Chapitre 21 : Chase

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Un mois plus tard :

Je regarde, sourire aux lèvres, mon ami Lorenzo se chamailler avec son frère jumeau Emiliano. Les deux hommes, bien que presque identiques ne sont différents que sur quelques infimes détails. Emiliano porte des lunettes et a toujours été la voix de la raison, sinon, à part ça, il serait presque impossible pour une tierce personne de faire la différence entre eux.

— Ils se chamaillent encore pour des futilités ? questionne Emma, deux jus de fruit à la main, en prenant place à mes côtés.

Je lui dépose un baiser furtif sur la tempe pour la remercier et l'invite d'un mouvement las du menton à assister à la dispute qui se déroule devant nous.

— Ils se disputent pour savoir qui avait les meilleures notes en cours, expliqué-je.

Clementina, leur sœur jumelle, sûrement habituée à leurs perpetuelles querelles, ricane.

— Cette dispute ne devrait même pas exister, nous explique-t-elle. Lorenzo avait l'habitude de fuir notre père le matin pour éviter d'aller à l'école.

— Je n'avais pas besoin d'aller à l'école, rétorque vivement Lorenzo. J'étais un enfant précoce.

— Si par précoce tu veux dire te dandiner avec un pyjama à motifs léopard et chanter en boucle les chansons de Madonna alors oui, tu étais un enfant précoce, le taquine Emiliano, fier de lui.

Les deux frères nous rejoignent à table puis finissent par un commun accord d'enterrer la hache de guerre, Lorenzo, finissant par admettre qu'il était un piètre élève en comparaison avec son frère et qu'il préférait largement jouer à la diva avec sa mère.

Je souris en levant mon verre et entoure l'épaule d'Emma de mon bras, je l'attire contre moi et souris lorsque je la vois autant s'entendre avec Clementina.

Depuis la fameuse nuit où je l'ai invitée à dîner, un étrange lien, fort, s'est tissé entre nous. Nous avons cette relation, cette connexion qui nous dépasse. Nous sommes ensemble en quelque sorte, bien qu'aucun de nous deux n'ait réellement abordé le sujet. Ça s'est un peu fait de manière naturelle, je n'ai plus aucune gêne à l'embrasser, à la prendre dans mes bras, nous passons la quasi totalité de nos soirées ensemble, elle s'est très bien intégrée à mon cercle d'amis et les triplets De Hayos semblent l'apprécier.

Nous n'avons pas couché ensemble bien que j'en aie tout le temps envie. Une part de moi est encore terrorisée à l'idée de la brusquer, de la pousser à faire quoique ce soit alors qu'elle n'en a aucune envie. Je me sens encore coupable, bien qu'elle m'ait répété un nombre incalculable de fois qu'elle ne m'en voulait plus.

Je sais que j'ai encore du chemin à faire avant de pouvoir prétendre être à la hauteur de ses espérances, à accepter enfin le fait que je sois digne de la toucher mais pour l'instant, je préfère encore qu'elle soit sûre de son choix.

Tu n'étais pas comme ça avant. Tu es devenu tellement niais.

Et dieu merci. L'horrible personne que j'étais avant me donne envie de vomir. La thérapie que je suis, ma détermination à me racheter, tout cela font qu'aujourd'hui j'ai décidé de vivre sans plus de regrets.

Je pourrai être traité de tous les noms, je n'en ai rien à faire. Aujourd'hui, tout est enfin clair.

— Lorenzo était l'enfant terrible de la fratrie, lance Emiliano en tendant à son frère une bière. C'est toujours le cas à vrai dire.

— C'est vrai, dis-je dans un sourire.

Lorenzo me foudroie du regard.

— Tu es sensé être de mon côté ! accuse-t-il d'un air faussement outré.

Dévoile-moi Tome2Where stories live. Discover now