Chapitre 14 : des vieux souvenirs...

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Sous son masque figé, Hannya paraît réellement intéressée.

« Si je comprends bien, vous voulez perturber les Rois afin de les renvoyer à la part humaine enfouie en eux ? En vous servant du fait que ton amie est le sosie du premier amour du Bestial ainsi que sa descendante ? J'admets que ce n'est pas idiot... »

Tsuyu ressent une poussée de fierté, avant de sentir le regard accusateur de la cheffe s'abattre elle.

« Ou du moins, ça le sera, si vous ne faites pas n'importe quoi ! ...Comme par exemple, en la mettant directement sous le nez du Roi de la Colère ! »

La fille grenouille se fait toute petite sous le reproche.

« ...C'est un accident... On a été séparé par la foule et nous n'avions pas prévu que le Roi serait là... »

« Vous ne saviez, surtout, absolument pas où vous aviez mis les pieds. »

Hannya pousse un soupir, rendu sifflant par son masque.

« Bon... Vous êtes jeunes et inexpérimentées. Vous avez fait une grosse boulette, mais rien de bien irréparable. Notre Roi, l'aura vite oubliée... Il... Il n'a pas une très bonne mémoire des évènements récents... Aussi, si jamais cette Ochaco disparaissait, les Onis la rechercheront pendant quelque temps, mais c'est tout. Il ne serait pas dans leurs intérêts de la rappeler à leur maître. »

Tsuyu fronce les sourcils face à cette tirade. Pourquoi la cheffe des Rebelles, pendant un instant, a-t-elle paru si peinée ?

Mais elle ne lui laisse pas le temps d'y réfléchir davantage :

« Très bien, nous allons libérer ton amie. Mais à la condition qu'ensuite, vous travailliez étroitement avec nous. Suis-je bien claire ? »

« Oui ! »


*

Le Roi de la Colère progresse sur la route principale qui s'éloigne de la capitale.

Son arme posée sur son épaule puissante, il marche à grands pas.

Depuis quand n'est-il pas descendu aussi bas ? Déjà qu'il ne sort guère plus de chez lui qu'à l'occasion du festival...

La dernière fois devait dater de son installation ici, oui...

Un frisson le parcourt.

Il chasse le souvenir, alors qu'il s'engage sur les des nombreux chemins étroits qui partent de la route.

Au bout de longues minutes à descendre les pistes tortueuses et tentaculaires qui sillonnent ses montagnes, il arrive à un plateau dégagé.

« Voyons... S'il a progressé tout droit, il devrait passer par ici bientôt... »

Il s'assoit à même le sol, son kanabō posé à côté de lui, puis se saisit de l'une des gourdes d'alcool qui pendent à sa ceinture, à laquelle il commence à boire à grosses gorgées.

Il n'a pas à attendre bien longtemps.

Un bruit régulier de pierres qui se fendent parvient à ses oreilles, peu de temps avant qu'une main s'abatte soudain sur le rebord du plateau, qu'elle crochète en plantant ses doigts dans la roche, vite suivit par le reste du corps de son propriétaire.

Celui qui était en train d'escalader, à mains nues, la plus haute montagne du monde s'interrompt dans sa progression à l'instant où il aperçoit le Roi.

« Salut, Katsuki. Ta grimpette t'a donné soif ? »

Il lui lance la gourde, que l'autre saisit au vol et en boit l'intégralité restante.

L'ère des maudits - 2 - le Roi de la colèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant