𝐸𝑡 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑙'𝑎𝑖𝑚𝑒 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑛...

𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 - ¹³

Pdv Anali ,mercredi 12 août 1998, 14h00:

Au final, nous avions laissé Emma réchauffer les restes qu'avait laissé leur grand-père. Rapidement après, Mikey s'était endormi suivi d'Emma.

Shinichiro et moi les avions installé dans leur chambre respective. Nous nous étions ensuite affalés sur le canapé.

     Au début, nous nous étions assoupis l'un à côté de l'autre. J'avais posé ma tête sur son épaule et lui, sa tête sur la mienne.

     Nous étions restés comme ça une bonne heure. A mon réveil, le silence et le calme firent dériver mes pensées. Je commençais à me remémorer notre rencontre qui ne datait que d'une semaine tout au plus. Mon attachement envers eux s'était solidifié extrêmement rapidement. Je n'aurais jamais cru ça possible. Finalement, nous n'en serions peut-être pas là si ses amis n'avaient pas insisté pour qu'il voit un médecin ce jour là. Je souris à cette pensée.

— Tu as de la chance d'avoir des amis comme ça.

Il souffla très légèrement et me répondit:

— Oui, je ne sais pas ce que je ferais sans eux.

— J'aimerais un jour trouver des amis d'une aussi grande valeur que les tiens.

— Je suis sûre que tu en auras. Tu es une personne géniale, il n'y a pas de raison que tu n'es pas de bonne personne dans ton entourage. En plus, je pense que tu peux déjà nous compter dans ton cercle d'amis; à part si l'idée te dérange.

— Non, tu as raison. Ça me fait très plaisir de pouvoir vous compter parmi mes amis.

Quand je dis ces mots, j'eu une pointe au cœur. Peut-être était-ce à cause d'Eliogane...

— Tu sais, lorsque j'étais plus petite j'ai eu un ami, un meilleur ami; presque un frère en fait. Une personne incroyable qui comptait beaucoup pour moi, je souris nostalgique de cette époque de ma vie et de cette personne.

— Qu'est-ce qu'il est devenu ? Vous êtes plus en contact ?

— Non hélasse. On a perdu contact en 4ème, je dis tristement.

J'avais beau faire comme si rien ne s'était passé, la douleur de son absence m'avait longtemps était dur à supporter.

— Comment ça s'est terminé ?

— Bien, enfin nous étions en bon terme selon moi. Il a disparu du jour au lendemain et depuis je n'ai plus entendu parlé de lui.

Shinichiro resta silence devant mes aveux.

— Il s'appelait Eliogane mais préférai que je l'appelle Eli', murmurais je douloureusement.

— Il était comment ?

Le voir aussi intéressé par mes histoires me rendait heureuse. Je me sentais importante, comme lorsque Eliogane était à mes côtés.

— Il n'était pas vraiment casse-cou, rigolai je. Il se faisait souvent embêter en primaire mais ne voulait pas se défendre. Notre professeur lui aurait tiré les oreilles. Alors je m'en occupai pour lui et il les frappait parce qu'ils me parlaient mal. On était inséparable même si c'était un vrai pleurnichard avec moi.

Shinichiro me sourit de façon compatissante.

— Mais aujourd'hui je dois avancer, qu'il soit là ou non ma vie continue, je me repris en effaçant du mieux que je pouvais l'air triste sur mon visage.

— C'est une bonne mentalité, souffla t'il en plongeant son regard dans le mien.

Presque immédiatement, le temps sembla s'arrêter. Nous ne bougions pas. Les courants chauds d'été qui passaient dans la pièce me procuraient des frissons de chaleur. J'en aurais presque froid.

À côté de son allure rayonnante de chef de gang, je me sentais presque fade, sans âme, un corps qui passe et qu'on oublie.

Ses yeux semblaient me chanter une douce mélodie aux paroles de miel. Il était apaisant et cette sensation me rendait dépendante de l'échange visuel. Doucement, mon corps se rapprocha du siens. Comme des aimant qui s'attiraient. Bientôt, sa main chaude et grande pressa ma joue dans une grande délicatesse. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne savais plus ce qu'il se passait et ce qui allait se passer. J'étais juste obnubilée par ses yeux et l'aimant qu'il était pour moi.

Plus les secondes passaient et plus son souffle se ressentait sur le mien. Nos visages s'approchaient. J'avais chaud. Terrible chaud. Les frissons qui me traversaient s'étaient transformés en bourrasque de chaleur. Il se pencha vers moi, sa main toujours entrain de caresser mon visage. Les battements de paupières me semblaient de trop. Comme s'ils me volaient des secondes de la chanson. Comme lui, mes mains se posèrent sur ses joues. Nous visage s'inclinèrent, prêt à se lier.

Comme ses yeux, ses lèvres semblaient avoir le goût de miel. Je mourrais d'envie de vérifier ma théorie. Un claquement de porte me sortit de mon extase intérieure.

— Shinichiro ? Demanda Mikey encore endormi.

On cligna des yeux comme pour comprendre ce qu'il s'était passé. On se regarda et je sentis mon visage se teinter d'un rouge jusqu'alors jamais atteint.

Shinichiro tourna la tête et se leva pour aller voir. Je n'avais pas eu le temps de voir son visage. Je ne savais pas ce qu'il pensait de ce que nous allions faire.

Je me laissai tomber dans le canapé.

— Mais qu'est-ce que je fous bordel... Je souris à voix basse.

Je tendis l'oreille lorsque ils se mirent à parler.

— Shinichiro, je dois aller au Dojo !

— C'est vrai, j'avais oublié, sembla t'il râler.

— Je me demandais si Anali voulait venir avec moi.

— Demande lui par toi même...

Comme j'avais entendu la question, je répondis rapidement.

— Je serais très contente de t'accompagner Mikey.

Il fredonna un oui souriant.

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