24/ Aveuglement et nouveau plan d'action

3.1K 315 7
                                    

– Ridicule ? Non, je ne crois pas ! Non ! Ça ne l'est définitivement pas ! Loin de là ! J'ai déjà bien abusé de votre « générosité » ! Sincèrement, j'ai cru qu'Olimpia me rendait un immense service, mais en fait, accepter son aide n'a fait que rendre ma vie plus compliquée ! Depuis que je la connais... que je vous connais tous... mon existence est trop... confuse. Je suis venue ici pour travailler ! Pas pour... flirter ou m'amuser ! Et encore moins pour supporter les querelles futiles d'une famille de riches ! Merci ! Si j'avais voulu me trouver au milieu de ce genre de drame, je serais restée chez moi. Croyez-moi, j'ai ce qu'il me faut sous le coude ! Alors, reprenez votre foutue veste ! Ouvrez la porte ! Et basta cosi !

Elle a parlé d'une traite, la tête baissée et les poings serrés. Puis, sentant qu'il ne prend pas la veste qu'elle lui tend, elle relève le visage vers lui. Galeazzo la fixe avec intensité, comme s'il cherchait à décrypter une énigme particulièrement complexe.

– Je crois que nous sommes vraiment partis sur de mauvaises bases. Il faudrait que nous puissions recommencer à zéro.

– À zéro ?

Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'elle va lui sourire et soupirer à l'idée de faire semblant de le rencontrer pour la première fois ? Il est pas bien dans sa tête, ce type !

– Je ne crois pas. Non. Les bases sont saines ! C'est juste une question d'incompatibilité sociale ! Vous allez ouvrir la porte ou vous attendez que le déluge nous emporte ?

Ils sont tous les deux trempés. Le face à face ne peut avoir de vainqueur.

Résigné, Galeazzo prend sa veste, en sort un trousseau de clés, ouvre le battant et lui tend la clé de l'appartement.

– Inutile de chercher un autre logement. Nous vous laisserons tranquille. Je m'en porte garant... sauf pour nonna. Nonna est son propre maître depuis trop longtemps pour obéir à qui que ce soit...

– Merci, répond-elle d'un ton sec avant de disparaître dans la pénombre de la cour. Je redonnerai la clé à nonna Gianna à son retour.

Galeazzo n'a pas entendu. Il est déjà parti.


– Je ne comprends pas Giù... Pourquoi est-elle partie comme ça ? Ça n'était pas une dispute importante.... Est-ce que c'était une dispute importante ?

– Non, Pia. Il y a autre chose.

– Mais quoi ? Papà lui a dit un truc horrible ! Ça doit être ça ! C'est papà ! Il est impossible parfois !

– Il n'est pas impossible. Il te protège ! Enfin, il essaye. Comme nous tous, d'ailleurs !

– Mais je n'ai pas besoin d'être protégée !

– Oh que si, Pia ! Tu ne te rends pas compte. Tu es une vraie bombe incendiaire, et en plus, tu es une héritière. Ça fait de toi une cible de choix pour tout un tas de prédateurs. C'est juste qu'on les éloigne avant qu'ils n'approchent de trop près. Et on ne dit rien...

– Quoi ?! Mais c'est...

– Totalement stupide. Je suis d'accord. Si tu ne sais rien de ce que l'on fait pour toi, tu ne peux pas changer... mais c'est la décision paternelle.

– Alors pourquoi tu m'en parles ?

– Parce que j'aime bien Céleste, et que les décisions de papà sont pourries parfois.

– Tu aimes bien Céleste ? Tu l'aimes bien comment...

– Pas comme Galeazzo, en tout cas.

– De quoi tu parles ?

– Du fait que notre cher grand frère est en train de tenter de me piquer ma copine...

– Ta copine ? Alors, d'abord, Céleste n'est pas ta copine ! Ensuite, Azzo s'est montré limite atroce avec elle et à plusieurs reprises... En plus, il a la top modèle Francesca, la sangsue...

– C'est toi qui fais de la psycho, non ? Je te croyais plus perspicace... En même temps, j'aurais dû me douter que tu ne l'étais pas, vu comment tu te comportes avec les mecs en général...

– Tu peux parler !

– Je ne sors qu'avec des filles parfaitement au courant de ce que sera notre relation. Je ne leur donne aucune illusion. Elles peuvent tenter le drop ou pas. Rien ne les force à succomber. La preuve ! Céleste, elle, elle résiste. Et je respecte sa décision...

– Tu penses vraiment qu'Azzo aime bien Céleste ?

– Il ne l'aime pas, Pia. Pas encore. Mais il résiste si fort que ça va finir par lui exploser au visage...

– Dis-donc... t'as raison ! C'est toi qui devrais faire psycho ! s'exclame Pia en jetant un coussin à la tête de son frère.

– En tout cas, ça ne résout pas notre problème. Au contraire.

– Notre problème ?

– Notre frère s'y prend tellement comme un manche que Céleste va vouloir disparaître. Et il n'est pas question que nous la laissions faire, n'est-ce pas ? Tu es avec moi sur ce coup-là ?

– Et comment... On va avoir besoin de Gianna.

– Gianna est déjà avec nous. Pourquoi crois-tu qu'elle ait envoyé Azzo plutôt que moi à la poursuite de Céleste ?

Romance à l'italienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant