Tessa, jeune journaliste tout juste diplômée de la Texas Christian University, est une jeune femme sans histoire. Sa vie est simple, banale, presque ennuyeuse.
Un petit ami gentil mais souvent absent, des parents aimants, quelques amis.
Elle comble...
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Un peu en retrait, je suis les deux hommes qui se frayent un passage entre les morceaux de carrosserie et autres pneus en tout genre qui jonchent le sol.
Cette casse automobile ressemble à une véritable décharge. C'est sale, ça sent mauvais et l'atmosphère qui y règne est oppressante.
—La vache on est pas bien, là ? se réjouit soudainement l'asiatique en étirant ses bras vers le ciel. Tu la sens cette bonne odeur de liberté mon pote ?
Derrière eux, j'arque un sourcil.
Notre opinion sur le sujet est semble-t-il très différente.
—Hein, Ez' ? insiste-t-il en le gratifiant d'une tape amicale enjouée sur son épaule.
—Redescends, rétorque Cannon. Le plus gros reste à faire alors reste concentré, tu veux.
La voix du criminel est neutre mais néanmoins directive.
Mains dans les poches, il balaye du regard les alentours d'un air serein. En apparence. Donnant l'impression d'être en permanence aux aguets, prêt à détourner le moindre obstacle qui pourrait se profiler et s'interposer sur son chemin.
Les derniers événements tournent en boucle dans ma tête tandis qu'un sentiment familier s'insinue dans mes pensées. Un sentiment en totale opposition avec ses actes, avec ma ligne de conduite ainsi que la raison.
C'est de la folie pure.
Il est trop complexe.
Doté d'une intelligence monstrueuse, dangereux et calculateur, il maîtrise la subtilité comme personne dans sa façon de manier les mots mais aussi, de braver ses maux.
Il peut intimider n'importe qui.
Et il ne s'en prive pas.
Il se fout des dommages collatéraux que sa chasse à l'homme implique, crache sur le conformisme et se nourrit des prières de ses victimes. Je sais qu'il se sert de moi pour parvenir à ses fins. Tout n'est qu'illusion. Manipulation.
Alors oui, c'est dément et insensé.
Pourquoi je ressens tout ça dans ce cas ?
Et Ray...
Lui aussi s'est joué de moi ? Pour lui aussi je ne suis qu'un pion ?
Cette conclusion me tranche le cœur au même titre qu'elle ôte un poids fait d'acier sur mes épaules. Je ne comprends plus rien. Tout se mélange et tout se confond.
Tout en remontant la bandoulière de mon sac, un soupir emplit de doutes franchit la barrière de mes lèvres en même temps que mon regard accompagne mes propres pas. Mes chaussures ont viré au gris à cause de la poussière et une tache d'une couleur inconnue se dessine sur l'une d'elles.
Sûrement de l'huile de moteur ou bien de vidange. Au vu des nombreux jerricanes abîmés qui traînent un peu partout, ça ne serait pas étonnant.
—Et merde, maugréé-je dans un murmure avant de secouer mon pied.
