8/ L'amour sans l'amour

3.8K 303 2
                                    

Céleste range ses affaires de travail, elle a fini pour aujourd'hui. La bibliothèque est pleine, et les places sont chères. Comme en France, pour avoir la possibilité de travailler sereinement, il faut venir tôt. Ça tombe bien, parce que ça ne lui pose plus aucun problème.

La société de nettoyage l'a intégrée à une équipe qui s'occupe du bâtiment d'une grosse entreprise. Elle travaille quelques heures très, très tôt, deux fois par semaine. Elle a pris le pli rapidement même quand elle se couche un peu tard. Elle n'a jamais eu besoin de beaucoup d'heures de sommeil de toute façon. Et puis, maintenant qu'elle est en centre-ville, sa vie est bien plus simple.

Mais il est l'heure d'aller profiter du soleil sur la piazza del Campo. C'est son petit plaisir de fin d'après-midi quand le temps s'y prête. Alors, elle cède volontiers sa place à qui la veut.

La vie dans l'appartement de nonna Gianna est plutôt sympa. Elle s'est faite au bruit et aux disputes entre les italiennes. C'est à croire qu'elles ne savent pas discuter sans élever la voix. Ça donne de la couleur au chose, il n'y a pas à dire ! En fait, elle trouve ça assez amusant. Quand elles s'y mettent toutes en même temps, Céleste à l'impression d'être dans l'un de ces vieux films italiens avec Sophia Loren ou Anna Magnani. La plupart du temps, elle reste à l'écart, mais parfois, Olimpia la pousse à donner son avis. L'italienne déteste quand elle fait sa « suisse » ! Ça aussi ça l'amuse, Céleste, que quelqu'un pense qu'elle est neutre. Elle qui a toujours eu tellement de mal à garder son calme !

Comme avec l'aîné des fils Malatesta. Elle n'a plus entendu parler de lui depuis leur unique et désastreuse entrevue. Ce qui l'arrange bien, car pour le moment, elle n'a pas de quoi le dédommager. Alors, plus elle aura de temps, mieux ce sera.

Céleste soupire d'aise en s'asseyant sur le sol pavé de la place. Elle offre son visage au soleil et sourit au ciel.

Si elle a d'abord eu peur de l'omniprésence d'Olimpia dans sa vie, elle a vite changé d'avis. L'italienne donne un peu de légèreté à ses journées consacrées entièrement à l'étude. Toutefois, Céleste est obligée de refréner ses propositions de sorties nocturnes. Si elle l'écoutait, chaque soir serait consacré à une quelconque fête ou une nouvelle rencontre avec des inconnus dont elle oublie le nom aussitôt. Céleste ne peut pas se le permettre. Elle a trop à faire. Ce que ne comprend pas toujours Olimpia. Heureusement, son frère Giuseppe, qui ne la quitte pas d'une semelle lors de ce genre de soirée, sait faire entendre raison à sa sœur.

Car oui le second frère Malatesta est charmant. Amusant. Et très beau. Ça ne gâche rien. Il lui tourne autour, et elle trouve ça plaisant sans pour autant en rajouter. Elle n'est pas ce genre de fille. Elle a été claire avec Giuseppe dès le départ. Elle ne sera pas sa petite amie. Giuseppe semble d'ailleurs apprécier la situation telle qu'elle est et n'a encore rien tenté pour que cela change entre eux. Ce flirt n'a donc rien de sérieux.

Toutefois, force est de reconnaître que cette amitié amoureuse compte pour Céleste, elle en est parfaitement consciente. Flirter avec Giuseppe est plaisant et rafraîchissant. Il est comme un bonbon en plein milieu de la journée. Une douceur sans égale et surprenante. Un plaisir inavouable rien qu'à elle.

Romance à l'italienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant