé l’affiche. Par contre je mourrais d’envie de savoir la raison de ce voyage imprévu à Dame.

BADRO : je vais entrer vite fait salam Keltoum. Je voyage dans une heure ya akhi
YASSINE : un petit jus alors

Badro hocha la tête, me suivait moi et Yassine. C’était bizarre j’avais le sentiment qu’on était zarma mariés et qu’on rendait visite à ma sœur. Mais j’avais une boule à l’intérieure de moi qui m’angoissait, j’avais peur abusé. Avec ce raclo tu dois toujours t’attendre à des imprévus de ouf.

Badro a bu un verre de jus d’orange et a partagé quelques phrase avec ma sœur et son mari puis il m’a fait signe de bouge.
On était devant chez ma sœur. Il souriait bizarrement tandis que moi je stressais.

MOI : arrête de sourire comme ça tu me fais stresser
BADRO : ah tu stresses pour les sourires maintenant ?
MOI : s’pas ça. Sah tu vas faire quoi à Dam ?
BADRO : Hassan cet enfoiré s’est fait shlasser là-bas
MOI : et ?
BADRO : on va y’aller le chercher
MOI : il faisait quoi là-bas lui ?
BADRO : t’es paro toi. A ton avis ?
MOI : mais qu’il règle sa merde tout seul on s’en fout
BADRO : t’es sah dans ta tête toi ?
MOI : mais zeeeeh Badro pourquoi c’est à toi de corriger ses fautes tout le temps wesh. C’est sa merde il n’a qu’assumer comme les vrais hommes
BADRO : ouais mais c’est mon gars lui
MOI : et imagine toi tu te fais shlasser aussi
BADRO : oh mais t’es folle t’as cru on est dans scarface ou s’comment ? Tranquille on va aller le chercher et rentrer ça va prendre que quelques jours
MOI : non mais là-bas sont des mécras dans leurs cerveaux
BADRO : mais ils vont me faire tchi à moi déjà que je suis pas dans le biz.
MOI : je le sens pas ce trip.

Il fronça les sourcils, me prit par la nuque et me tira contre lui.

BADRO : et tu sais quoi ?
MOI : hum ?
BADRO : je vais te ramener de la sappe avec moi
MOI : on s’en fout de la sappe ya Badro . Je m’inquiète de ouf là c’est chaud
BADRO: tu t’en fous de la sappe, je te ramène de la coke alors (Il explosa de rire)
MOI : s’pas marrant
BADRO : ouaaah tu deuh asi là. S’bon là meuf je suis un rajel (homme) s’pas des dealers qui vont me stresser commasse
MOI : comment ça des dealers ?
BADRO : mais tecass sahbi je vais juste ramener Hassan
MOI : mais handek à toi et appelle-moi chaque jour de là-bas
BADRO : ça marche !!

Il tapota sur mon épaule et monta son bolide. Baissa la fenêtre.

BADRO : aller rentre mahboula
MOI : je t’aime
BADRO : mais moi aussi salle folle

Je sentais pas ce voyage, il est fou ce mec d’aller chercher son pote le dealer de merde. C’est vrai il était pas dans leurs délires mais ses potes l’emportaient avec eux dans cette merde et ça me stressait à chaque fois. Mais je lui faisais confiance, je savais que mon gars était un homme à responsabilité. C’était pas quelqu’un qui allait avoir peur de Dam et c’est vrai il allait pas faire de conneries, enfin pas avant qu’on lui fasse un truc.

Le lendemain je suis rentrée chez moi, c’était le weekend. J’ai passé la journée devant la télé. Au téléphone avec Tulay, puis Rima m’a rejoignit le reste de la journée. Elle galérait avec ce fou de Mahmoud. Il était pas prêt à arrêter son sale job et Rima vivait toujours la misère avec lui. Quand mon père est rentré j’ai remarqué qu’il était bizarre. D’abord il était dans la chambre avec ma mère pendant une heure presque, puis ils se chuchotaient des trucs incompréhensibles. Je comprenais que dalle.

Le soir ma mère est venue me voir dans ma chambre pour m’annoncer un truc que j’attendais surtout pas.

MAMA : ton père est venu parler

Au début je me suis dit c’est bon il nous a grillé moi et Badro. Mais après je me suis dit c’est impossible parce que sinon il allait pas parler à ma mère de ça mais me défoncer plutôt ou faire un truc comme ça.

MOI : malou ? (Il a quoi ?)
MAMA : un garçon veut demander ta main

J’étais choquée, je fis les gros yeux. Haaan ça pouvait pas arriver ça, j’avais oublié cette option, je l’avais zappé dans ma tête.

MOI : mais t’es sérieuse ?
MAMA : oui.
MOI : et c’est qui hada ?
MAMA : c’est le fils de son pote Omar
MOI : Imad ?

Omar il taffait dans le bâtiment avec mon père. C’était un ancien pote à mon daron. C’est sûr je connaissais hyper bien son fils Imad. C’est un mec très posé et tout ça mais impossible ce qui m’arrive. En plus le mec a jamais montré un intérêt.

MAMA : oui il est beau Imad
MOI : arrête mama arrête stp ça m’intéresse pas
MAMA : pourquoi ? T’as grandit Soraya tu vas pas me faire la même chose qu’Asma et Faiza : non ya mama je veux pas me marier
MOI : je veux pas Imad moi
MAMA : ayaaa toi je te connais oublie le fils d’Aida
MOI : bon dis à papa qu’elle a refusé
MAMA : ton papa va pas t’obliger mais sache qu’il va pas te laisser se mettre avec le fils d’Aida

Mais elle est pas sérieuse ma mère ? A croire Badro c’est un criminel.

MOI : mais il a quoi le fils d’Aida ? Il a quoi ? Il est mieux que nous il bosse dans le halal, c’est un vrai homme, il est un bon musulman (Je criais presque, j’avais la voix qui tremblait)
MAMA : shuuut cries pas hmara ton papa va nous entendre
MOI : m’en fous moi je l’aime Badro et c’est soit lui soit personne

Mama me laissa seule, je déprimais. J’étais déter à tout dire à mon père et de jeter ce chagrin au fond de moi. C’est sûr ma mère avait rien contre Badro, ni les métisses, ni les renois. Elle était juste réaliste et elle savait que c’est impossible que mon père accepterait notre relation.

Au diner je parlais pas, ça se voyait que j’étais pas bien. Alors papa aborda le sujet. Y’avait toutes mes sœurs autour de la table, je savais qu’elles allaient me défendre.

PAPA : alors Soraya ? Ta maman m’a dit t’as refusé, je peux savoir pourquoi ?
FAIZA : refuser quoi ?
FATIMA : Imad le fils d’Ammi Omar émoticône smile oncle Omar) a demandé la main de Soraya

Je vois toutes mes sœurs, ainsi que Nouhaila me regardaient avec un sale regard genre t’es foutue Soraya.

PAPA : il est bien Imad benti émoticône smile ma fille)
MOI : j’ai pas dit le contraire mais papa en fait ya un autre mec qui veut demander ma main

Papa grimaça. Maman me faisait des signes pour la fermer. Ya eu un grand silence

PAPA : et s’qui ?
MOI : Badro
PAPA : chkoune had Badro (c’est qui ce Badro)

J’hésitai un petit moment. Mon cœur battait de plus en plus. C’est sûr j’avais peur mais pour une fois je voulais clore cette histoire, je m’en foutais des conséquences.

MOI : le fils de Youssouf allah yrahmou

Il prit son temps pour réfléchir puis l’expression de son visage changea d’un seul coup. J’avalai difficilement ma salive. J’oublierai jamais ce regard et ces sentiments. J’ai toujours ça dans la tête wallah

PAPA : Youssouf le sénégalais ?
MOI : oui mais il est aussi marocain Badro sa maman elle est de Tanger

Il se leva brusquement.

PAPA : je dirai à Omar et son fils de venir Samedi prochain
MOI : mais papa non je veux pas
PAPA : j’ai dit Samedi prochain Soraya safi
MOI : non
PAPA : tu veux te marier avec un renoi ? Tu veux me ramener un renoi. Moi ma fille elle veut me ramener un renoi dans ma maison, c’est pas un algérien, ni un tunisien un noir.
MOI : il a quoi le renoi ? Il est mieux que ton Imad là

Il allait me mettre une patate mais ma mère l’a retenu. Mes larmes commencèrent à couler toutes seules.

MOI : je vais pas accepter Imad je vais rester toute seule m’en fous mais pas avec ce Imad
PAPA : Soraya Samedi prochain on vient demander ta main je vais pas le répéter.

Et il tailla dehors.

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursWhere stories live. Discover now