CHAPITRE XXIV - Ezra

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[La liberté ne consiste pas à avoir un choix, mais à avoir le choix]

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[La liberté ne consiste pas à avoir un choix, mais à avoir le choix]

Un deuxième pas en arrière.

Quelqu'un me bouscule mais je n'y prête pas attention. Mon regard reste braqué droit devant sur la patrouille de flics, de l'autre côté de la rue. Mon pouls augmente, ma respiration aussi. Des idées plus ou moins folles fusent dans mon cerveau à une vitesse tout simplement démente.

Pour autant, mes lèvres s'ourlent d'un fin rictus.

Mon jeu favori est sur le point de démarrer. La traque va bientôt commencer.

Je les observe, les guette. À l'affût et tapi dans l'ombre. Épiant le moindre de leurs mouvements, étudiant chacune de leurs attitudes. De ceux qui arpentent le trottoir d'en face sans vraiment savoir où chercher à ceux plus à l'abri, restés dans leurs véhicules. Aucun détail ne m'échappe. Pas même ce groupe de quatre policiers, un peu en retrait sur la droite, plongés en pleine discussion et qui me donnent la gerbe avec leurs allures de cow-boys au rabais débarquant en terrain conquis.

Imbéciles.

Un faible ricanement m'échappe.

Mais cesse aussitôt quand j'aperçois une silhouette féminine apparaître auprès d'eux, dos à moi. Petite, une casquette sur la tête et vêtue de vêtements basiques, elle effectue de grands gestes avec ses bras sous leurs airs sceptiques.

Un truc me dérange.

Je plisse les yeux tout en me rapprochant un peu. Elle leur montre du doigt le carrefour à proximité qui mène à la sortie de la ville ainsi qu'aux grands axes. Leurs visages respectifs ne tardent pas à suivre son geste. Quelques secondes, dix tout au plus, et toute la basse-cour remonte en voiture avant de disparaître dans la direction qu'elle leur a indiquée.

Mes sourcils se froncent d'incompréhension.

C'est quoi ces conneries ?

Interloqué mais surtout méfiant, je reporte vite mon attention sur celle qui vient de foutre en l'air ma partie de chasse. De face désormais, elle avance vers l'entrée du bar mais effectue un mouvement de recule au moment de franchir la porte, lorsque son regard croise enfin le mien.

Ma respiration se fait de plus en plus bruyante.

Putain...

—Mais nom de Dieu de bordel de merde ! peste-je à voix basse.

La rage au ventre et mes deux mains jointes sur la nuque pour tenter de me contenir, je la regarde d'un œil mauvais amorcer un pas dans l'établissement.

—Viens par là, toi, grondé-je en attrapant son coude.

—Aïe, mais lâche-moi tu me fais mal !

Rien à foutre.

Affronte-moi Where stories live. Discover now