Dévoile-moi Tome2

Chapitre 28 : Chase

Quelques jours plus tard :

- Je suis obligé de boire ça ? demandé-je en jetant un regard méprisant à la tisane fumante que tient Emma entre ses doigts.

Je plisse des yeux, révulsé par l'odeur de ce mélange d'herbes plus que douteux.

- Absolument, répond-elle dans un éclatant sourire. Tu dois reprendre des forces.

J'esquisse un sourire taquin, haussant mes sourcils dans un mouvement suggestif. Je lui prends le verre de ses mains et le pose sur la table de chevet puis me saisis de son poignet.

J'attire Emma dans un geste autoritaire et la fais tomber sur le lit à mes côtés, arborant un rictus triomphant lorsque j'aperçois ses joues se colorer de rouge.

- Je suis en pleine forme, susurré-je à son oreille. Laisse moi te le prouver...

Sa respiration s'accélère, je le vois, son corps répond. Elle se mord la lèvre et je manque de perdre tout contrôle.

Je me penche vers elle et l'embrasse, tendrement, caressant ses lèvres avec les miennes. Une agréable chaleur se propoage dans ma poitrine. C'est si bon d'embrasser Emma, si naturel que je pourrai le faire pour le restant de mes jours.

Je la laisse se mettre à califourchon sur moi, me dominer, je la laisse prendre le dessus.

Elle soulève mon haut, ses joues écarlates lorsque...

- Désolé de vous déranger, s'écrie une voix moqueuse après que son propriétaire ait ouvert la porte dans un geste théâtral.

Emma se laisse tomber à mes côtés, marmonnant vaguement dans sa barbe une phrase du style : on peut jamais faire l'amour tranquille ici...

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? Grogné-je à l'égard d'Emiliano, debout près de la porte, les bras croisés.

- Urgence familiale, il faut vraiment que vous veniez voir ça.

- C'est mauvais signe ? S'inquiète Emma en se levant du lit.

Emiliano fait mine de réfléchir.

- Ça dépendra de la manière dont Lorenzo va interpréter ça.

Je me lève soudainement, interloqué par sa phrase, inquiet.

- Il est de retour ? Demandé-je d'une voix teintée d'espoir après avoir vainement tenté de le joindre.

- Il vient d'arriver, m'informe-t-il avant de tourner les talons. J'espère que ton cœur est bien accroché à ta poitrine mec.

Emiliano quitte notre chambre dans un rire enfantin, celui d'un gamin ravi de sa bêtise. Emma m'aide à me lever, les traits de son visage fendus en une grimace inquiète. Tout comme moi elle doit se poser des milliards de questions.

- Tu crois qu'il a tué Aguilar ? Demande-t-elle dans un murmure tandis que nous longeons les sinistres couloirs de ce château.

- Je ne pense pas, dis-je vaguement.

J'ai promis de l'aider à le tuer, eus-je envie d'ajouter, sauf que je ne pense pas que ça soit le moment propice afin d'aborder ce sujet. Lorenzo compte sur moi pour l'aider, il n'aurait jamais agi sans nous prévenir, Emiliano et moi.

Quoique Lorenzo est une véritable tête de mule.

Ce n'est pas un assassin.

Tu le penses vraiment ?

Oui.

Non...

Je secoue la tête afin d'écarter ces pensées négatives qui commencent à m'assaillir. Je n'ai jamais douté de mon ami, ça ne devrait pas commencer aujourd'hui. Alors qu'est-ce que diable a-t-il encore fait ?