Les cris du moineau

[Texte 15] - Une bougie dans le noir

Ce n'est pas parce que je souris vraiment aujourd'hui, que je ne pleurais pas hier. Ce n'est pas parce je suis heureuse, que je ne connais pas la douleur. C'est pas parce que je suis maintenant libre, que je ne sens plus l'étau de mes chaînes brisées.

L'écriture est un coin de paradis dans mon enfer. J'ai réussi à fuir ce lieu sinistre grâce à l'espoir, mais le mal me poursuit toujours pour me faire sombrer. C'est pas la fin de mes malheurs, et c'est que le début du bonheur.

Je n'ai pas dit que la vie était facile, mais si on entrevoit un brin de lumière, il ne faut pas rester enveloppé dans la tristesse. Courir pour l'atteindre, courir pour retrouver l'insouciance. Un peu de son innocence, un peu de sa liberté de jadis.

Ma plume est naïve, d'espérer autant dans l'obscurité, mais je ne parlerais pas du bonheur sans avoir connu son opposé. Être heureux n'est pas grand chose, si on l'est de tous temps. Nous avons besoin de connaître la souffrance pour mieux se rendre compte de notre chance lorsque viennent les jours heureux.

Qu'y a-t-il de mal à essayer d'allumer une petit bougie dans le noir dévorant du désespoir? Je ne critique pas nos moments de faiblesses; je ne fais que les considérer sous un autre jour.

Mais je ne me laisserai pas engloutir par des peines qui me rongeraient de l'intérieur. Je sais que le malheur existe, mais je sais au fond de moi qu'il est éphémère. "L'espoir fait vivre", comme on dit. Je m'accroche à cette phrase pour apprendre à vivre, à transmettre un peu de ma lumière aux autres.