CHAPITRE XIV - Tessa

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Un cauchemar grandeur nature que je ne souhaiterai même pas à mon pire ennemi

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Un cauchemar grandeur nature que je ne souhaiterai même pas à mon pire ennemi.

Voilà ce que je suis en train de vivre ou plutôt, de subir. Et tout ça cause de mes décisions. Si je suis encore en vie après ça - ce dont je doute - je me fais la promesse solennelle de ne plus jamais suivre mon instinct plus que douteux.

Sérieux mais qu'est-ce qui m'a pris !

Ballotée comme vulgaire chiffon à l'arrière de la camionnette, je ne peux que prier pour en sortir indemne. Le vacarme est fracassant. Les éclats de voix se mélangent aux sifflements des balles qui percent à une allure démentielle l'habitacle du véhicule.

Cette fois-ci c'est certain, c'est la fin !

Un énième coup de volant un peu plus brusque encore que les précédents m'envoie valser sur la droite. Tête la première, ma roulade improvisée est stoppée par le cadavre dont les yeux ouverts ne se trouvent plus désormais qu'à quelques centimètres de mon nez.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je bondis en arrière.

Mais mon calvaire n'en est qu'à ses débuts.

Les phalanges crispées sur le cuir du volant, le balafré se met à hurler en fixant la cible devant lui. Devant nous. Un hurlement gras, guttural et profond. Mon regard suit alors le sien et mes yeux s'écarquillent d'effroi.

—ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, BANDE D'ENCULÉS ! vocifère-t-il ensuite.

Pied au plancher, il accélère de plus belle tandis que l'homme typé asiatique assis à ses côtés arbore un grand sourire et l'encourage de ses cris, visiblement ravi de la perspective de son idée.

Deux mètres à peine nous séparent des barrières devant lesquelles deux gardes se tiennent et nous visent. Et si l'un d'eux se jette sur le côté au dernier moment pour nous éviter, l'autre en revanche, s'encastre sur le capot de la camionnette et vient rouler sur le pare-brise, le fissurant au passage sous la violence de l'impact.

D'instinct je place les deux bras à hauteur de mon visage en me recroquevillant sur moi-même.

Oh mon dieu...

Ces types sont des fous à lier.

—Bordel de merde !

La voix grave de Cannon s'élève dans l'habitacle.

Jusque là silencieux et calme en apparence, son ton agité m'interpelle. Je lève la tête et m'aperçois avec horreur de la situation. Certes, nous sommes sortis de l'enceinte de la prison, mais notre conducteur a été touché. Sa tête repose sur son épaule et ses bras tombent le long de son corps éteint.

—Ils ont tué Big T, ces connards ! Ils l'ont tué putain !

—La ferme, Bae, gronde Ezra tout en se contorsionnant pour passer devant. Aide-moi et tiens le volant !

Affronte-moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant